Jean Pierre Allali

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Lectures de Jean-Pierre Allali - L’identité en question(s) : Qu’est-ce qui fait peuple ? Le sujet juif, sous la direction de Michel Gad Wolkowicz

06 July 2022 | 160 vue(s)
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Actualité

Vendredi 9 août 2024, s'est tenue la cérémonie en hommage aux victimes de l'attentat terroriste de la rue des Rosiers, organisée par le Crif en collaboration avec la Mairie de Paris. La cérémonie s'est tenue devant l'ancien restaurant Jo Goldenberg, au 7 rue des Rosiers. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé dans la lutte contre l'antisémitisme sous toutes ses formes, en dénonçant notamment celle qui se cache derrière la détestation de l'Etat d'Israël.

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Opinion

Mardi 16 juillet 2024, s'est tenue la cérémonie nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites et d'hommage aux Justes de France, commémorant la rafle du Vél d'Hiv organisée par le Crif en collaboration avec le Ministère des Armées. Cette année, à l'approche des Jeux Olympiques, la cérémonie s'est tenue au Mémorial de la Shoah. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé, dans un contexte national et international difficile.

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L’identité en question(s). Qu’est-ce qui fait peuple ? - Le sujet juif, sous la direction de Michel Gad Wolkowicz (*)

 

Décidemment, Michel Gad Wolkowicz ne chôme pas. Après « La transmission en question(s) » (Éditions In Press, 2020) voici, sur le même principe, « L’identité en question(s) ».

Un panel de contributeurs de talent pour traiter un sujet d’actualité. Parmi eux, le Grand rabbin Haïm Korsia, Pascal Bruckner, Michaël Prazan, Frédéric Encel, Rivon Krygier, Roger Pol-Droit, Daniel Sibony, Denis Charbit, Shmuel Trigano, Marc Cohen, Gérard Garouste ou encore Alain Kleinmann. À l’heure de la pandémie de Covid-19, l’identité juive est examinée sous toutes ses facettes : « De l’identité singulièrement universelle »(Daniel Sibony) à  « L’identité juive dans les notes de travail du Kaddish d’André Schwartz-Bart » ( Francine Kaufmann) en passant par « Une identité sous forme de point d’interrogation » (Daniel Epstein), « Identité selon Abraham et Sarah »(Marc Cohen,  « L’identité juive concernée par les bouleversements des lois bioéthiques au plan de la filiation »(Paul Atlan), « Une identité intime voire indiscible » (Viviane Chetrit-Vatine), « L’identité juive et le shofar » (Jean-Jacques Moscowitz) , « Identité et imposture » (Rachel Rosenblum ), « Les États ont-ils une identité ? »(Denis Charbit), « Au nom de l’identité » (Richard Rossin), « Nos identités » (Thibault Moreau), « L’identité juive : esquisse de définition » (Claude Birman), « Que nous dit la musique sur l’identité ? » (Philippe Gumplowicz), « Des identités féminines juives en construction » ( Sophie Nizard), « L’identité sexuelle en droit » ( Nathalie de Bremaecker et Mathieu Doat), « Paradoxes des identités : le Juif d’humour » (Simone Wiener, « Le devenir hébraïque de l’identité juive » (Antoine Mercier), « Quelques réflexions sur la notion d’identité en peinture » (Alain Kleinmann) ou encore : « De l’identité à la disposition analytique de l’analyste » ( Michel Gad Wolkowicz).

Quelle soit totem ou tabou, l’identité, notion désormais omniprésente, est devenue un point de fascination mais aussi un point aveugle. On peut dès lors, se poser la question : l’identité juive est-elle spécifique, particulière ?

Dans sa belle intervention, le Grand rabbin Haïm Korsia met l’accent sur la nouvelle façon de vivre que nous a imposé la pandémie : « Des choses importantes apparaissent alors qu’on les avait reléguées  au rang d’évidences et, en tous les cas, pas dignes d’être discutables ». on se demande ; mais qu’est-ce qui est, tout compte fait, essentiel , indispensable ? Les commerces de bouche ou les coiffeurs ? Les libraires ou les rabbins ? Les jeunes ou les vieux ?  Ah cette Covid !! Curieusement, Haïm Korsia fait remarquer que ce mot, écrit en hébreu, se lit en sens inverse « Dibbouk », le diable !! En vous invitant à ne pas rester pessimistes, le Grand rabbin de France nous dit : « Tirons au moins le positif de cette période de pandémie » car «  c’est le propre du judaïsme que d’aller chercher des questions…pour chercher à transformer notre vie ». Car il faut, dès à présent, construire le monde d’après.

Des illustrations , notamment d’Ofer Lellouche, agrémentent cet ouvrage très intéressant.

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions In Press. Mai 2022. 528 pages. 30 €.