Blog du Crif/Cinéma - Censure du cinéma en Iran : filmer pour exister !

13 Février 2019 | 189 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité

"Ce qui m'effraie, ce n'est pas l'oppression des méchants, c'est l'indifférence des bons" (Martin Luther King)

Tribune de marc Knobel publié dans le Huffinghton Post 

Des centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin), dimanche 15 février 2015, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué de presse

Le Hors-série de L'Express numéro 28, "Regards sur l'Histoire" consacré aux Juifs de France a mis en émoi une partie de la communauté juive, François Heilbronn, professeur des universités associé à Sciences-Po Paris et Président des Amis français de l'université de Tel-Aviv lui a adressé deux lettres ouvertes publiées dans l'Arche.
 

 

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Pages

Opinion

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
|
03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

On ne le dira jamais assez : la parution d’ouvrages de poésie, en général et dans le domaine juif en particulier est devenue assez rare pour qu’on ne salue pas avec plaisir la sortie d’un nouveau recueil. Dans ce nouveau livre, la peintre et poétesse Sarah Mostrel nous offre un ensemble de textes inspirés de la Bible et des textes fondamentaux du judaïsme.

Remi Huppert est un spécialiste des Juifs de Chine. On lui doit notamment Destin d’un Juif de Chine (1). Dans son nouveau roman, le judaïsme est toujours présent.

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Pages

Depuis plusieurs années, le cinéma international ne cesse de plébisciter les cinéastes iraniens. Asghar Farhadi en est l’exemple même. Cependant, certains réalisateurs n’ont pas la chance d’être autant ovationnés.

Pour leur cinéma engagé, frontal et dénonciateur du pouvoir politique et du régime iranien, grand nombre de réalisateurs iraniens ont été, pour les plus chanceux, contraint à l’exil, tandis que d’autres en détention, subissent le triste sort réservé aux prisonniers iraniens.

Quand la prudence n’évite pas le danger

Plus sociétal que politique, le cinéma de Farhadi ne pose aucun problème au régime iranien. Acclamé, et respecté, le cinéaste avance ses pions tel un stratège pour ne jamais offenser le pouvoir politique. S’agirait-il d’un parti pris ou d’une stratégie redoutable ? C’est principalement par prudence que le réalisateur a choisi de traiter des sujets plus légers au travers de ces longs métrages.

Pourtant, le réalisateur n’a pas seulement réalisé des films détachés. Pour pouvoir apprécier ses oeuvres plus militantes, critiques et audacieuses, il lui a fallu trouver des voies détournées, et les réalisateurs iraniens en ont bien l’habitude.

Victimes de la censure,  autrefois, ces cinéastes réussissaient à faire partager leurs films en se passant des DVD sous le manteau. Aujourd’hui, profitant des possibilités offertes par les nouvelles technologies numériques, les cinéastes, une fois leurs films achevés, s'empressent de les protéger en envoyant des copies hors des frontières de leur pays pour échapper aux éventuels censeurs.

La censure au détriment de l’art

Partagé entre d’un côté les éléments d’un système politique “classique” (Parlement, président de la République, gouvernement…) et d’un autre côté, un Guide de la Révolution à vocation religieuse dont l’autorité s’exerce au-delà de tout autre pouvoir et texte de loi,  le cinéma iranien est forcément et automatiquement soumis à cette bicéphalie du système, mise en place par l’Ayatollah Khomeiny.

Ainsi, les scènes d’amour, de nudité, de violences, la présence de femmes à l’écran ou d’autres références à une certaine occidentalisation, causant une possible “gêne morale”, sont automatiquement prohibées.

Si le cinéma iranien a évolué avec une jeune génération talentueuse, elle s’est principalement attardée et penchée sur les problèmes politiques de son pays, dévoilant alors un cinéma plus militant, se voulant véritablement et volontairement perçant. Tels des soldats, des guerriers qui se battent pour un Iran plus libre, c’est avec, force, vigueur et détermination que ces artistes luttent à leur manière, par le biais d’un cinéma dénonçant les problèmes propre à leur pays.

Des films pour un Iran libre !

Avec les risques encourus, c’est dans cette optique de rébellion et dans cette forme de protestation et d’opposition au régime iranien que certains ont été stoppés dans leur combat.

C’est le cas de Jafar Panahi, victime de la répression du pouvoir iranien qui a été condamné à une double peine incroyablement lourde, six ans de prison avec une interdiction de filmer, d’écrire des scénarios, de voyager (sauf pour se rendre à La Mecque) et de parler à des médias pendant vingt ans.

Auteur de films qui décrivent avec virulence les injustices et les impasses de la société iranienne, Jafar Panahi avait mis en scène cet enfermement, tournant son film Taxi Téhéran dans la clandestinité ;  œuvre pour laquelle il reçut en 2015 l’ours d’or du meilleur film de la Berlinale.

Beaucoup moins célèbre que Jafar Panahi, son jeune confrère Mohammad Rasoulof avait déjà été arrêté en même temps que lui le 1er mars 2010. Ils travaillaient ensemble sur un projet de film sur les suites des élections de 2009, projet de film qui aura servi de prétexte au régime iranien pour les détenir plusieurs mois avant de les libérer sous caution.

Il en est de même pour le jeune cinéaste iranien Keywan Karimi, âgé de 30 ans qui a été condamné par la justice de son pays en octobre 2015 à six ans de prison ferme pour avoir dirigé, Écrire sur la ville, un film sur les graffitis de Téhéran. Il vient d'être arrêté puis incarcéré avec une peine assortie d'un terrible châtiment, à savoir 223 coups de fouet.

Une culture cinématographique paradoxale

D’autres films ont par ailleurs portés à l’écran la Révolution iranienne et ses conséquences tels que Persepolis, Argo, ou plus récemment Septembers of Shiraz, retraçant et racontant le récit d’une famille juive laïque se retrouvant dans le tourbillon de la Révolution iranienne de 1979.

Paradoxe ou non de cette censure cinématographique, l’Iran vient d’ouvrir une centaine de nouveaux cinémas, et un multiplexe de 25 salles, le plus important du Moyen-Orient, ouvrira prochainement à Téhéran. Si des films uniquement locaux et lénifiants sont projetés, certains cinéastes iraniens ne perdent pas de vue leur bataille comme Rafi Pitts, réalisateur iranien, exilé depuis 2008, qui déclarait que “les cinéastes iraniens ont commencé un combat, il faut les aider à continuer (...) mais nous sommes face à un gouvernement autiste qui dénie le réel. Et si aujourd’hui Jafar (le cinéaste iranien) est libéré, il n’est pas véritablement libre !”.

Nous diffusons des cookies afin d'analyser le trafic sur ce site. Les informations concernant l'utilisation que vous faites de notre site nous sont transmises dans cette optique.En savoir plusOK