Blog du Crif/France - Les Gilets Jaunes devraient servir de réveil pour l'antisémitisme en France

10 Avril 2019 | 310 vue(s)
Catégorie(s) :
France

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Actualité
Le 10 janvier 2023, Yonathan Arfi, Président du Crif, s'est rendu à la cérémonie en hommage aux victimes de la rafle de Libourne du 10 janvier 1944. Il a prononcé un discours dans la cour de l'école Myriam Errera, arrêtée à Libourne et déportée sans retour à Auschwitz-Birkeneau, en présence notamment de Josette Mélinon, rescapée et cousine de Myriam Errera.  
 

La 12ème Convention nationale du Crif a eu lieu hier, dimanche 4 décembre, à la Maison de la Chimie. Les nombreux ateliers, tables-rondes et conférences de la journée se sont articulés autour du thème "La France dans tous ses états". Aujourd'hui, découvrez un des temps forts de la plénière de clôture : le discours de Yonathan Arfi, Président du Crif.

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Antisémitisme

Il y a 80 ans, le 7 juin 1942, la législation instaurant l'étoile jaune était mise en place. À cette occasion, découvrez 4 articles sur la façon dont Serge Gainsbourg, Jean Ferrat, Sacha Distel et Marcel Gotlib ont vécu le port de l'étoile jaune.

Ces articles sont proposés par Bruno Halioua, et issus de son livre «Leur Seconde Guerre Mondiale», (édition Buchet Chastel - 2020). Dans ce livre, il s'intéresse à la façon dont certaines personnes célèbres ont vécu les événements marquants de la Seconde Guerre Mondiale.

Il y a 80 ans, le 7 juin 1942, la législation instaurant l'étoile jaune était mise en place. À cette occasion, découvrez 4 articles sur la façon dont Serge Gainsbourg, Jean Ferrat, Sacha Distel et Marcel Gotlib ont vécu le port de l'étoile jaune.

Ces articles sont proposés par Bruno Halioua, et issus de son livre «Leur Seconde Guerre Mondiale», (édition Buchet Chastel - 2020). Dans ce livre, il s'intéresse à la façon dont certaines personnes célèbres ont vécu les événements marquants de la Seconde Guerre Mondiale.

 

Il y a 80 ans, le 7 juin 1942, la législation instaurant l'étoile jaune était mise en place. À cette occasion, découvrez 4 articles sur la façon dont Serge Gainsbourg, Jean Ferrat, Sacha Distel et Marcel Gotlib ont vécu le port de l'étoile jaune.

Ces articles sont proposés par Bruno Halioua, et issus de son livre «Leur Seconde Guerre Mondiale», (édition Buchet Chastel - 2020). Dans ce livre, il s'intéresse à la façon dont certaines personnes célèbres ont vécu les événements marquants de la Seconde Guerre Mondiale.

Il y a 80 ans, le 7 juin 1942, la législation instaurant l'étoile jaune était mise en place. À cette occasion, découvrez 4 articles sur la façon dont Serge Gainsbourg, Jean Ferrat, Sacha Distel et Marcel Gotlib ont vécu le port de l'étoile jaune.

Ces articles sont proposés par Bruno Halioua, et issus de son livre «Leur Seconde Guerre Mondiale», (édition Buchet Chastel - 2020). Dans ce livre, il s'intéresse à la façon dont certaines personnes célèbres ont vécu les événements marquants de la Seconde Guerre Mondiale. 

Dimanche 12 janvier 2020, le Crif a organisé un voyage de mémoire à Auschwitz-Birkenau. À l'issue de cette journée, je me suis exprimé devant les participants. Voici les quelques mots prononcés.

 

 

Dans cette éditorial, je m'exprime sur les nombreux actes de haines survenus en France et dans le monde en 2019. Je formule également mes voeux de sécurité et de paix pour cette nouvelle année.

 

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Nous assistons depuis le 17 novembre au déferlement du mouvement des gilets jaunes, entraînant le pays dans une vague de violence devenue incontrôlable. Tout commence par un mouvement de protestation populaire, engageant les populations ‘périphériques’ face à une capitale, dite, déconnectée, contre l'augmentation des taxes sur le carburant et plus globalement contre l’augmentation du coût de la vie, devenu, pour beaucoup, synonyme de précarité.

Ce qui a débuté depuis maintenant 18 semaines comme simple mouvement social contestataire cautionné et majoritairement soutenu, a rapidement dégénéré en règlement de compte élitiste, alimenté par des fractures sociales jusque là maintenues invisibles. Dès la seconde manifestation, les théories conspirationnistes et antisémites ont rapidement émergées. Facilité, banalité, ce n'est malheureusement pas un phénomène nouveau en France, et si les gilets jaunes ne sont pas responsables à proprement parlé de cette haine latente et profonde, ils sont un catalyseur malgré eux de cet antisémitisme dormant et réprimé. Il s'agit là d'une tendance idéologique dangereuse, que nous avons déjà constaté par le passé, aussi loin que l'affaire Dreyfus et qui se réveille, historiquement, chaque fois qu'un "mal" se produit dans la société. Le Juif, ce fameux coupable né, bourreau idéal à blâmer.

"En un mois seulement, nous avons été témoins de ce qui peut arriver lorsque le discours haineux se transforme en crimes verbaux, physiques, presque délibérés et communs."

Le mois dernier, la communauté juive de France a connu trois étapes majeures et notables.

Une première phase de déferlement antisémite et une escalade importante d’agressions diverses menées contre la communauté juive. L'attaque verbale, choquante et symbolique du philosophe juif Alain Finkielkraut, la profanation de l’arbre planté à la mémoire du jeune Juif tué Ilan Halimi, suivi de la profanation du cimetière juif de Strasbourg. Ou encore une croix gammée grimant d’ignominie le portrait de Simone Veil ainsi que la vitrine de Bagelstein vandalisée par un graffiti ‘Juden’ efficacement transformé en ‘Guten Tag’ par l’équipe du restaurant. Enfin, le président Emmanuel Macron, lui-même, accusé de "collaboration" avec les juifs et associé à la banque Rothschild.

Une deuxième phase directement liée à la première, a pris lieu lorsque nous avons assisté à l'une des plus grandes manifestations pro-juives de l'histoire de France, attirant des dizaines de milliers de personnes dans les rues pour soutenir la communauté juive - selon les médias, il y avait plus de 20 000 manifestants, simplement à Paris. Cette manifestation a souligné l'unité de notre communauté, où des familles entières sont venues défendre leurs droits, y compris les enfants, leurs parents et leurs grands-parents mais aussi la dignité Républicaine à laquelle les Français sont profondément attachée.

Une troisième phase enfin, la grande percée, quand le président Macron s'est engagé à adopter, en direct, à l’occasion du dîner annuel du CRIF, la définition de l'antisémitisme de l'International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA), marquant ainsi une rupture avec le statu quo et affirmant par la même occasion une reconnaissance de l'antisionisme comme antisémitisme moderne.

En un mois seulement, nous avons été témoins de ce qui peut arriver lorsque le discours haineux se transforme en crimes verbaux, physiques, presque délibérés et communs. Mais nous avons aussi vu la force d'une communauté qui se bat pour ses droits et pour les valeurs françaises fondamentales, gages de liberté, d’égalité et de fraternité. Cette haine n'est pas nouvelle et nous ne devons pas être naïfs quant à son existence. Nous sommes confrontés chaque jour à des actes de xénophobie et de haine, impossible à minimiser, ni petits, ni grands, mais omniprésents. Quand des étudiants juifs cachent leur identité, ont à trouver des excuses pour expliquer pourquoi ils ne peuvent pas venir en classe un jour de fête, ce n'est plus une liberté émancipatrice mais une aliénation de la diversité.

Les juifs sont un thermomètre social et le mouvement des Gilets Jaune devrait servir de réveil, pas seulement à la communauté, mais à tous. Avec pour urgence, la nécessité de créer une société plus équilibrée dans sa diversité et plus tolérante dans son essence, en France, comme ailleurs. Mais il y a de l'espoir, car la conséquence positive de ce conflit social est la renaissance d'une communauté unie face à la haine absurde, plus que jamais fière de son héritage, défenseur du droit de vivre librement et fièrement son identité franco-juive. Et tant que cette unité existera, elle aura le pouvoir d’influencer  et d’affecter favorablement, l’environnement tout entier.

Shelly Wolkowic

 

Le WJC JDCorps, un programme phare du Congrès juif mondial, est un réseau de jeunes professionnels juifs agissant dans le domaine de la diplomatie et de la politique publique. Il regroupe quelques 300 personnes à travers plus de 50 pays. Les membres, connus sous le nom de "Jewish Diplomats" (JD), viennent d'un large éventail de milieux professionnels.