Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Parler à ma mère, par David Allouche

17 Novembre 2021 | 103 vue(s)
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Opinion

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

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Parler à ma mère, par David Allouche (*)

 

Il y a quelque temps, David Allouche nous avait offert un sympathique roman au titre original « La kippa bleue » (1) où l’on découvrait les préoccupations du héros face à la religion de ses pères et qui choisit d’envoyer promener au diable sa kippa. C’est un tout autre sujet qu’il aborde dans sa dernière production, celui des problèmes de couple et de la psychanalyse.

Voici tout d’abord Itshak Haïm, fils d’Abraham et de Maryse, né à Marseille au sein d’une famille juive séfarade orthodoxe. Son père préside une communauté qui se réunit dans une synagogue rappelant la fameuse Ghriba de Djerba. Alors qu’il est élève en classe de seconde, Itshak a rejoint la yechiva Ohr Yossef à Bussières en Seine-et-Marne. Trois années en noir et blanc, kippa et peyots sur fond d’étude du Talmud. Après le bac, direction la profession de financier. Grâce au site Meetic, il rencontre Emma, une Lorraine non juive, rigide mais pas angoissée, et l’épouse. Elle sera la mère de Gabriel.

Et voici Lucien Trabac, psychanalyste. C’est lui qu’Itshak vient voir un vendredi sept décembre 2016 à huit heures trente peu après Hanoucca. La première séance est assez courte. Soixante euros tout de même. Le tarif ira en augmentant jusqu’à 1 500 euros pour certains frais.

Itshak, au fil des jours, déballe tout à son psy. Il lui parle, certes de son travail, de sa passion pour le tennis, de ses parents, de son associé Michaël Rosenfels, qui, lui, a épousé une Juive, Sarah, des camps de la mort, du judaïsme, mais surtout d’Emma qui, un jour, l’a traité de « connard de Juif ». C’est la raison pour laquelle il l’a proprement trucidée. Il faut dire que « « Sale Juif », on connaît… »Sale sioniste aussi, on connaît ». Mais « Connard de Juif », c’est du jamais vu ! « Moi, le Juif caché, le Marrane, j’ai ressenti la haine ». Une « injure sans pardon ni excuse ».

Conseil de Lucien : « Renouez avec le Juif qui est profondément en vous et cela ira mieux »

Dans ce roman très enlevé, on rencontre aussi Carly et Marie, on voyage en Israël et, jusqu’au bout, on se pose la question : Itshak va-t-il être arrêté et jugé pour le meurtre de sa femme ? Suspense !

Très original.

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Balland. Juin 2021. 154 pages. 13 €.

(1) Éditions Eyrolles. Novembre 2018 . Voir la Newsletter en date du 20 mars 2019.