Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - Emmanuel Macron et la défense d’Israël

10 October 2024 | 182 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Il y a six ans (ndlr. : cet article a été rédigé en mars 2018), en mars 2012, à Montauban et Toulouse, sept vies ont été fauchées par un terroriste islamique, donc je me refuse à rappeler le nom.

Le 33ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 7 mars 2018.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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Actualité

Dimanche 12 janvier 2020, le Crif a organisé un voyage de mémoire à Auschwitz-Birkenau. À l'issue de cette journée, je me suis exprimé devant les participants. Voici les quelques mots prononcés.

 

 

Dans cette éditorial, je m'exprime sur les nombreux actes de haines survenus en France et dans le monde en 2019. Je formule également mes voeux de sécurité et de paix pour cette nouvelle année.

 

Gad Weil est le Président du MJLF (Mouvement juif libéral de France).

Meyer Habib, il y a ceux qui l'aiment et ceux qui l'ont en exècre. Mais on ne peut en aucun cas tolérer un tel déferlement de haine antisémite.

Discours prononcé lors de la Plénière de clôture.

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18 October 2019
Catégorie : Actualité

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Opinion
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17 February 2021
Catégorie : Israël, Opinion

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Le Président a reçu le 7 octobre à Paris les familles de Ohad Yahalomi et Nissan Kalderon, les deux otages français enlevés à Nir Oz et encore détenus par le Hamas. Il leur a dit sa compassion et les a assurées qu’il mettait tout en œuvre pour obtenir un accord permettant leur libération. Mais, par un en même temps dont pour une fois il n’était pas l’auteur, quelques heures plus tard le nom de Emmanuel Macron a été sifflé au cours d’une cérémonie commémorative organisée par le Crif empreinte d’émotion, de dignité et de clarté.

C’est en raison de cette clarté que, moi qui suis choqué par l’idée qu’on puisse siffler le nom du Président de la République, moi qui ai apprécié plusieurs de ses initiatives telle la cérémonie d’hommages organisée aux Invalides, j’ai considéré que ces sifflements étaient compréhensibles sinon justifiés.

L’allocution du Président prononcée deux jours auparavant avait ulcéré tous les amis d’Israël, Juifs ou non Juifs : il y avait déclaré que la priorité était désormais de cesser toute livraison d’armes à Israël.

Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour. Il ne suffit pas de dire ensuite comme le Ministre des Affaires étrangères que la « France est indéfectiblement attachée » à la sécurité d’Israël, si la France pense que désarmer Israël est le meilleur moyen d’assurer sa sécurité. Ces mots ont été dits sur le site du festival Nova, de sinistre mémoire. Qui pouvait les croire après la déclaration présidentielle ? Qui pourrait espérer que le Hamas, voyant Israël affaibli, accepterait plus facilement des concessions pour libérer les otages ? Car, quoi qu’on pense de la façon dont le Premier ministre israélien a géré la négociation sur les otages et quoi qu’on imagine de ses arrières pensées, c’est l’intransigeance du Hamas qui a bloqué toute perspective.

Depuis le 7 Octobre 2023, Israël est en guerre. Il est en guerre contre le Hamas et contre le Hezbollah qui par ses tirs lancés dès le 8 octobre a rendu le nord d’Israël inhabitable. Israël n’est en guerre ni contre le peuple palestinien, ni contre le peuple libanais, malgré les paroles parfois violentes de mise en garde. Les Israéliens se disputent sur le degré de priorité à attribuer aux otages, mais ils sont d’accord sur la destruction de la machine guerrière du Hamas et du Hezbollah, car ils savent ce que beaucoup refusent de comprendre : avec un fanatique, la diplomatie sans la force ne fonctionne pas.

Deux jours après l’attaque des bippers, Emmanuel Macron dans un discours qui se voulait solennel parlait comme si le Liban, et non le Hezbollah, avait été la cible de cette attaque. Il appelait à l’élection d’un Président en oubliant que la France soutenait Soleiman Frangié, le candidat même du Hezbollah. Il ne prononçait pas le mot Hezbollah, comme si ce dernier n’était pour rien dans la déconfiture libanaise et comme s’il ne s’agissait pas d’un parti iranien voué à la destruction des valeurs dont se réclame notre société.
ll ne voulait pas admettre enfin qu’en frappant le Hezbollah, Israël faisait ce que la France n’avait pas osé faire après que celui-ci eut assassiné 58 parachutistes de notre pays.

Outre sa conception très particulière de la défense indéfectible d’Israël, le Président Macron a commis au moins quatre autres incongruités en appelant à ne plus livrer d’armes à Israël.

La première se passe de commentaire : la France ne livre aucune arme significative à Israël.
La seconde, qui en est le corollaire, car c’est une leçon de morale que la France prétend donner une leçon aux États-Unis et au monde entier et c’est là une posture dont elle est trop coutumière…
La troisième est une incongruité de temps : prononcer un tel discours à 48 heures de la commémoration d’un acte terroriste d’une telle ampleur et d’une telle sauvagerie évoque soit l’autisme, soit la muflerie désinvolte.
La quatrième enfin est une incongruité de lieu. Le discours présidentiel a été prononcé au cours du XIXe Sommet de la Francophonie. Or l’Organisation Internationale de la Francophonie à laquelle appartiennent 88 pays, dont pour certains le nombre de francophones se compte sur les doigts d’une main, n’inclut pas Israël dont près de 20 % de la population a un lien avec la langue française. La France, qui a pourtant signé la charte de l’IHRA indiquant que l’antisionisme est une variante d’antisémitisme, ne voudrait pas heurter son cher Liban. Ce lieu de la démission française n’était pas le meilleur pour appeler Israël à désarmer.

Le en même temps, qui apportait tant d’espoirs au début du mandat présidentiel, semble s’être transformé en ce qui dans la littérature grecque s’appelait une palinodie, une pièce de vers dans laquelle le poète disait le contraire de ce qu’il avait dit précédemment.

L’exaspération d’Emmanuel Macron devant le flagrant refus de Benyamin Netanyahu de prendre en compte ses conseils est peut-être un des motifs de sa déclaration. Il avait d’autres moyens de le faire savoir que ces paroles théâtrales d’embargo contre Israël auxquelles le Premier Ministre britannique lui-même n’a pas souscrit.

L’entretien entre Netanyahu et Biden du 9 octobre montre que les États-Unis expriment leur point de vue, mais qu’ils ne cherchent pas à exercer de chantage à l’embargo sur les armes. Nul n’ignore pourtant les tensions entre le Président américain et le Premier ministre israélien dont l’adresse télévisée du 8 octobre sur le Liban a soulevé des torrents de critiques.

J’espère que les paroles spectaculaires du Président de la République française n’avaient pas de visée électoraliste. Le 5 octobre 2024 elles ont en tout cas blessé inutilement et probablement durablement une communauté juive encore sous le choc de la terreur du 7 Octobre 2023.

 

Richard Prasquier, Président d’honneur du Crif

 

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