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Publié dans le magazine L'Histoire, avril-juin 2019
L'Histoire : L'antisémitisme prend-il au XXIe siècle des formes nouvelles ?
Pierre-André Taguieff : Donnons d'abord du sens aux mots : j'appelle « judéophobie » un mélange d'hostilité, d'aversion et de haine visant les Juifs, nourri de fantasmes, structuré par des légendes et des rumeurs, qui permet de construire « le Juif » comme la figure de l'ennemi absolu. Sous ce terme de « judéophobie », je propose de ranger les multiples formes historiques et culturelles de la haine des Juifs, dont l'antisémitisme né au XIXe siècle, raciste et nationaliste, n'est qu'une forme particulière. Pour moi, le racisme antijuif (l'antisémitisme) n'a constitué qu'un court épisode - un siècle à peine dans l'histoire longue des visions et des pratiques antijuives.
Ce que j'appelle la « nouvelle judéophobie » apparaît comme une configuration antijuive, disons post-antisémite, dont l'émergence est repérable après la guerre des Six-Jours (5-10 juin 1967). Elle n'est pas moins redoutable que le vieil antisémitisme, mais elle ne doit rien à la définition « raciale » des Juifs en tant que « Sémites ».
Voici ce qui surgit et se diffuse, sans reproduire un modèle historique connu : une vision diabolisante des Juifs, assimilés à l'entité mythique censée incarner une puissance maléfique : les « sionistes », accusés de « racisme », de « fascisme », d'« expansionnisme », d'« impérialisme », d'« apartheid » et de « génocide ».
La nouvelle judéophobie se fonde donc sur un amalgame polémique entre Juifs, Israéliens et « sionistes ». Elle se constitue autour d'un noyau idéologique bien défini : ce que j'ai appelé l'« antisionisme absolu », qui, sur la base d'une délégitimation sans réserve de l'État d'Israël, prône, ouvertement ou non, son démantèlement ou sa destruction violente. La haine d'Israël, une haine absolue et idéologisée, appelant une lutte inexpiable, forge la passion motrice, donc l'indice majeur, de la nouvelle judéophobie.
L'« antisionisme » extrémiste ne relève pas bien sûr d'une critique, parfaitement légitime, de la politique mise en oeuvre par tel ou tel gouvernement israélien ni même d'une mise en question du projet sioniste tel qu'il s'est historiquement défini. L'antisionisme absolu revient à nier le droit à l'existence d'Israël alors même que cet État existe et que des citoyens israéliens le reconnaissent comme le leur ; il est un appel à son élimination.
Cette vision dite « antisioniste » enveloppe des appels à la haine, voire au meurtre. Tout Juif devient un « sioniste » à éradiquer. Le 1er février 2002, l'assassinat au Pakistan de Daniel Pearl, journaliste américain, forcé, devant les caméras de ses tortionnaires islamistes, de révéler ses origines juives, avant d'avoir la tête tranchée, illustre la violence extrême à laquelle peut conduire l'islamisme djihadiste aujourd'hui, au nom d'un « antisionisme » démonologique.
Les massacres de civils commis en Israël par les « islamikazes » palestiniens du Hamas ou du Djihad islamique en sont une autre illustration. L'antisionisme absolu est devenu le mode de légitimation le plus courant, avec le prétendu « anti-impérialisme » visant les États-Unis, de crimes contre l'humanité. Autre pratique de la terreur antijuive : l'attentat-suicide commis par un islamiste de l'organisation d'Oussama ben Laden, le 11 avril 2002, contre la synagogue de Djerba (Tunisie), le lieu de pèlerinage le plus vénéré du judaïsme séfarade après le mur des Lamentations, un attentat qui a fait 21 morts.
La formule arabo-islamique de la « solution finale » de la question juive a été trouvée par le ministre syrien de la Défense Moustapha Tlass, le 5 mai 2001, sur la chaîne de télévision LBC : « Si chaque Arabe tuait un Juif, il ne resterait plus de Juifs. »
Cette vague planétaire de judéophobie est théorisée sans fard, par certains milieux islamistes, comme une nouvelle guerre mondiale : « Cette guerre est entre nous et les Juifs », répétait Oussama ben Laden dans une vidéo diffusée le 19 mai 2002 en Grande-Bretagne par l'agence de presse islamique Ansaar.
La nouvelle judéophobie, dans sa version islamiste-djihadiste, est explicitement exterminatrice, elle définit son combat comme une entreprise d'élimination totale des figures de l'ennemi absolu, amalgamées dans l'expression « judéo-croisés ». Elle s'imagine comme une façon, pour les « croyants », d'atteindre leur salut, au-delà même de l'accomplissement de leur devoir.
L'H. : Que devient, dans ce contexte particulier, l'antisémitisme d'extrême droite ? Faut-il le tenir pour quantité négligeable ?
P.-A. T. : Certainement pas. La diabolisation d'Israël et du « sionisme » ainsi que la dénonciation de l'impérialisme « américano-sioniste » composent une constellation d'attitudes idéologiques qui ouvre un espace commun aux islamistes et à tous les extrémistes, de droite comme de gauche.
Le vieil antisémitisme lié à l'extrême droite xénophobe se porte bien un peu partout en Europe, et semble même être, en France, dans une phase d'augmentation ou de réactivation conjoncturelle. Dans ce contexte, l'islamisme est susceptible de représenter un allié conjoncturel de l'extrême droite, qu'elle soit classiquement groupusculaire ou modernisée sur le mode national-populiste.
Par exemple, les slogans du GUD (Groupe union défense), mouvement étudiant né à la faculté d'Assas en 1968, témoignent, dans les années 1990 et 2000, de la banalisation d'un imaginaire structuré par un antisionisme et un anti-américanisme délirants : « Deauville, Sentier, territoires occupés », « Sionistes assassins, Américains complices ».
L'H. : Le fait nouveau, toutefois, c'est que cet « antisionisme absolu » est aussi à l'oeuvre à l'extrême gauche ?
P.-A. T. : Ce n'est pas vraiment un fait nouveau. Lorsque Robert Faurisson et ses disciples d'ultragauche majoritairement anarchistes et trotskistes, regroupés dans le groupuscule La Vieille Taupe, dénonçaient le « mensonge d'Auschwitz », ils précisaient aussitôt que ce « mensonge » des « prétendues "chambres à gaz" » et du « prétendu "génocide" » était « d'origine essentiellement sioniste », qu'il avait « permis une gigantesque escroquerie politico-financière dont l'État d'Israël est le principal bénéficiaire » et dont « les principales victimes » sont « le peuple allemand et le peuple palestinien » (déclaration de Robert Faurisson, juin 1978).
Négationnisme et antisionisme inconditionnel sont inséparables, ce qu'illustre encore le cas de l'ex-communiste Roger Garaudy converti à l'islam, dont le pamphlet Les Mythes fondateurs de la politique israélienne a été initialement publié, fin 1995, par La Vieille Taupe.
Ce qui est nouveau, avec la seconde Intifada lancée à l'automne 2000, c'est que, de façon significative, des associations franco-palestiniennes, des représentants des partis de gauche (PCF, Verts) et de l'extrême gauche trotskiste (LCR, LO), des anarchistes violents (CNT), des militants « antimondialisation » (Attac) et des responsables de certaines organisations dites « antiracistes » (Mrap, Ligue des droits de l'homme) ont pu côtoyer, dans des manifestations dites « propalestiniennes », des islamistes, notamment du Hezbollah ou du Hamas, prônant le djihad contre les « Juifs ». Ces « antiracistes » et « antifascistes » déclarés ne paraissaient nullement gênés, au cours de ces manifestations équivoques, par les appels à la haine ou au meurtre « Mort aux Juifs ! », « A mort Israël ! », lancés contre les ennemis diabolisés.
L'H. : Comment expliquez-vous cette dérive antisémite ?
P.-A. T. : Une nouvelle idéologie antijuive s'est élaborée, diffusée puis imposée planétairement depuis l'été 1967, à la suite de la guerre des Six-Jours. Elle ne doit pas être comprise comme une nouvelle forme de racisme visant les Juifs, elle ne se fonde pas sur une doctrine des races, elle n'est pas un racisme antijuif.
Elle se présente et s'affirme au contraire comme un antiracisme, accusant les « Juifs sionistes » d'être racistes. Le système de mise en accusation des « Juifs sionistes » est, plus précisément, fondé sur l'appel aux droits de l'homme, sur l'invocation de « la Justice » contre toute oppression, sur l'exigence louable d'une « paix juste » ou sur l'incitation à lutter « contre le racisme ». Mais ces idées sublimes et ces nobles sentiments font l'objet d'une corruption idéologique due à leur infléchissement à la fois populiste et misérabiliste.
La conviction populiste peut se résumer ainsi : « Ils [ceux d'en bas] sont meilleurs que nous ». Quant au « misérabilisme », il implique de célébrer un groupe social en tant qu'il serait seul ou particulièrement « souffrant », « misérable » ou « désespéré », donc digne de compassion. Comment ne pas défendre les « victimes » contre leurs « bourreaux » ? Les Palestiniens victimes contre les Israéliens bourreaux ? Ce mythe manichéen est indéfiniment monnayé en slogans.
"Il est possible de défendre la cause palestinienne, d'exiger notamment la création d'un État palestinien souverain, sans donner dans l'antisionisme absolu, sans partir de prémisses judéophobes."
L'H. : A vos yeux, donc, soutenir la cause palestinienne, ce serait être « judéophobe » ?
P.-A. T. : Ce n'est pas du tout ce que je dis. Il est bien sûr possible de défendre la cause palestinienne, d'exiger notamment la création d'un État palestinien souverain, sans donner dans l'antisionisme absolu, sans partir de prémisses judéophobes.
Je pointe une perversion du raisonnement qui conduit à la nazification d'Israël ou au retournement antijuif de l'antiracisme. Le postulat de cet « antisionisme » satanisateur est que le « sionisme » incarne par excellence, aujourd'hui, le « racisme » et le « colonialisme », et qu'il s'inscrit dans une puissante structure occulte aux dimensions planétaires, d'où la dénonciation du « complot sioniste mondial » ou du « lobby juif mondial », etc. C'est là sortir de l'analyse politique pour entrer dans une vision mythique des conflits, structurée par le schème du complot. J'ai suffisamment étudié l'histoire de ce faux célèbre du XXe siècle que sont Les Protocoles des Sages de Sion pour reconnaître dans cet « antisionisme » les traces ou les recyclages du mythe de la « conspiration juive internationale ».
A l'amalgame entre « sionisme » et « racisme » de type colonialiste s'ajoute l'assimilation polémique du « sionisme » avec le racisme génocidaire de type nazi, d'où l'accusation de « palestinocide » : le thème d'accusation consiste à attribuer à l'État d'Israël un programme d'extermination systématique des Palestiniens en tant que Palestiniens, ce qui définit un projet raciste. La nazification d'Israël implique que les « Juifs sionistes » seraient passés du statut de « victimes » à celui de « bourreaux » : ils peuvent dès lors être stigmatisés comme les « nazis » d'aujourd'hui. La formule avait été lancée par l'abbé Pierre en 1991, avec ces mots : « Les Juifs, de victimes, sont devenus bourreaux. »
Et l'on peut s'indigner ou faire mine de s'indigner de ce que ces « nouveaux nazis » continuent d'exploiter leur « capital victimaire », ou de tirer parti de leur « capital moral », bref, instrumentalisent cyniquement la mémoire de leurs souffrances passées.
Or, si l'État d'Israël, réalisation du projet sioniste, est un « État raciste », « impérialiste » et « oppresseur », alors la « résistance » non seulement est nécessaire, mais celle-ci peut utiliser tous les moyens, y compris la violence terroriste, pour atteindre la bonne fin : éliminer le supposé « État raciste » et « fasciste ». Les « souffrants », les « humiliés » et les « désespérés » ont tous les droits, y compris celui de commettre des attentats-suicides provoquant la mort de civils du peuple ennemi. Le nouveau terrorisme a ses grands légitimateurs.
Albert Jacquard lance, le 2 avril 2002, dans le journal de France Inter, une maxime qui fait florès : « L'humiliation fabrique des kamikazes. »
Demain, la convergence inédite des islamistes radicaux et des néogauchistes pourrait se traduire par une nouvelle alliance contre les démocraties libérales, abusivement assimilées au mal absolu.
L'H. : Selon vous, la France est touchée en profondeur par une nouvelle vague d'antisémitisme, ou, plus précisément, de judéophobie. D'où vient-elle ? Est-elle liée aux « problèmes des banlieues » ? A l'influence grandissante des islamistes ?
P.-A. T. : Les banlieues françaises ne sont pas épargnées, depuis les années 1980, par les propagandistes de l'islamisme djihadiste, comme l'ont montré de nombreuses enquêtes mettant en évidence quelques-uns des réseaux terroristes - actifs ou dormants - qui s'y sont implantés. Les fondamentalismes islamiques séduisent, fabriquent et mobilisent des masses d'endoctrinés et de fanatiques.
Par ailleurs, l'imaginaire judéophobe s'est normalisé dans certains secteurs de la société française, tout particulièrement dans des « milieux issus de l'immigration maghrébine ». Les slogans usuels couplent l'appel au meurtre visant « les Juifs » et les cris de solidarité avec les Palestiniens.
L'H. : Vous ne dramatisez pas un peu la situation ?
P.-A. T. : Nous sommes en guerre ! La guerre nous a été déclarée. Voilà ce que nous devons comprendre, et oser affronter, d'abord par l'intelligence des situations et des rapports de force. Une guerre non classique, mais mondiale, conduite contre l'Occident libéral-démocratique par les réseaux islamo-terroristes mondialisés. Une guerre totale dans laquelle tous les moyens technologiques disponibles sont très loin d'avoir été utilisés par les combattants islamistes. Le « méga-terrorisme » est pour demain. La troisième guerre mondiale a commencé.
Nous, les intellectuels, sommes entrés dans une guerre culturelle et médiatique dont les implications politiques sont d'une extrême importance. Nous devons notamment démonter les arguments sophistiqués visant à justifier les actes terroristes, démystifier les prétendus « martyrs » d'un islam devenu fou, réduit à un « isme » transfigurant des machines humaines à tuer. Cette guerre multidimensionnelle a ses combattants et ses profiteurs, ses fanatiques et ses opportunistes, ses acteurs socialement visibles et ses agents d'influence, elle a aussi ses « collabos » et ses auxiliaires, à gauche comme à droite, et ses supplétifs pseudo-antiracistes, ses antifascistes imaginaires. Car l'islamisme radical et activiste fascine. Il fait renaître le mythe guévariste.
Voici le front d'une véritable résistance intellectuelle et politique : si la droite ne doit pas céder à la démagogie d'extrême droite, la gauche doit à tout prix résister aux chants des sirènes des milieux de la nouvelle extrême gauche, fût-elle drapée dans les voiles de l'écologie ou de l'« antimondialisation », mixte de tiers-mondisme réchauffé et de romantisme révolutionnaire d'usage médiatique. C'est en effet autour des haines et des ressentiments visant les Juifs que se rencontrent les extrémistes de droite et ceux de gauche, certains mettant l'accent sur la dénonciation du « pouvoir juif » dans les sociétés libérales, d'autres privilégiant la diabolisation d'Israël et du « sionisme », inséparable d'un anti-américanisme radical.
Il importe d'attirer l'attention de tous les citoyens de toutes les nations démocratiques sur les dangers réels représentés par l'islamisme radical, soit la nouvelle forme de totalitarisme qui s'annonce au début du XXIe siècle, dont les ennemis désignés sont la démocratie pluraliste - la « démocratie impie » - et le principe de laïcité - un « poison mortel » -, instrument du « complot judéo-maçonnique », précisent certains prédicateurs islamistes.
Ceux qui, démagogues cyniques, tiers-mondistes naïfs ou « idiots utiles », légitiment les appels au djihad, contre l'Occident et Israël, contre les Américains et les Juifs, sont les complices des nouveaux barbares.
L'H. : Pierre-André Taguieff, dix-sept ans après l'entretien que vous nous accordiez en 2002, comment voyez-vous le paysage antijuif ?
P.-A. T. : Dans l'actuelle judéophobie, la centralité du discours antijuif sur Israël et le sionisme s'est accentuée encore. « Sionisme » est devenu le nouveau nom du diable tandis que la cause palestinienne a été transfigurée en cause universelle. Cette focalisation sur une figure de substitution du Juif s'est produite en même temps que s'opérait une islamisation croissante de la rhétorique antijuive. La présence juive sur une « terre d'Islam » est intolérable, comme l'affirmait déjà l'article 28 de la Charte du Hamas (août 1988) : « Israël, parce qu'il est juif et a une population juive, défie l'Islam et les musulmans. » On trouve dans cette proposition un parfait résumé de l'idéologie antijuive du mouvement islamiste, qui interdit toute solution politique du conflit ainsi réinterprété.
Cette islamisation se marque par les appels au djihad contre les Juifs, qu'ils vivent en Israël ou non. La judéophobie qui tue en France est celle des djihadistes. C'est le véritable phénomène nouveau dans l'histoire des mobilisations antijuives en France. C'est en raison de leur judéité que douze personnes ont été assassinées en France par des djihadistes : de Sébastien Selam en 2003 à Mireille Knoll en 2018.
Le principal moteur de cette judéophobie refondue n'a cessé d'être un nationalisme palestinien mythologisé, dont l'imprégnation islamiste est devenue de plus en plus déterminante. La guerre de libération nationale a fait place à l'engagement dans un djihad tendanciellement mondial.
La sacralisation de la cause palestinienne a permis le retournement de l'antiracisme contre les Juifs accusés ou suspectés de « sionisme ». L'extrême gauche antifasciste, antiraciste et anti-impérialiste a trouvé dans « le sionisme », entité fantasmée, son ennemi absolu. L'assimilation polémique du sionisme avec le racisme circule désormais comme un lieu commun. Les réseaux de Dieudonné et d'Alain Soral, ainsi que le Parti des indigènes de la République, se chargent de diffuser ce mensonge de propagande. Le surgissement et la banalisation de cet antiracisme antijuif ont favorisé la nazification, par cercles concentriques, des « sionistes », des Israéliens (à l'exception des « antisionistes » déclarés) et des Juifs qui refusent de diaboliser Israël et le sionisme. Ceux qui crient « Mort à Israël ! » au cours des manifestations propalestiniennes supposent que l'État d'Israël est assimilable à l'État nazi. Il mérite donc d'être détruit. C'est ce projet d'anéantissement qui est au coeur de l'antisionisme radical, qui n'a rien à voir avec une critique parfaitement légitime de la politique de tel ou tel gouvernement israélien.
Enfin, dernier trait, la nouvelle judéophobie est globalisée : c'est sur les réseaux sociaux que se produisent les processus de propagande et d'endoctrinement de masse. Le contexte de la configuration antijuive actuelle n'est plus national ni même européen ou occidental, il est devenu planétaire. Dès lors, il est difficile de définir un programme strictement national de lutte contre les formes inédites de la haine des Juifs. La lutte contre la judéophobie doit elle-même être globalisée.