Dans l’entretien qu’il nous accorde, l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve analyse l’ampleur et la violence de la montée de l’antisémitisme, en France et en Europe, il appelle à un « sursaut de la Nation » et au « retour à une détermination sans faille » contre ce fléau. Évoquant clairement le choix que doit désormais faire la gauche et observant que « La France insoumise (LFI) entretient pernicieusement le feu de l’antisémitisme », il déclare avec vigueur que l’avenir de la gauche « impose une rupture nette avec LFI car maintenir l’alliance avec le parti de Jean-Luc Mélenchon, c’est trahir notre héritage ».
Évoquant la situation au Proche-Orient, critiquant « la politique zigzagante du Président de la République », Bernard Cazeneuve nous parle des légitimes espérances tournées vers la perspective d’une « paix durable » avec, à terme dit-il, après « le fracas » de la guerre, « une solution à deux États ». L’ancien Premier ministre, répondant aux questions de Jean-Philippe Moinet, analyse également la période historique dans laquelle les Européens sont entrés, après l’élection de Donald Trump aux États-Unis. Il affirme la grande nécessité, pour les Européens, de renforcer rapidement leur solidarité, y compris sur le plan militaire, « sans opposer l’Union européenne (UE) et l’Otan ». Car, quelles que soient les discussions, avertit-il, « une menace russe perdurera ».