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Image : Le bâtiment de l'EHESS
Publié le 25 février dans The Jerusalem Post sous le titre POLISH HOLOCAUST RESEARCHERS ATTACKED AT PARIS SHOAH RESEARCH CONFERENCE
Traduction proposée par Le Crif
Le professeur Jacek Leociak de l'Académie des sciences de Pologne a été insulté après avoir quitté l'EHESS, où se tenait un colloque sur la Shoah. Il a également reçu des menaces de mort via les réseaux sociaux. Le professeur Jan Grabowski, qui travaille à l’Université d’Ottawa, s'est aussi retrouvé dans une situation similaire. Après avoir quitté l’EHESS, un groupe de Polonais l’a notamment insulté de "Sale juif".
Des représentants de groupes polonais s'étaient opposés à la tenue du colloque intitulé "La nouvelle école polonaise d’histoire de la Shoah". Selon les manifestants, l’activité des orateurs de la conférence "revêt un caractère clairement xénophobe et anti-polonais". "Les organisations polonaises n'acceptent pas les résultats des recherches effectuées par les historiens, qui indiquent la participation de certains Polonais au meurtre de Juifs pendant l'Holocauste."
L’École des hautes études en sciences sociales organise ces 21 et 22 février, en collaboration avec la Fondation pour la mémoire de la Shoah, un colloque international sur la nouvelle école polonaise d’histoire de la Shoah. Depuis une vingtaine d’années, d’importants travaux conduits par des historiens polonais renouvellent la compréhension de l’histoire de la Shoah en éclairant la question des rapports judéo-polonais pendant la Seconde Guerre mondiale. Faire connaître en France le travail mené en Pologne constitue une exigence intellectuelle, morale et politique.
Dans les semaines précédant l’ouverture du colloque, de multiples pressions ont été exercées par téléphone et par courrier électronique à l’encontre des organisateurs du colloque ainsi que de la Présidence de l’École des hautes études en sciences sociales. La première journée du colloque a été marquée par des interventions intempestives visant à perturber son déroulement normal. La barrière de l’intolérable a été franchie avec la profération de propos antisémites.
L’École des hautes études en sciences sociales dénonce avec la plus grande fermeté ces atteintes inacceptables à la liberté de pensée et à la liberté académique qui s’inscrivent dans un contexte préoccupant d’intimidation de la recherche et des chercheurs dans plusieurs pays d’Europe. Elle étudie la possibilité de donner des suites judiciaires à ces faits.
Paris, le 22 février 2019