Alain Finkielkraut aux Amis du CRIF : « la France doit défendre et transmettre son propre héritage et ses principes »

Plus de 600 personnes ont répondu à l’invitation des Amis du CRIF le 17 juin 2015 pour la dernière soirée de la saison, d’assister à la conférence débat entre le philosophe et Académicien Alain Finkielkraut et le journaliste Guillaume Durand.
S’inspirant d’un des sujets proposés cette année au bac de philosophie « suis-je ce que mon passé a fait de moi ?», Guillaume Durand a introduit le débat sur cette question quasi identitaire à laquelle le philosophe a répondu par cette réflexion : « Je ne me suis pas inventé, je ne me suis pas fondé, j’ai grandi quelque part » en affirmant la force de son identité française et son identité juive « obsessionnelle ». Influencé par sa « rencontre décisive » en 1979 avec l’écrivain tchèque Milan Kundéra, Alain Finkielkraut préserve sa pensée des outils ultra-technologiques dont il fuit « le fétichisme ». Ce refus du monde 2.0 lui permettrait de l’observer dit-il avec plus d’acuité.
Politiquement, il garde une indépendance et ne s’est jamais reconnu dans un Gouvernement particulier. S’il avoue avoir été « comme tout le monde » en 1968, pro-Mitterrand de 1974 à 1981, il a néanmoins été sensible à la campagne menée par Nicolas Sarkozy en 2007 tout en regrettant le décalage entre son projet politique et sa réalisation.
Sa position sur la laïcité passe d’abord par une stricte égalité entre les hommes et les femmes, paramètre non négociable, enraciné dans les mœurs. Il lui semble aussi qu’elle est liée à « l’intégration des immigrés et plus, particulièrement des musulmans », elle-même dépendante des conditions et des règles selon lesquelles doivent être intégrés les immigrés tout en rappelant que Jacques Chirac a initié en 2004, une commission pour la laïcité.
Narquois, lorsqu’il lance « Tu n’amalgameras pas. C’est le 11ème commandement » Alain Finkiekraut dénonce les échappatoires et les incantations tout en invitant non seulement à un travail de réflexion sur soi, mais aussi en reconsidérant la France, nation qui doit défendre et transmettre son propre héritage et ses principes.