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C'est encore le Hezbollah qui a fait sauter à Buenos Aires les locaux de la communauté juive argentine AMIA dans lesquels 75 personnes innocentes ont trouvé la mort. C'est toujours le Hezbollah qui a fait exploser l'ambassade d'Israël dans la capitale argentine.
En 2006, c'est le Hezbollah, au service de la Syrie et de l'Iran, qui, sans la moindre provocation et alors que les troupes israéliennes avaient quitté le Sud Liban, a assassiné trois soldats israéliens sur le territoire de l'État juif et a fait tomber une pluie de roquettes sur la Galilée.
Pourtant, votre ministre des affaires étrangères continue, en utilisant arguties et atermoiements, à s'opposer à son inscription sur la liste des organisations terroristes sur laquelle il devrait figurer en tête en compagnie du Hamas.
L'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Tchéquie, la Pologne, les Pays-Bas, l'Italie ne comprennent plus les réticences françaises, que rien n'explique sinon la peur de déplaire à l'organisation terroriste et à ses parrains.
Je vais être encore plus franc, Monsieur le Président : je doute de la détermination française, car je sais la société de notre pays malade de schizophrénie.
La partie saine de son cerveau, incarnée par votre ministre de l'intérieur, a diagnostiqué l'antisionisme radical et l'islamisme violent comme les vecteurs principaux d’un antisémitisme qui n'est même plus nouveau et qui a ensanglanté Toulouse puis Sarcelles. Mais il existe à l'extrême gauche du même organe un lobe gravement atteint qui ne sait plus distinguer le bien du mal, l'interdit du licite. C'est paradoxalement votre ministre de la justice, qui, très récemment, a remis un prix ironiquement appelé « des droits de l'homme » à un proche d'une autre organisation, officiellement répertoriée comme terroriste celle-là, j'ai nommé le FPLP.
Ma franchise va devenir brutale, Monsieur le président, mais l'importance de l'événement m'y contraint : je considère que la gauche socialiste à laquelle vous appartenez a fait montre d'une complaisance irresponsable envers une extrême gauche qui a déteint sur une large partie de ses franges.
Mais comme rien n'est simple, votre camp peut s'honorer de compter dans ses rangs non seulement Manuel Valls que j'ai déjà nommé, mais encore Lionel Jospin qui, malgré l'hostilité générale de la droite, avait eu le courage physique et intellectuel, dans une université palestinienne, de désigner déjà le Hezbollah comme l'organisation terroriste qu'elle a toujours été.
Inversement, c'est un premier ministre de Nicolas Sarkozy, François Fillon qui se sera gravement compromis pour avoir rabroué mon amie Jeannette Bougrab lorsque celle-ci avait rappelé cette évidence qu’il n'existait pas d'islamisme modéré.
Vous êtes aujourd'hui au pied du mur : soit vous appelez un chat un chat et un terroriste un terroriste, soit vous capitulez devant l'ennemi actuellement le plus implacable du monde libre et civilisé.
Il ne s'agit pas seulement de l'avenir de la communauté juive de France et de sa foi en votre volonté maintes fois rappelée de combattre l'antisémitisme sous toutes ses formes. Il ne s'agit pas non plus seulement du combat existentiel de la France contre le terrorisme.
Il s'agit tout simplement de l'honneur du pays et de son chef.
Veuillez croire, Monsieur le Président, en l'expression de ma très respectueuse considération comme dans mon attentive détermination.
Gilles William Goldnadel
Président de France-Israël et d'Avocats sans Frontières