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Publié le 17 Février 2025

Le brief du Crif – Les Assises de lutte contre l’antisémitisme relancées par la ministre Aurore Bergé

Jeudi 13 février 2025, Aurore Bergé, ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, a relancé les Assises de lutte contre l’antisémitisme qui avaient été initiées en mai dernier. La ministre d’État, ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne était également présente.

Crédit photo :  ©STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Les Assises de lutte contre l’antisémitisme sont une initiative gouvernementale portée par la ministre Aurore Bergé pour faire face à la hausse de l’antisémitisme apparue à la suite du 7-Octobre. Lancées en mai dernier puis interrompues après la dissolution de l’Assemblée nationale, les Assises ont été relancées ce jeudi 13 février, date symbolique marquant l’anniversaire de la mort d’Ilan Halimi. Le Président du Crif, Yonathan Arfi, ainsi que de nombreux représentants des pouvoirs publics et des organisations juives et de lutte contre l’antisémitisme étaient présents.

Dans les studios de la Maison de la Radio, Aurore Bergé a ouvert l’événement par une prise de parole sans détours. « La République ne se contente pas d’appeler au calme. Car appeler au calme face à l’antisémitisme, c’est déjà abdiquer. Face à l’antisémitisme il n’y a pas de “oui mais“, il n’y a pas de compromis acceptable, il n’y a pas d’ambiguïté possible […] L’antisémitisme ne se discute pas, ne se débat pas : il se combat », a-t-elle déclaré.

 

Lors de cet événement, la priorité a été donnée à la thématique de l’éducation, la montée de l’antisémitisme dans le milieu scolaire et dans l’enseignement supérieur représentant à ce jour un véritable sujet de préoccupation. La ministre d’État Élisabeth Borne a ainsi révélé que 477 signalements d’actes antisémites avaient déjà été recensés par l’Éducation nationale au cours du premier trimestre de l’année scolaire 2024-2025, contre un total de 1 670 pour l’année 2023-2024.

Par la suite, la parole a été longuement accordée à des jeunes, témoins ou victimes d’actes antisémites : des lycéens représentants de l’Union des Lycéens Juifs de France (ULJF), des étudiants représentants de l’Union des Étudiants Juifs de France (UEJF) ou encore des étudiants de Sciences Po sont venus témoigner du climat étouffant qui les empêche de poursuivre leurs études ou leur scolarité dans des conditions acceptables, ou des agressions qu’ils ont subies ou auxquelles ils ont assisté, en ligne ou dans l’espace réel. Ces prises de parole étaient l’occasion pour la jeunesse de transmettre des propositions concrètes aux pouvoirs publics qui se trouvaient face à eux, notamment en matière de nomination et de formation des référents chargés de traiter ces questions dans les établissements.

L’événement s’est conclu par une table ronde qui a donné lieu à l’évocation d’un certain nombre de perspectives. La présidente de l’Organisation juive européenne (OJE) Muriel Ouaknine a notamment témoigné en tant qu’avocate sur la nécessité de faire sortir la lutte contre l’antisémitisme du droit de la presse pour l’intégrer dans le droit pénal. Khaled Bouabdallah, recteur délégué de l’académie d’Occitanie, a évoqué les solutions possibles dans l’enseignement supérieur. Enfin, l’historienne Marie-Anne Matard-Bonucci, professeure d'histoire contemporaine à l'université Paris 8, a livré une perspective historique sur l’antisémitisme. Cette dernière sera chargée de piloter les travaux des deux groupes de travail qui se réuniront dans les prochaines semaines – l’un sur les questions juridiques, l’autre sur les questions d’éducation.

 

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