Une rencontre tendue sur le sujet d'une incitation à la haine "réciproque".
L’Ambassadeur Lars Faaborg-Andersen, chef de la délégation de l’Union européenne auprès de l’Etat d’Israël, a fait part de la complexité de la relation entre l’Union européenne et Israël. Il a tenu à souligner que l'Union européenne a de très bonnes relations avec Israël sur 85% des sujets. Pourtant, la presse ne s'intéresse qu'aux 15% qui sont des sujets de tenson.
Il a souligné la prédominance d'une relation bilatérale forte avec Israël, notamment dans le domaine de la science et de la technologie mais aussi la politique des visas qui a permis l’augmentation des visites d’israéliens en Europe. Il a toutefois indiqué que le soutien de quelques pays à la résolution sur Jérusalem à l’Unesco était symptomatique des frictions et des objectifs divergents entre les pays européens.
L’Union Européenne est de facto le partenaire le plus important d’Israël
L’Union européenne joue également un rôle de stabilisation de la région avec des partenariats avec le Liban, l’Égypte et la Jordanie notamment dans la gestion de la crise des réfugiés.
Reste des différends entre Israël et l’Union européenne sur la question palestinienne.
La délégation a insisté pour que la contribution de l’Union européenne pour l’éducation des palestiniens ne résulte pas dans la production de manuel scolaire antisémite. L’ambassadeur a reconnu que l’Union européenne devrait être plus dure contre l’incitation à la haine du côté palestinien. Mais il a souligné que dans ce domaine, de nombreux progrès avaient été faits dans les 20 dernières années, même s'il reste encore beaucoup à faire…
Concernant la politique d’étiquetage des produits israéliens, l’ambassadeur a affirmé qu’elle résultait d'une demande formelle signée par 17 des Etats membres, dont la France. Il a précisé que Fédérica Mogharini, Chef de la diplomatie européenne était elle-même contre cette mesure.
Lars Faaborg-Andersen s’est plaint de l’utilisation de l’Union européenne par les pays membres pour faire « le mauvais travail », alors que chacun des pays préserve son intérêt national et protège sa relation avec Israël (ex : extraction de gaz, politique de défense commune etc.)
Concernant la progression de l’antisémitisme en Europe, l’ambassadeur s’est félicité de la prise au sérieux de ce sujet par la Commission européenne présidée par Juncker et par le Vice-président Timmermans qui a notamment mis en place le poste de coordinateur de la lutte contre l’antisémitisme au niveau européen.