Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Éteindre le soleil, par Ariane Bois

06 October 2022 | 112 vue(s)
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Opinion

Mardi 16 juillet 2024, s'est tenue la cérémonie nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites et d'hommage aux Justes de France, commémorant la rafle du Vél d'Hiv organisée par le Crif en collaboration avec le Ministère des Armées. Cette année, à l'approche des Jeux Olympiques, la cérémonie s'est tenue au Mémorial de la Shoah. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé, dans un contexte national et international difficile.

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Éteindre le soleil, par Ariane Bois (*)

 

Ariane Bois à cœur ouvert ! La romancière, grand reporter et critique littéraire, à qui l’on doit notamment Le Monde d’Hannah (Robert Laffont, 2011 et J’ai LU, 2014), Dakota Song (Belfond, 2017) et L’amour au temps des Éléphants (Belfond, 2021) nous confie, dans un petit ouvrage sympathique, son intimité.

On découvre son père, médecin aux racines huguenotes et militant actif à la Cimade et à Médecins du Monde, un sosie d’Yves Montand, un homme blessé qui, après avoir perdu son père, Paul, son fils âgé de vingt ans, s’est retrouvé veuf à la suite d’un accident de voiture. Et comme, depuis, « la chasse au veufs est ouverte », voici son amoureuse du moment, Édith, « un visage harmonieux, une coupe nette derrière les oreilles, un air décidé ». Mais aussi une « pieuvre »en baskets malgré ses soixante-cinq ans.

Ariane est mariée et vient d’accoucher de son troisième enfant, Gabriel alias Pinpon. Avant lui, il y a eu Frédéric, Deborah et Olivier. Plus tard naîtra Alexandre. Une famille unie et heureuse.

Le mari d’Ariane est juif et, bientôt, on va célébrer la bar-mitzvah de Frédéric. Ariane aussi, est juive bien que peu au fait des rituels de la religion : « Juive du côté maternel, j’ai été baptisée et élevée dans la foi protestante paternelle la plus exigeante ». Pourtant sa mère, Juive d’origine turque, a porté en son temps l’étoile jaune, a été cachée dans un couvent dont elle fut chassée mais refusait dans la vie de tous les jours toute mention à sa judéité et à son passé meurtri.

Au fil des pages, on accomplit un véritable tour du monde : du Maroc à la Guyane en passant par les États-Unis, Haïti ou encore l’Italie. Chez les Bois, on voyage beaucoup.

À la mort du père, qui se revendiquait « parpaillot », le pasteur protestant qui célèbre l’office, acceptera, en considération de la part juive de la famille, une prière en hébreu, le « Shéma Israël ».

À la fois intime et universelle, une très belle histoire.

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Plon. Janvier 2022. 190 pages. 18 €.