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Jeudi 24 avril 2025, le président du Crif Alsace, Pierre Haas et le recteur de l’Académie de Strasbourg, Olivier Klein ont signé une convention de partenariat entre les deux institutions.
C’est l’aboutissement d’un travail de concertation menée par Sophie Cohen-Elbaz, vice-présidente du Crif Alsace avec les services de l’Éducation Nationale. Mais c’est surtout le début d’un travail pour donner des outils de soutien à l’enseignement de la mémoire de la Shoah et de la lutte contre l’antisémitisme afin de donner corps à cette convention.
Le Crif Alsace avait rassemblé à cette occasion les responsables des associations et institutions qu’il fédère spécialisées dans ces domaines et celui de l’enseignement.
Le recteur, Olivier Klein, a rappelé dans son allocution d’accueil les difficultés rencontrées au sein des établissements de l’Éducation Nationale qui ne sont plus des sanctuaires mais subissent les tensions de la société. Il a rappelé sa sensibilité sur ses sujets en raison de son activité passée à la présidence de la Dilcrah et trouvé très symbolique cette signature le jour de Yom Hashoah.
Le Président du Crif Alsace a rappelé dans son discours les axes de cette convention et son importance dans le contexte actuel. L’Éducation est essentielle pour lutter contre les fléaux qui fractionnent notre société. Il est espéré que ces outils qui seront créés seront utiles aux enseignants pour compléter leur pédagogie en s’appuyant sur les spécificités locales.
« Mesdames, Messieurs les enseignants,
Mesdames, Messieurs les représentants d’association,
Monsieur le Recteur,
Cher Olivier Klein, je tiens tout d’abord à vous remercier chaleureusement pour avoir donné corps à ce partenariat avec le Crif Alsace, et pour avoir exprimé avec force votre volonté d’établir ce lien essentiel. En vous engageant ainsi, vous témoignez d’une détermination claire au sein de l’académie de Strasbourg dans la lutte contre l’antisémitisme et dans la transmission de la mémoire de la Shoah.
Je souhaite également saluer le travail de toutes vos équipes qui ont été des interlocuteurs à la fois engagés, disponibles et efficaces. Un remerciement tout particulier à Christophe Marchand, grâce à qui ce projet a pu se concrétiser dans le cadre de cette convention et avec lequel nous aurons je l’espère de nombreux échanges encore pour donner vie à ce partenariat.
Enfin, mes remerciements vont :
Merci à toutes et à tous.
Cette convention marque une étape essentielle. Elle nous donne un cadre d’action concret, au service des enseignants, pour travailler ensemble, de façon coordonnée, sur des sujets où l’expertise du Crif, et surtout celle des associations qu’il fédère, est précieuse et reconnue.
À l’heure où certains tendent l’oreille vers les extrêmes pour fracturer notre société, où l’antisémitisme ressurgit avec une virulence que nous pensions révolue, y compris dans les écoles et les universités, il est impératif que l’éducation retrouve toute sa force. Le socle républicain, bâti par les hussards noirs de la République, doit continuer à cimenter notre Nation.
L’étude récente de la Fondation Jean-Jaurès et du Crif nous alerte : l’antisémitisme à l’école n’est pas un phénomène marginal. Il est quotidien pour certains élèves juifs. Moqueries, stigmatisations, insultes banalisées… Une inquiétante banalisation s’installe, parfois sous couvert d’humour, souvent dans l’indifférence.
Les enseignants eux-mêmes se disent démunis, parfois seuls. Cette étude souligne l’urgence d’agir, ensemble.
Face à cela, nous devons collectivement nous engager. Il faut pouvoir plonger dans le passé pour mieux affronter le présent. Se rappeler que les valeurs de liberté, de laïcité, d’égalité et de fraternité ne sont jamais définitivement acquises. Elles se transmettent, elles se défendent, elles s’incarnent.
C’est tout l’objet de cette convention entre l’Académie de Strasbourg et le Crif Alsace, articulée autour de trois axes fondamentaux :
Nous avons hâte de nous mettre au travail et espérons apporter notre pierre à l’édifice de la transmission. C’est une responsabilité collective, que nous assumons avec gravité, mais aussi avec confiance :
Confiance dans la jeunesse, dans les enseignants, dans la puissance de la culture et de l’histoire pour former des consciences libres.
Chaque élève, dès qu’il en a l’âge, doit pouvoir recevoir le sens des valeurs. Celles qui font que la République n’est pas un mot vide, mais un idéal vivant.
Tout reste à bâtir à présent puisqu’il nous appartient à tous de donner vie à ce partenariat autour de projets éducatifs avec les enseignants et les chefs d’établissement.
Nous ne pouvons plus être passifs. L’obscurantisme, les théories complotistes, la haine des différences ne peuvent rester sans réponse.
L’espoir, nous le réaffirmons ici, réside dans l’Éducation. C’est elle qui éclaire, qui élève, qui donne à chacun les clés pour comprendre le monde et pour s’y inscrire en citoyen libre et responsable. »
Pierre Haas, président du Crif Alsace