Gil Taïeb

Vice Président du Crif

Blog du Crif - Bienvenue chez vous, Monsieur Dreyfus

30 Novembre 2018 | 201 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

Le 34ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 20 février 2019

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Actualité

Comme nos lecteurs ont pu l’apprendre dans la newsletter du Crif, le président du Crif, Francis Kalifat a rencontré le nouvel ambassadeur de Chypre en France, Son Excellence Georges Chacalli, à l’occasion d’un déjeuner de travail. Partons à la découverte de Chypre et de sa petite communauté juive.

 

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Cette semaine a été marquée en Israël par l’inauguration, le 27 novembre dernier, de la statue du capitaine Alfred Dreyfus offerte par Paris.

Un symbole fort qui rappelle à toutes les générations un triste 5 janvier 1895 dans la cour des Invalides lorsqu’un adjudant brisa sur ses genoux le sabre du capitaine Alfred Dreyfus accusé à la dégradation et à la déportation en Guyane pour haute trahison.

Un capitaine juif, qui clamait sur son innocence et que personne à l’époque ne voulait croire. Un Homme Juif Français, lâché par tous let victime de l’antisémitisme.

 Dans cette cour des Invalides, la foule hurlait «  mort aux Juifs ». Ce ne fut que trois ans plus tard que le frère de l’officier, Mathieu Dreyfus et le journaliste, Bernard Lazare, entreprirent de démonter l’accusation. Là, commence la véritable dimension politique de ce qui devait s’appeler l’Affaire Dreyfus. La France était divisée et le 13 janvier 1898 Émile  Zola publia son  fameux « J’Accuse » dans les colonnes de L’Aurore.

Cette affaire a été un véritable électrochoc dans la tête et dans le cœur d’un jeune journaliste envoyé pour suivre l’événement qui se déroulait dans cette cour des Invalides. Le jeune Théodore Herzl , venu en simple observateur, a vu et entendu les cris de haine antisémite. Il prit alors conscience de la nécessité absolue et vitale pour les Juifs d’avoir une terre. Ce matin du 5 janvier 1895 naissait, sans le savoir encore,  le sionisme, dont il est important de rappeler l’essence, l’origine et la définition : le sionisme est le droit du peuple juif à avoir une Terre.

Après le premier congrès à Bâle et de nombreuses résistances et réticences, le retour du peuple juif sur sa terre devint une priorité. Le combat fut long et les pionniers rejoignirent la Palestine. Ils y travaillèrent sans baisser les bras une terre aride et inhospitalière que personne n’avait labouré. Ils espéraient lui redonner vie.

Ils attendaient des Nations qu’elle leur soit enfin rendue. Ils en rêvaient jusqu’à ce fameux 29 novembre 1947, lorsqu’à l’Assemblée Générale de l’ONU, la résolution 180 fut votée.  Elle prévoyait la partition de la Palestine mandataire en trois entités, un l’État juif, un État arabe et Jérusalem sous contrôle international.

 Ce 29 novembre 1947, dans un Monde se relevant à peine de la deuxième guerre mondiale et dans une Europe qui pansait ses plaies et dans laquelle 6 millions de juifs avaient été exterminés et qui avait devant elle ces survivants de la Shoah, témoins de son humanité, les juifs allaient enfin avoir leur Terre.

Le monde arabe refusa ce vote et en appela à la révolte.

Le Sionisme, dans l’esprit de nombre de gens est une insulte, un mot imprononçable et une idéologie infréquentable. 71 ans après le vote de la résolution 181, et 123 ans après l’affaire Dreyfus, l’antisémitisme est bien vivant. Il se maquille souvent en antisionisme, ou est franchement exprimé comme le révèle un récent sondage réalisé par CNN.

Le juif perturbe, il fascine, il est et demeure une question, voir un fantasme. 

L’État juif lui, reste et demeure contesté et certains veulent encore le voir disparaître. Mais aujourd’hui il est là, il est fort, il réussit, et il brille.

123 ans après l’affaire Dreyfus, 123 ans après la prise de conscience de Théodore Herzl, le rêve est devenu une belle et resplendissante réalité.

Bienvenue chez vous, Monsieur Dreyfus ! Vos descendants ont une Terre, une Armée et ils vivent libres.

Aujourd'hui, nous avons tous la responsabilité de lutter sans faille contre les antisémites, les négationnistes et les antisionistes. 

Gil Taieb