L’essayiste Gilles Kepel vient de publier Holocaustes. Israël, Hamas et la guerre contre l’Occident (Éditions Plon). Le très renommé islamologue décrypte ici la source et la signature islamiste de l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre qui, relève-t-il, « reste le plus grand pogrom subi depuis la Seconde Guerre mondiale » et constitue « un traumatisme sans précédent » (trop oublié en France) pour la population israélienne. Il évoque les objectifs du Hamas, consistant à isoler Israël sur la scène internationale, et ceux du gouvernement de Benyamin Netanyahou, notamment celui d’éliminer le numéro un du Hamas, Yahya Sinouar. Ce type de résultat militaire apparaît, dans l’analyse de Gilles Kepel, comme l’une des conditions préalables, pour Benyamin Netanyahou, à la suspension des opérations de Tsahal contre le groupe islamiste. D’où « la course de vitesse » actuelle.
En réponse aux questions de Jean-Philippe Moinet, l’islamologue souligne « le rôle central » que joue l’Arabie Saoudite dans la perspective d’un « après », « l’intérêt » du Royaume saoudien, observe-t-il, étant un retour de la paix dans la région avec le projet d’un État palestinien qui ne soit pas sous-direction du Hamas pro-iranien. Il relève l’importante influence de l’Égypte à Gaza, notamment en matière de renseignement, et analyse l’attaque terroriste de l’État islamique (Daech) en Russie.