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Publié le 16 avril dans le Huffington Post Maghreb
Le roi Mohammed VI a visité, lundi 15 avril, plusieurs projets réalisés dans le cadre des programmes de réhabilitation et de mise en valeur de l’ancienne médina de Fès. Il a notamment procédé au lancement des travaux de restauration du musée Al Batha des arts de l’islam, pour un budget de 15,6 millions de dirhams, et de construction, au quartier Fès Jdid, d’un musée de la culture juive (10 millions de dirhams).
L’initiative du roi de créer un musée de la culture juive est d’une portée symbolique “absolument extraordinaire’’, a affirmé, lundi, le Secrétaire général du Conseil des communautés israélites du Maroc (CCIM), Serge Berdugo. “Créer ce lieu de mémoire dans une ville berceau de la civilisation marocaine, où l’empreinte du judaïsme marocain a été des plus marquantes, montre le dessein du souverain de voir que tous le courants qui ont irrigué la civilisation marocaine soient présents’’, a déclaré ce dernier en marge de la cérémonie de lancement des travaux.
Il s’est dit “certain” que ce musée aura un rôle symbolique d’une “très grande valeur à l’extérieur’’, en ce sens que “les gens viendront voir comment, pendant des centaines d’années, juifs et musulmans vivaient paisiblement au Maroc et créaient un art de vivre-ensemble’’.
Le président de la Fondation nationale des musées (FNM), Mehdi Qotbi, a lui qualifié d’initiative “exceptionnelle” la restauration du musée Al Batha et la construction d’un musée de la culture juive. “Le Maroc est en train de lancer un message fort au monde, selon lequel la coexistence entre les Marocains et toutes les autres religions est une réalité’’, a-t-il souligné dans une déclaration à la presse. “Après le message de paix qui était la visite du pape, le Maroc, sous la conduite du roi, est en train de lancer un message au monde, car nous avons besoin de ce message pour la diffusion de la paix et de l’amour entre les êtres et entre les cultures’’, a-t-il dit.
De son côté, le directeur du musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain et chargé de la réhabilitation des musées, Abdelaziz El Idrissi, a souligné que ces deux projets constituent un “grand pas visant à donner une impulsion à la ville et mettre la lumière sur le rôle joué par le Maroc à travers les siècles dans le développement de la civilisation islamique, au vu de ses liens avec l’Afrique et l’Europe’’.
“Le nouveau musée des arts de l’islam sera le premier du genre au niveau de la Méditerranée et constituera une fierté pour le Maroc, dans la mesure où il va couvrir toutes les époques depuis la création de l’Etat marocain”, a affirmé ce dernier.
Ces deux projets s’inscrivent dans le cadre du programme complémentaire de mise en valeur de la médina de Fès 2018-2023, qui mobilise des investissements de l’ordre de 583 millions de dirhams et dont la convention a été signée devant le roi Mohammed VI, le 14 mai 2018, au palais royal à Rabat.
Ce programme prévoit notamment la restauration de 11 monuments historiques et sites emblématiques, de 10 lieux de culte (mosquées et écoles coraniques), de 37 lieux de bien-être (hammams, fontaines et lieux sanitaires), la réhabilitation de 39 lieux d’artisanat et de commerce traditionnel, l’amélioration du paysage urbain et du cadre bâti (15 sites), ainsi que la réhabilitation de Dar Al Makina.
Deux projets ont d’ailleurs déjà été achevés. Il s’agit du Centre de patrimoine et d’information Lalla Yeddouna et de celui de Bab Mahrouq. Par ailleurs, 32 projets sont en cours de réalisation, dont 12 concernant des fontaines traditionnelles, d’une enveloppe budgétaire globale de l’ordre de 97 millions de dirhams.
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