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Publié le 4 Août 2008

L’Iran défie une nouvelle fois l’Occident

Le Monde, dans son édition du week end du samedi 2 aout, rapporte que le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a rejeté l’ultimatum lancé le 19 juillet à Genève par le haut représentant diplomatique de l’Union européenne, Javier Solana. Celui-ci avait donné quinze jours aux négociateurs iraniens pour répondre à une proposition de coopération des Six (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne), destinée à les convaincre de renoncer à l’enrichissement d’uranium. Le quotidien estime probable un retour à la politique du bâton, pratiquée en alternance avec celle de la carotte par la communauté internationale dans ses relations avec l’Iran. Un durcissement des sanctions est actuellement à l’étude.
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Publié le 1 Août 2008

Iran : Le témoignage d’une étudiante torturée pour « dissidence »

L’hebdomadaire Valeurs Actuelles du 31 juillet 2008 consacre un article à l’auteur du livre « Prisonnière des Mollahs », Zarah Ghahramani, âgée de seulement 27 ans. La jeune femme, aujourd’hui exilée en Australie, y livre un récit émouvant des souffrances qu’elle endura pendant vingt neuf jours dans la prison d’Evin, la plus redoutée de Téhéran, pour avoir critiqué le gouvernement de la République islamique. L’hebdomadaire y décrit le livre comme étant celui d’une jeune étudiante un peu naïve mais courageuse qui subit un passage à tabac, des tortures et des humiliations. Accusée de contestation dans le cadre d’un mouvement étudiant, elle fut condamnée pour « incitation à la violence » et finit par trahir ses camarades.
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Publié le 1 Août 2008

Iran : Expiration prochaine de l’ultimatum lancée par les nations occidentales

Le site du Figaro a publié le 30 juillet 2008 un article rapportant l’inflexibilité de Téhéran dans la crise du nucléaire iranien. Alors que Les Six (Etats-Unis, Royaume Uni, France, Chine, Russie et Allemagne) viennent de formuler de nouvelles propositions, assorties d’un ultimatum qui expire samedi, à l’égard de l’Iran, le quotidien rapporte que Téhéran accepterait d'entamer des pourparlers à partir de ses propositions, mais sans répondre à l'exigence première des Occidentaux : l'arrêt des activités d'enrichissement d'uranium, un préalable pour ouvrir des négociations avec l'Iran. Il s’agirait donc de répondre oui à des négociations, mais non (au contenu de) leur offre. «La nation iranienne n'accorde aucune importance à tous ces palabres, elle va poursuivre son chemin, a déclaré Ali Khamenei, le réel détenteur du pouvoir en Iran. A un jour de la fin de l’ultimatum prévue pour samedi 2 aout, nul autre responsable que le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, n'est autorisé à s'exprimer devant la presse étrangère. «Un débat agite le sommet du régime et la moindre déclaration peut-être mal interprétée», explique un proche d'un haut dirigeant iranien.
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Publié le 30 Juillet 2008

Des experts préconisent une nouvelle orientation de la politique américaine à l’égard de l’Iran

Le Figaro du 30 juillet 2008 publie un article-compte rendu d’une conférence qui s’est déroulée il y a quelques jours au Center for Strategic and International Studies (CSIS) dans la capitale américaine. Les orateurs, Zbigniew Brzezinski et le général Brent Scowcroft, sont tous deux d’anciens conseillers pour la sécurité nationale auprès d’anciens présidents américains.
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Publié le 29 Juillet 2008

L’Iran gagne du temps et continue d’enrichir de l’uranium

Dans une analyse publiée par le quotidien Le Monde du 29 juillet 2008, Laurent Zecchini s’inquiète de l’imminence d’un possible conflit armé opposant l’Etat juif à l’Iran : « Une des facettes de la culture perse est l'art de ratiociner, d'ergoter à l'infini sur les détails sans jamais aborder le cœur du sujet. Pour gagner du temps. Ce jeu intellectuel pourrait être divertissant s'il ne s'agissait de l'horloge et de l'arme nucléaire. Bien des indices (..) incitent à penser que le risque d'une confrontation militaire avec l'Iran ne s'éloigne pas. ». Estimant que les pourparlers de Genève du 19 juillet (qui n’ont permis aucun progrès réel dans les négociations) avaient été sans surprise, le journaliste estime que le temps gagné par l’Iran ne joue pas en faveur d'Israël. « Les Israéliens sont convaincus que les Iraniens poursuivent sans relâche leur programme d'enrichissement de l'uranium et la modernisation de leur arsenal balistique. Même si on exagère la détermination politique de l'Iran à exercer des représailles contre Israël et les forces américaines dans la région, Tel-Aviv ne peut prendre à la légère le risque de déclencher un embrasement. C'est pourquoi Israël préférerait que les Etats-Unis prennent l'initiative de détruire une partie des nombreuses installations nucléaires iraniennes. ».
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Publié le 28 Juillet 2008

Iran, l’impasse dans les négociations.

L’hebdomadaire Marianne du 26 juillet ne note aucune avancée dans les négociations en cours avec l’Iran visant à lui faire stopper son programme d’enrichissement d’uranium. « D’un côté, Condoleeza Rice, lâche furax que la négociation n’a pas abouti, et donne quinze jours à l’Iran pour renoncer à l’enrichissement de l’uranium (…), de l’autre coté, Ahmadinejad, qui avait salué avec un air d’enfant de chœur les progrès notables de la rencontre de Genève, redevient malheureusement lui-même et aboie que Téhéran ne renoncera pas à un seul iota d’uranium ! ». Le journal avance plusieurs explications à cette impasse : « Lorsque la rencontre américano-persane se produit, le seul bénéficiaire médiatique ne semble pas du tout être le camp républicain et son vieux McCaine, mais bien le bel Obama ! C’est ce messie, dit-on, qui a réussi à influencer la politique étrangère américaine, bien que son pouvoir soit encore virtuel ! Les commentaires ont rendu Condi folle de rage (…), d’où son intransigeance après la rencontre de Genève ». Du côté iranien, Marianne indique qu’Ahmadinejad n’est plus du tout populaire et qu’il se produit autour de lui les mêmes luttes internes qu’autour du président américain, l’ancien négociateur iranien sur le nucléaire Ali Larijani étant sur le point de devenir le chef de l’opposition après avoir été élu au perchoir du Parlement iranien. Enfin, l’hebdomadaire ajoute que du côté israélien « le vrai ou faux virage iranien de Washington a été analysé de la façon suivante : soit l’Amérique lâche Israël et c’est insupportable, soit l’ouverture relève de la fine manœuvre. Dans ce cas, les quinze jours accordés, les dents serrées, par Condi à Téhéran ouvriraient la voie à une option armée, toutes les cartes diplomatiques ayant été épuisées».
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Publié le 28 Juillet 2008

L’actualité iranienne, entre censure, exécutions de condamnés et provocations du président Ahmadinejad.

Le Monde du 26 juillet indique que la commission de surveillance de la presse iranienne a interdit l’édition du soir du quotidien Hamshahri, officiellement après la publication par celui-ci d’informations erronées dans le but de perturber la situation économique du pays. En réalité selon le journal français, Hamshahri appartient à la mairie de Téhéran, dont le maire actuel, Mohammad Bagher Qalibaf est un candidat potentiel à l’élection présidentielle de 2009 qui a déjà par le passé critiqué l’actuel président Mahmoud Ahmadinejad.
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Publié le 25 Juillet 2008

Obama prêt à dialoguer avec Téhéran

Barack Obama et Ehud Olmert se sont longuement entretenus sur le danger iranien. Le candidat démocrate à l’élection présidentielle américaine s’est dit prêt à engager un dialogue direct avec Téhéran. "Si, après cela, ils ne présentent toujours pas la volonté de changer leur politique nucléaire, alors toute action à leur encontre serait légitime," aurait déclaré l’Américain d’après une source israélienne.
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Publié le 25 Juillet 2008

Explosion contre un convoi d’armes pour le Hezbollah

D’après une information du journal londonien, Daily Telegraph, une forte explosion a eu lieu le 19 juillet dernier dans une banlieue de Téhéran contre un convoi militaire qui devait transporter des armes afin de les fournir au Hezbollah. Au moins 15 personnes ont été tuées dans l'explosion. D’après le quotidien, les Gardiens de la Révolution iranienne ont interdit la diffusion de cette information dans les médias et ont lancé une enquête sur l'incident. Les gardiens de la révolution enquêtent sur d’autres explosions de ce genre. Une explosion a secoué une mosquée dans la ville de Chiraz, où les armes étaient stockées, tuant 11 personnes.
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Publié le 22 Juillet 2008

Un nouveau délai de quinze jours accordé à l’Iran

Le Figaro note le changement de stratégie opéré par l’administration Bush relatif au dossier iranien. Cette politique consiste à laisser un délai de quinze jours à l’Iran pour dire s’il acceptait de geler ses activités d’enrichissement d’uranium pour entamer des négociations avec le groupe des six grands pays mandatés par l’ONU (Les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, la Russie, la Chine et l’Allemagne). En somme, un choix entre la coopération ou l’isolement. Les Etats-Unis semblent donc avoir tourné la page de l’idéologie du « changement de régime » à Téhéran que prônait le vice-président Dick Cheney. La présence de William Burns, numéros trois du département d’Etat, aux discussions de Genève samedi, auxquelles avait également pris part le négociateur nucléaire mandaté par l’Iran, illustre ce revirement sans précédent depuis que l’Iran est soupçonné d’enrichir de l’uranium, en 2002. En réalité, il s’agit maintenant pour les pays occidentaux de proposer au pouvoir islamique l’intégration politique et économique dans la communauté internationale, notamment en mettant fin aux embargos commerciaux.
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Alec Borenstein : les couleurs de Tel-Aviv

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20 Mai 2009
A l’occasion du centenaire de Tel-Aviv, Hagalleria (45 rue Crozatier 75012 Paris) expose jusqu’au 6 juin des peintures d’Alec Borenstein sur le thème : « Alec : Tel-Aviv à vif ».

Pourquoi avoir choisi Tel-Aviv comme lieu privilégié de votre peinture ?

Tel Aviv est un des thèmes privilégiés dans ma peinture (il y en a d'autres comme :Freud, les citrons, les nappes à carreaux ..), mais Tel Aviv n'est pas le lieu de ma peinture! C'est là peut-être l'originalité d'une œuvre qui oscille entre un réalisme très sévère et un certain onirisme.
Car c'est dans mon atelier parisien dans sa lumière grise que je peins Tel Aviv, inondée d'une lumière jaune et de couleurs vibrantes. Comme l'a écrit le poète Yéhuda Halévi : "Mon cœur est en Orient, mais je suis aux confins de l'Occident".

Vous avez une nostalgie particulière pour la rue de votre enfance, la rue Mapu. Pourquoi ?

C'est la rue où j'ai grandi. Elle conserve des souvenirs d'une enfance idéalisée par le temps qui passe ...Dans une de mes toiles, je me revoie enfant dessinant la rue Mapu, dans une autre, "Le cheval rouge», la maison violette -l'ancien hôtel Bristol-est reconstituée d'après un de mes dessins d'enfance.
La rue Mapu porte en elle la quintessence de ce qu'est Tel Aviv pour moi : ses maisons de style Bauhaus, ses petites cours, le soleil ardent et la mer à quelques pas.

Tel-Aviv a 100 ans. Quel est votre regard de citoyen et de peintre sur cette ville ?

Je dirai que je suis heureux de constater les efforts faits pour préserver, au moins au cœur de la ville, le caractère particulier de Tel Aviv : les proportions humaines de ses maisons à trois ou quatre étages entre lesquelles poussent des ficus, des arbustes et des palmiers.
En 100 ans, la petite bourgade est devenue une véritable métropole, avec une activité économique et culturelle d'une grande capitale en miniature... Mais ma peinture s'attache surtout à son charme le plus authentique.

Jacques Jacubert, président du B’nai Brith France: mon bilan

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20 Mai 2009
Jacques Jacubert, vous aviez été élu président du Bnai Brith France en 2007.
Votre successeur - Ils sont deux à briguer votre place - sera élu le 14 juin prochain.
Vous avez donc décidé de ne pas vous représenter. Deux ans, n’est-ce pas trop court pour obtenir des résultats tangibles ?

Alain Belhassen, président du CRIF Sud Est : «le dialogue avec les musulmans est indispensable»

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15 Mai 2009
Alain Benlhassen, vous avez tenu une réunion du CRIF élargie Sud Est le 14 mai à Nice. A cette occasion les militants ont entendu un exposé de Bernard Kanovitch, membre du comité directeur et co-président de la commission du CRIF de relations avec les musulmans. Quel a été le sens de l’intervention de Bernard Kanovitch ?

Cette réunion a précédé la cérémonie officielle de Yom Haatsmaout organisée par la Mairie de Nice, en présence du député maire Christian Estrosi, du président du conseil général, Eric Ciotti, du Consul général d’Israël à Marseille, Mme Simona Frankel et de l’Ambassadeur d’Israël Daniel Shek. A cette occasion, Bernard Kanovitch a représenté le CRIF national. Il a abordé différents points, il a aussi rappelé le rôle des institutions faisant allusion au travail qui est entrepris par le CRIF Sud Est avec les autorités politiques administratives et religieuses.

Lors de cet exposé est-ce que Bernard Kanovitch a parlé du dialogue entre les musulmans et juifs ?

Oui, il a été question de la relation avec les musulmans malgré les difficultés actuelles, il a insisté sur le fait que c’est justement maintenant qu’il faut maintenir le contact avec nos interlocuteurs musulmans. Il est convaincu que ce dialogue devra reprendre comme avant avec des perspectives de relations et de paix entre les communautés.

De ce fait, dans votre délégation vous comptez maintenir et approfondir ce dialogue ?

Oui, particulièrement dans notre région où les tentatives de fédérations de diverses associations musulmanes se font jour. Nous pensons que ce dialogue est indispensable et nous sommes convaincus qu’il faut le maintenir. Dans ce cadre là, j’ai participé à la réception donnée en l’honneur de l’Ambassadeur de Tunisie pour le lancement de l’année de la Tunisie à Nice. Nous envisageons une action spécifique dans ce cadre-là.

De retour d’Ouzbékistan

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14 Mai 2009
Membre du bureau exécutif et président de la commission medias du CRIF, Gérard Unger a rencontré les descendants des juifs installés depuis l’Antiquité sur la route de la soie.

Vous venez de passer dix jours en Ouzbékistan .Quelle est la situation des Juifs dans ce pays ?

Il reste actuellement quelques milliers de juifs en Ouzbékistan, principalement à Tachkent, la capitale, à Boukhara et à Samarcande. Les Juifs sont installés dans ce pays, situé sur la route de la soie, depuis l'Antiquité et l'époque où la région était contrôlée par l'empire perse. La principale communauté était à Boukhara et, au 19ème siècle elle s'est accrue de la venue de Juifs d'Iran fuyant les persécutions.
Quand la région est passée, à la fin du 19ème siècle, sous le contrôle russe, quelques juifs ashkénazes se sont installés à Tachkent. Pendant la deuxième guerre mondiale de nombreux réfugiés juifs de Pologne et des zones occidentales de l'URSS ont trouvé refuge dans cette région.
A l'époque de Brejnev certains ont pu quitter cette république soviétique mais c'est surtout à l'ère Gorbatchev et au moment de l'indépendance du pays (1991) que la grande majorité des Juifs sont partis, principalement en Israël. Ils y ont rejoint une communauté des Juifs de Boukhara qui a donné depuis longtemps son nom à un quartier de Jérusalem. Il reste aujourd'hui quelques milliers de juifs dans le pays alors qu'ils étaient environ 60.000 il y a 30 ans.
A Tachkent la majorité des juifs présents sont d'origine ashkénaze et russophones. En fait beaucoup de juifs locaux (et à fortiori ceux d’origine juive fort nombreux) sont peu pratiquants, comme c'est le cas de beaucoup de juifs russes. A Boukhara la communauté est essentiellement d'origine persane et compte entre 1500 et 2000 personnes. Si le quartier juif est déserté - beaucoup de maisons sont transformées en hôtels ou ont été rachetées par des Ouzbeks - la synagogue du 17ème siècle est toujours en activité. Elle est tenue par un rabbin assez âgé mais actif qui a de nombreux liens avec sa famille partie en Israël. Il y a un shohet qui permet d'assurer la cacherout et qui remplit aussi les fonctions de mohel. A deux pas de la synagogue on trouve une école juive tenue par une jeune femme d'origine russe, très active et dynamique. Outre la scolarité ouzbèke, les enfants apprennent l'hébreu, l'histoire et la géographie d'Israël. L'école est laïque et payante car il n'y a pas depuis 1994 d'aide du gouvernement israélien. 160 enfants y font leur scolarité, tous juifs ou d’origine juive.
A Samarcande il y a deux synagogues, une sépharade et une ashkénaze dirigée par un rabbin loubavitch. Les deux parviennent à atteindre le minyan mais guère plus, compte tenu de la faiblesse de la communauté locale.
Il est émouvant de constater ce maintien d'une vie juive active par une communauté maintenant très réduite mais qui réussit à entretenir aussi bien ses écoles que ses cimetières

Qu'en est-il de l'influence de l'islam et de la nostalgie du communisme ?

L'Ouzbékistan est un Etat laïc. : Un mariage ne peut être célébré uniquement à la mosquée et doit d'abord avoir lieu, comme en France, à la mairie.
A côté du culte musulman on trouve non seulement le judaïsme et ses synagogues mais également des églises orthodoxes, catholiques et même protestantes. Cela étant, le pouvoir autoritaire du président Karimov veille à éviter toute tentation islamiste : par exemple, c'est lui qui nomme le grand mufti du pays, ce qui évite tout dérapage...
Dans les trois quarts du pays l'islam est tolérant, ouvert et est pratiqué sans excès : les Ouzbeks boivent de la bière ou du vin, les jeunes filles - fort belles - de Tachkent portent des jupes courtes et circulent cheveux au vent, tandis que les hommes barbus sont rares. Une seule exception à ce tableau : le Ferghana, au sud du pays, qui est beaucoup plus islamisé que les autres régions et qui a servi de base à des attentats islamistes en 1999.
Le régime, appuyé tant par les Russes que par les Américains, a pratiqué une répression sévère et aujourd'hui il n'y a pas de menace islamiste. Cependant l'Ouzbékistan a une frontière commune avec le Nord de l'Afghanistan (certes la partie la plus calme du pays) mais la présence de foyers islamistes dans les pays voisins peut entraîner des retours de flamme.
Cette laïcité et la tolérance qu'on trouve dans le pays sont largement un héritage de l'époque soviétique. Celle-ci ne suscite pour les Ouzbeks aucune nostalgie mais a laissé de nombreuses traces. On trouve dans toutes les villes beaucoup de bâtiments de style stalinien (qui côtoient de nombreux édifices de l’époque tsariste de bien meilleure allure), et la bureaucratie locale est fille de celle déjà décrite dans le " Revisor " de Gogol, aggravée par celle de l'ère Brejnev. La plupart des grandes entreprises appartiennent encore à l'Etat qui encourage pourtant l'initiative privée, mais qui ne va pas jusqu'à permettre la sortie libre des bénéfices réalisés dans le pays par des compagnies étrangères. La terre appartient toujours à l'Etat et est donnée en fermage aux agriculteurs pour 50 ans. Les Soviétiques n'ont cependant pas eu que des mauvaises initiatives : la culture est bon marché y compris à l'Opéra de Tachkent, et ce même pour le niveau de vie des Ouzbeks ; le russe reste la langue véhiculaire de base mais on est toutefois surpris par le nombre de ceux qu'ils parlent ou baragouinent le français (ce qui est dû aux nombreux touristes venus de notre pays). A côté de cela , l'Ouzbékistan subit les conséquences désastreuses de l'économie de l'époque soviétique : les usines sont vieillottes (sauf dans l'industrie pétrolière et gazière, ressource numéro un du pays) et la monoculture du coton dans le Ferghana continue de provoquer , en raison de l'eau qu'elle absorbe, l'assèchement des fleuves qui mènent à la mer d'Aral , ce qui conduit à la disparition inéluctable d'une grande partie de ce qui était autrefois une superbe réserve d'eau et de poissons.

Comment est perçu Israël ?

Depuis l'indépendance en 1991 du pays, les deux Etats entretiennent des relations diplomatiques normales. Les Israéliens sont présents dans le pays en tant qu'experts agricoles pour favoriser une irrigation moins dépensière en eau. Les voyages entre les deux pays sont libres et de nombreux Ouzbeks viennent faire des études au Technion de Haïfa ou vont travailler quelques années en Israël.
On ne trouve aucune hostilité apparente envers l'Etat juif chez les gens avec qui ont discute, même s'il est certain que les milieux les plus islamisés ne voient pas les relations israélo-ouzbèques d'un très bon œil. En fait, dans toute l'Asie centrale ex-soviétique, les Israéliens ont effectué une percée diplomatique intelligente et bien utile. Dommage que l'aide aux écoles soit devenue inexistante.

Photo (Gérard Unger) : D.R.

Pierre Weill : quand la Turquie sauvait des juifs des griffes des nazis

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13 Mai 2009
Jeudi 14 mai à 19 heures, le centre culturel Anatolie de Paris, 77 rue Lafayette recevra Ayse Kulin, auteur du livre « dernier train pour Istanbul », consacré au sauvetage de juifs par des diplomates turcs pendant la Shoah. Pierre Weill qui s’est impliqué dans l’organisation de cette conférence publique, rappelle le comportement de la Turquie pendant cette période noire et revient sur les relations israélo-turques.

Pourquoi cette conférence consacrée au livre d’Ayse Kulin ?

Parce que le livre d’Ayse Kulin est une fiction basée sur des évènements réels, sur une « histoire » vraie extraordinaire : en février – mai 1944, en France, des diplomates turcs ont organisé le rapatriement en Turquie d’environ cinq cents juifs d’origine turque que les Allemands voulaient arrêter et déporter. Au total, sept convois partirent de la gare de l’Est à Paris avec à chaque fois un ou deux wagons pour les juifs turcs rapatriés. Le voyage jusqu’à Istanbul dura de douze à quinze jours à travers l’Allemagne, l’Autriche et l’Europe orientale occupée par les Nazis.

Cet épisode miraculeux, qui était pratiquement inconnu des juifs en France, a été exposé par mon ami Albert Carel lors d’une émouvante rencontre qu’il avait organisé en septembre dernier avec une vingtaine de survivants et leurs familles.

Aujourd’hui, grâce au livre d’Ayse Kulin, les lecteurs turcs savent que des diplomates turcs en France se sont mobilisés pour sauver des juifs turcs.

Comment les turcs se sont-ils comportes par rapport aux juifs pendant la deuxième guerre mondiale ?

Comme la Suisse et la Suède, la Turquie est restée neutre pendant pratiquement toute la guerre. (Elle est entrée en guerre aux côtés des Alliés en février 1945). Et comme pour les autres pays neutres, son attitude envers les juifs est l’objet de débats et de controverses parmi les historiens. Il faut rappeler que ces trois pays neutres ont vécu toute la guerre sous la menace d’une invasion allemande.

Il n’en demeure pas moins que ces trois pays et notamment la Turquie (puisque c’est d’elle dont il s’agit ici) ont sauvé des milliers de juifs de l’extermination nazie. Il faut rappeler à cet égard l’action héroïque des diplomates turcs en France et dans d’autres pays occupés pour sauver tous les juifs turcs que les Allemands ne demandaient qu’à expédier vers les camps de la mort.

La Turquie, la Suisse et la Suède auraient-elles pu faire davantage en faveur des juifs ? A la lumière de ce que l’on sait aujourd’hui de l’horreur nazie, la réponse ne peut qu’être que OUI.

Mais si on se replace dans le contexte de l’époque, la crainte d’une invasion allemande, une relative ignorance du sort réservé aux juifs et plus encore peut être le silence des alliés, la réponse à cette lourde question doit être nuancée.

On a assiste a des dérapages antisémites en Turquie durant l’opération de gaza ? Qu’en penses-vous ? Remettent-ils- en cause les relations entre Israël et la Turquie ?

Je ne suis pas directement qualifié pour répondre à cette question ; vous feriez mieux de la poser à l’Ambassadeur de Turquie à Paris ! Néanmoins, je vais vous donner mon opinion. Il est vrai que le gouvernement turc a montré une réaction assez dure envers Israël en raison de l’opération de Gaza et que cette réaction a provoqué certains dérapages antisémites. Cependant il faut relativiser : ces dérapages ont été heureusement limités en nombre et en violence. A ma connaissance il n’y a pas un antisémitisme structuré et politique en Turquie. Et puis après tout il y a eu des manifestations anti israéliennes dans les démocraties occidentales et notamment chez nous en France avec la participation militante de tous les mouvements d’extrême gauche. Et pendant ces manifestations on a entendu des slogans qui faisaient froid dans le dos.

Je crois qu’il ne faut pas oublier l’essentiel : la Turquie est aujourd’hui le seul pays musulman qui soit l’allié et l’ami d’Israël. Il faut tout faire pour maintenir et renforcer les liens entre Israël et la Turquie.

Prasquier : j’ai été déçu par le discours de Benoit XVI à Yad Vashem

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13 Mai 2009
Le président du CRIF a suivi le voyage du Pape en Israël, qui fait des déclarations remarquables, mais a raté la visite au mémorial de Yad Vashem car « il ne veut pas prendre à bras le corps l’histoire et ses horreurs ».

Richard Prasquier, quel est le bilan que vous faites du voyage du Pape en Israël? Pensez-vous comme le rabbin David Rosen, qui a fait la comparaison avec le pèlerinage de Jean-Paul II, que la "deuxième fois, ce n'est jamais aussi bien" ?

La visite de Jean Paul II avait été perçue comme un événement inouï, véritablement transformateur au regard de l'histoire. La deuxième visite d'un Pape ne pouvait plus avoir ce caractère d'extraordinaire nouveauté. De plus, la visite de Jean Paul II survenait après plusieurs gestes forts vis-à-vis du monde juif, alors que celle de Benoit XVI a lieu après plusieurs affaires qui ont crée des tensions et de l'incompréhension. En outre, lorsque Jean Paul II est venu, le climat politique dans la région, restait encore relativement optimiste: c'était en mars 2000, avant l'Intifada et le 11 septembre.
C'est loin d'être le cas aujourd'hui, et personne n'imagine que la visite du Pape, qui ne l'oublions pas est avant tout un pèlerinage sur les pas de Jésus, puisse changer quoi que ce soit.
Enfin, les personnalités des deux Papes sont si différentes.......

Vous avez entendu le discours du Pape à Yad Vashem. A t--il répondu à vos attentes?

Non. Apres le discours décevant de Birkenau, il y a trois ans, Benoit XVI a échoué une deuxième fois. J'espérais qu’il prononcerait enfin le grand discours, non pas de repentance - elle a déjà été exprimée - mais de réflexion, non seulement spirituelle, mais historique et éthique sur ce trou noir de la condition humaine qu'a été la Shoah.
Au lieu de cela, nous avons eu un discours sur l'étymologie de Yad Vashem, la signification du nom d'une personne et le rappel des bienfaits divins.
Je pense que Benoit XVI ne veut pas prendre à bras le corps le temps, l'histoire et ses horreurs pour rester dans une dimension purement spirituelle, mais de ce fait désincarnée. Je note que d'autres responsables religieux, y compris dans le judaïsme, ont cette même réserve vis-à-vis de la Shoah.
Cela dit, il y a dans les autres discours du Pape, beaucoup d'éléments remarquables, qui témoignent des liens entre l'Eglise catholique et le judaïsme (discours du Mont Nébo en Jordanie), de la gravité de l'antisémitisme dans le monde (discours de l'aéroport Ben Gourion) et du caractère inacceptable du dévoiement du religieux pour des objectifs politiques en instrumentalisant la violence (Amman).
Nous attendons les discours suivants : Bethleem, Nazareth..

Pensez-vous que le Shass a eu raison de boycotter la visite du Pape?

Cette réaction est pour moi incompréhensible. Comment voulez-vous dialoguer, s'il n'y a pas un minimum d'ouverture, ou même de politesse? Il y a toujours le moyen d'exprimer ses désaccords dans un cadre non humiliant.

D'une façon générale, comment a été perçu le voyage du Pape par l'opinion publique israélienne?

Sans enthousiasme particulier. Les affaires de la béatification de Pie XII et de Williamson sont passées par là. Plusieurs survivants ont refusé l'invitation de Yad Vashem de participer à la cérémonie. Et le reste de la société israélienne se sent assez peu concerné.

Après ce voyage, pensez-vous que le dialogue judéo-catholique sort renforcé?

D'abord, ce voyage n'est nullement terminé.
La journée d'aujourd’hui, mercredi 13 mai , est particulièrement importante et délicate : elle est sous le contrôle de l'autorité palestinienne. La journée de demain en Galilée devra être suivie avec soin. Le bilan sera fait ensuite.
Aujourd'hui le dialogue doit surtout se renforcer au niveau local. Au niveau du Vatican, il y a bien entendu la défense de Nostra Aetate, la lutte contre le négationnisme et la lumière sur l'action de Pie XII pendant et après la guerre. Ce dernier sujet n'a pas été traité, comme on pouvait s'y attendre au cours de la visite du Pape.
Le "trialogue" avec les musulmans a pris un coup très dur avec le discours inattendu et extrêmement violent du cheikh Al Tamimi au cours de la réunion interreligieuse de Notre Dame, lundi 11 mai. Cet homme était considéré par certains comme modéré, alors qu'il avait déclaré dans le passé qu'un musulman vendant sa terre a un juif méritait la mort. Il est -était?- le correspondant musulman dans les instances interreligieuses, ce qui montre la limite de celles-ci lorsque la situation est difficile.

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