Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier – Rabbi Nachman à Auschwitz

30 January 2025 | 128 vue(s)
Catégorie(s) :
Antisémitisme

Il est des livres, comme une sève puissante, comme un volcan en éruption, comme le monde à portée de la main, comme la vie, qui remue de l’intérieur, qui secoue de l’intérieur et qui donne majestueusement à donner. Il est des livres que l'on veut lire et que l'on doit lire absolument.

 

Par Marc Lévy, avocat de la LICRA dans le procès de Reynald Leykens et délégué du Crif en Israel

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

"The strength of a Nation always lies in the the way it looks at its History and and its ability to teach it to future generations".

 

"La force d’une Nation réside toujours dans le regard qu’elle sait porter sur son histoire et sa capacité à l’enseigner aux générations suivantes."

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

« Séparation du Crif et de l’Etat » : voici la dernière nouveauté de la « cause palestinienne ». Amalgamant à tout va Israël, sa politique, les juifs, et les institutions françaises, ces pantins ont appelé à un rassemblement samedi dernier, avec des slogans antisémites et anti républicains.

Malgré la mobilisation de personnalités politiques (Nathalie Kosciuzko-Morizet, Claude Goasguen et Anne Hidalgo), associatives (le Président du Crif Francis Kalifat a notamment écrit au Préfet et au Premier Ministre), et de nombreux internautes, la Préfecture de Paris a décidé d’autoriser ce rassemblement, sous haute protection policière.

Nous nous sommes rendus sur place.

 

 
"La culture est ce qui a fait de l'homme autre chose qu'un accident de l'univers", déclarait André Malraux. C'est pour toutes ses vertus que la culture est grande et qu'elle reste et doit rester un rempart contre l'obscurantisme, le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie. De chaque création artistique doit jaillir une lumière. C'est à cela que doit aspirer chacun de ceux qui ont le bonheur de pouvoir créer ou d'interpréter une oeuvre. 

 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Il y a 11 ans, un jeune juif du nom dIIlan Halimi, était enlevé, torturé et assassiné.

Pages

Israël

Texte de Richard Prasquier, ancien président du Crif, également publié dans l'hébdomadaire Actualité Juive.

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires ! 

Par Chloé Blum

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires !

Pages

Kol ha'olam kulo

Guesher tsar me'od

Veha'ikar

Lo lefached klal

 

Ces mots ont été prononcés par Marian Turski à Birkenau dans le discours inaugural de la Journée en mémoire des victimes de la Shoah, 80 ans après la « libération » d’Auschwitz par les troupes soviétiques.

Marian Turski, Moshe Turbowicz, je l’ai bien connu au Conseil International d’Auschwitz dont il est aujourd’hui le Président. Il a survécu au ghetto de Lodz, à la déportation à Birkenau et à la marche de la mort. Il fut un journaliste communiste engagé, polonais jusqu’au bout des ongles et est resté dans sa patrie malgré les flambées antisémites. Mais le 27 janvier, à près de 99 ans, c’est en hébreu qu’il prononce ces paroles de rabbi Nachman de Bratslav, qui invitent l’homme à marcher malgré difficultés et dangers pour se frayer un chemin de vie qui ait un sens.

« Le monde entier est un pont étroit ; l’essentiel est de ne pas avoir peur ». Il faut faire face à ce que Turski appelle, un « tsunami » d’antisémitisme, et qu’il relie à l’action du Hamas le 7-Octobre.

Terrible 80e anniversaire…

Turski qui a toute sa vie côtoyé l’antisémitisme, qui a écrit contre le négationnisme, et s’est particulièrement indigné contre l’indifférence, n’avait jusqu’à maintenant pas imaginé que le « ça » de « plus jamais ça » paraîtrait de nouveau envisageable, que cette hypothèse laisserait beaucoup de gens indifférents et qu’une forme de négationnisme particulièrement vicieuse, l’inversion victimaire, obnubilerait nos sociétés.

 

Une enquête sur la connaissance de la Shoah effectuée dans sept pays européens et aux États-Unis vient d’être publiée par la Claims conférence. Les résultats en sont si choquants que j’ai du mal à y croire et plus encore à y voir la France lanterne rouge, et de loin…

22 % des Français, et pire encore, 46 % des jeunes adultes entre 18 et 30 ans, n’auraient pas entendu parler de la Shoah.

Deux Français sur trois connaissent le nom de Auschwitz, métaphore du mal, mais métaphore complexe. Extrêmement peu ont entendu parler de Treblinka, Sobibor, Belzec ou Chelmno, ces usines de mort où près de deux millions de personnes furent gazées avec moins de 200 survivants, quelques révoltés des Sonderkommandos…

12 % des sondés français, mais 33 % des jeunes, déclarent que le nombre de six millions de victimes juives est nettement surévalué. La moitié des Français estiment que le négationnisme est courant dans notre pays. Enfin, plus de la moitié des Européens considèrent qu’un génocide contre les Juifs peut survenir à nouveau.

Plus de 90 % des sondés répondent que l’enseignement de la Shoah est très important. C’est néanmoins une consolation ambiguë. Comment tant d’entre eux peuvent-ils prétendre ne rien savoir de la Shoah alors que les directives scolaires imposent un enseignement en CM1- CM2, en 3e et en 1ère ?

Et que feraient-ils de cet enseignement ? À la télévision, qui vient d’annoncer le catastrophique sondage et qui essaie de rassurer le spectateur sur l’état de notre jeunesse, je vois un jeune garçon très motivé, déclarer ces paroles rassurantes « On a besoin d’apprendre la Shoah… » et ajouter « … pour comprendre ce qui se passe aujourd’hui à Gaza ».

Sous-entendu, selon toute vraisemblance, le « génocide » dont les Israéliens seraient coupables…

Il ne faut pas se rasséréner aux formules stéréotypées dont usent nos dirigeants pour masquer leurs renoncements. « On ne lâchera rien », alors qu’on a tellement lâché, ou « la lutte indispensable contre le négationnisme, l’antisémitisme et le racisme », alors que racisme et antisémitisme ne s’articulent pas aux mêmes ressorts. On n’a plus le droit aujourd’hui de tourner autour du pot : si l’enseignement de la Shoah est en échec, plusieurs facteurs sont en jeu, mais l’emprise islamiste sur les comportements, les esprits et les peurs en est une cause essentielle.

 

Cet enseignement a reposé sur un trépied : les professeurs transmettaient le savoir, les survivants, en incarnant ces événements tragiques créaient le lien émotionnel nécessaire à une identification forte et l’État qui avait enclenché le processus récupérait de meilleurs citoyens, instruits des leçons de l’histoire.

 

L’État n’ose plus actuellement imposer ses exigences, les témoins ont presque tous disparu et les professeurs se trouvent démunis face à des réseaux sociaux tout puissants, pourvoyeurs de fausses informations et d’imprécations menaçantes.

 

C’est sur la base de ce constat que la société doit rechercher le pont étroit, le « guesher tsar » où s’engager pour lutter contre le « tsunami d’antisémitisme », mais aussi contre le torrent d’imbécillité épidémique qui se développe : redonner la primauté éducative aux maitres, enseigner la détection et les dangers du complotisme, des manipulations mentales et de la post-vérité, rejeter les tentations moutonnières distillées par une propagande destructrice. En somme, éduquer à la Shoah, c’est éduquer consciemment à l’esprit critique et à l’universel, faire le choix des Lumières avec les moyens et les enjeux d’aujourd’hui.

 

Cet enseignement ne peut pas ignorer les ignobles travestissements et affadissements qu’on est en train de faire subir au terme de génocide pour en affubler Israël et ses partisans, comme si on cherchait à punir les Juifs de ne pas avoir, malgré tout, déjà tous été exterminés.

 

 

Richard Prasquier, Président d’honneur du Crif

 

 

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