Blog du Crif - Lecture : "Simone Veil et les siens", et nous

19 Décembre 2018 | 293 vue(s)
Catégorie(s) :
Opinion

Fausses rumeurs, photos ou vidéos truquées… les fausses informations, ou fake news, inondent le net. La désinformation va parfois plus loin, prenant la forme de théories à l’apparence scientifique.

L'exposition CHAGALL, LISSITZKY, MALÉVITCH...L'AVANT-GARDE RUSSE À VITEBSK (1918-1922) est à découvrir juqu'au 16 juillet 2018 au Centre Pompidou.

Scoop : l’appel au boycott est illégal en France

 

Et vous, comment définiriez-vous l’humour juif ?

Pour vous donner le goût des vacances, le Crif vous fait voyager et lance sur ses réseaux la campagne "Juifs du Monde". Ensemble, partons à la découverte des populations juives du monde, de leurs histoires et de leurs traditions. Aujourd’hui, embarquement immédiat pour Hong Kong !

Pages

Tantôt sur la photo de cette jeune fille aux tresses épaisses, tantôt sur celle de cette femme au chignon posé sur la nuque, la malice gravée dans ses fossettes et la douceur de ses yeux clairs ne font jamais défaut à Simone Veil. 

Le clan Jacob, et plus tard le clan Veil, aime à immortaliser la vie. C'est ainsi que, grâce à l'impressionnant travail de collecte et d'organisation des souvenirs croisés de plusieurs vies, nous découvrons Simone Veil, et les siens.

Imaginé comme un album photos qui aurait pu être composé des mains même de notre héroïne, le très beau livre Simone Veil et les siens*, publié aux éditions Grasset, retrace en centaines de photos les moments heureux, et moins heureux de Simone Veil. 

Comme certains écriraient "Vacances en Italie" ou "Rue Monge, 1956" sur la page blanche qui précèdent les pages de cristal pergamine des albums photos, nous lisons ici "Yvonne et André Jacob", "Les Eclaireuses", ou encore "D'autres voyages". Une percée intime et intimiste dans ce qu'était le monde de Simone Veil, de l'adoration qu'elle vouait à sa mère Yvonne, à la table ovale de l'appartement de la rue Vauban, en passant par les inombrables photos de ses enfants, passionnément aimés, juchés sur les genoux de leur mère ou allongés près d'elle dans un lit immense. 

"Vivre avec ses disparus n'a jamais empêché de fêter les présents" écrit Annick Cojean dans la très belle préface de l'ouvrage. "Les siens", ceux de Simone Veil, sont aussi ceux qui ne sont plus. Ses parents et son frère Jean, morts en déportation, sa soeur Milou, décédée tragiquement quelques années après la guerre, et Claude-Nicolas, le cadet de la fraterie Veil, disparu en 2002. Ils sont tous là, au milieu des frimousses et des rires de ceux qui font la vie de Simone Veil.

Ce livre magnifiquement pensé, préfacé avec pudeur par la journaliste Annick Cojean qui rappelle ses rencontres avec Simone Veil, donne à voir les photos connues et moins connues d'une femme aimée, d'une femme attentive, d'une femme déterminée, d'une femme encouragée. D'une femme qui a traversé la vie en souriant, et dont le souvenir dépasse la logique du temps qui passe.

*Simone Veil et les siens, 2018, Grasset - Préfacé par Annick Cojean