« J’étais un enfant perdu qui cherchait à se construire. Après la guerre, ce n’était pas évident de retrouver ses marques », explique Maurice Schwartz. Cet ancien combattant de la guerre d’indépendance est parti en Israël pour se reconstruire mais aussi et surtout « parce qu’on avait besoin » de lui.
Né en 1924 à Paris, Simon Drucker vit avec ses parents originaires de Pologne et son petit frère Isidore. Le père de Simon, sans papier, fabrique des casquettes dans un atelier de la rue des Blancs-Manteaux. « Il nous arrivait souvent d’avoir faim mais nos parents nous donnaient tellement d’amour, de tendresse, que dans les pires moments – et même plus tard devant la mort – l’espoir ne nous abandonnera jamais », déclare Simon.
Au moment de sa libération, Jo fait la connaissance d’un soldat juif américain, Harry Jelinowicz. « Il parlait couramment yiddish comme moi et m’a demandé quels étaient mes projets. Si je comptais repartir en Pologne », se souvient Jo. Le soldat lui propose de venir en Amérique. Pour cela, il faut d’abord passer par la France. Arrivé à Paris, il est amené au Carreau du Temple. Jo a 16 ans. Il ne parle que yiddish. Il est orphelin. Il porte encore son pyjama de prisonnier, qu’il a gardé jusqu’à présent. « Il y a eu un attroupement autour de moi. Une femme s’est approchée et m’a demandé si j’avais déjà mangé. Elle m’a invité chez elle. Je me suis mis à table avec toute la famille. Il y avait très longtemps que je n’avais pas assisté à un vrai repas familial. Je ne savais plus ce que c’était. Je mangeais très vite en plus. Elle m’a ensuite demandé quels étaient mes projets. Elle m’a invité à rester dans sa famille jusqu’à mon départ pour les Etats-Unis. » Il s’agit de la famille Kaluszynski. Nathan et Guitele l’adopteront.
La première chose qui m’a frappée lorsque je l’ai vu, c’est son regard bleu doux et profond. Pensez que ces mêmes yeux ont vu l’inimaginable : la mort en face. Jo Wajsblat, est comme l’indique le titre de son livre, « le témoin imprévu ». Il a 15 ans lorsqu’il est sélectionné pour la chambre à gaz à Auschwitz-Birkenau. Mais suite à un ordre de Mengele, les SS font sortir une cinquantaine de personnes parmi lesquelles Jo Wajsblat…
La 13e conférence européenne du Conseil international des femmes juives s’est déroulée à Bruxelles du 16 au 19 mars 2008 en présence de sa présidente mondiale, Eliah Aharonov. Danielle Obadia, la déléguée du CIFJ à l’Unesco et membre du Comité directeur du CRIF, qui faisait partie de la délégation française, répond aux questions de la newsletter du CRIF.