Un hommage émouvant aux victimes de Toulouse organisé par le CRIF Rhône-Alpes

Très émue, la mère de Mohamed Legouad, jeune militaire français de 24 ans originaire de Meyzieu abattu le 15 mars 2012 par le "tueur au scooter", Djemaa Legouad, a tenu a prendre part à cet hommage. Une cérémonie du souvenir en hommage aux victimes de Mohamed Merah avait eu lundi 18 mars en la Grande mosquée de Lyon.

Nicole Bornstein a expliqué le choix de l’école Beth Menahem pour cet hommage, « une école juive, pour le symbole qu’elle représente ». « Contrairement à ce que certains auraient tendance à dire ou à penser, nous ne sommes des professionnels ni de la martyrologe, ni des commémorations. C’est au contraire avec un grand goût d’amertume et le cœur lourd que nous sommes là aujourd’hui », a insiste la présidente du CRIF Rhône-Alpes. « Des années durant, nous avons dit et d’autres avec nous, sans être vraiment entendus, que s’attaquer aux Juifs de France c’était s’attaquer à la République. Après Toulouse et Montauban, les yeux se sont ouverts par force ! », a-t-elle poursuivi. « Pourtant, combien de temps a-t-il fallu pour convaincre, et à quel prix ? », a-t-elle interrogé. « Nous sommes tous ici parce que nous avons été tous meurtris par ces actes et nous voulons montrer notre profonde solidarité… Nous ne relâcherons pas la vigilance », a-t-elle poursuivi.

Le Grand Rabbin Richard Wertenschlag a évoqué, pour sa part, l’exemplarité des familles Sandler et Monsonégo, qu’il a rencontré à Toulouse : « Imaginez la douleur des ces familles détruites… Eh bien non, elles ne sont pas détruites, elles ne nous demandent pas de pleurer sur leur condition, elles nous montrent un exemple extraordinaire de vie, qu’il faut suivre en nous rassemblant et en nous unissant, même à travers nos différences, pour nous permettre de sortir de notre détresse, vers une harmonie du vivre ensemble ».

Le Rabbin Gurewitz et son épouse qui dirigent l’école Beth Menahem avaient préparé, avec les élèves de CM2 un chemin tapissé vers l’estrade sur lequel sept jeunes garçons ont avancé, tentant dans leurs mains une bougie et un arbre. Ces sept bougies ont été allumées par les enfants, chacune en souvenir des sept victimes du tueur au scooter, et chaque arbre sera planté au nom de chacune d’entre elles. Une minute de silence à suivi l’allumage des bougies, puis le El Male Rahamim à clôture la cérémonie.