Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Ma mère, par Daniel Cohen

16 Juillet 2024 | 88 vue(s)
Catégorie(s) :
Opinion

"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
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03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

On ne le dira jamais assez : la parution d’ouvrages de poésie, en général et dans le domaine juif en particulier est devenue assez rare pour qu’on ne salue pas avec plaisir la sortie d’un nouveau recueil. Dans ce nouveau livre, la peintre et poétesse Sarah Mostrel nous offre un ensemble de textes inspirés de la Bible et des textes fondamentaux du judaïsme.

Remi Huppert est un spécialiste des Juifs de Chine. On lui doit notamment Destin d’un Juif de Chine (1). Dans son nouveau roman, le judaïsme est toujours présent.

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Pages

Ma mère, par Daniel Cohen (*)

 

Juif originaire du Sahara, Daniel Cohen est éditeur et écrivain. S’il y a une chose qu’on ne saurait dénier à son sujet, c’est la beauté de son écriture qui témoigne d’un amour infini de la langue française. Par contre, on peut se montrer réservé quant au choix du thème de son dernier livre : la maladie, le cancer, la mort. Il faut véritablement s’accrocher pour lire ces pages superbement écrites, certes, mais qui sont difficiles à supporter.

Sa mère, atteinte d’un cancer, se meurt. Le récit nous conduit d’hôpital en hôpital, en France (Laennec, Necker, Avicennes, Villejuif…) et en Israël (Soroka dans le Néguev), en passant par le domicile familial, rue des Envierges, du côté de Belleville. Au gré du bon vouloir des métastases qui prennent un malin plaisir à jouer au chat et à la souris, se développant un jour pour disparaître peu après, la lente agonie de la malade qui, parfois, souhaite l’euthanasie, est minutieusement décrite. On va de perfusions en pose de drains et en administration de corticoïdes ou de morphine et de vomissements en diarrhées. La température, elle, connaît des hauts et des bas.

« Ma mère mourrait bientôt. Seuls les cancéreux pourront rapporter les brutalités auxquelles ils sont soumis – dans la tentative d’extirper leur tumeur – et au cœur de quelle solitude la science les enferme ; le fer du chirurgien, le rayon du radiothérapeute, la chimie du cancérologue… ». Finalement, la mère s’avère être une surmère, une transmère voire une saturmère !

Le narrateur, qui n’est pas très pratiquant, mais néanmoins sensible à la Question Juive et à la tragédie de la Shoah, se force, le vendredi soir, de réciter le kiddoush du chabbat avec la bénédiction sur le vin. Il va même jusqu’à jeûner le jour du Yom Kippour pour compenser le fait que sa mère, elle, ne peut le faire dans son état. Et, le jour de l’enterrement, à retrouver les paroles ancestrales du kaddish : Ytgadal véyitkaddache chémèh raba.

Une anecdote : au fil des pages, l’auteur semble subjugué par la végétation en évoquant régulièrement les arbres qu’il croise : paulownias, platanes, prunus, cerisiers du Japon, lauriers-roses, citronniers, palmiers, yuccas, cyprès et autres pixers.

Pas facile à lire, donc, mais original.

 

Jean-Pierre Allali

 

(*) Éditions Orizons, février 2024, 192 pages, 20 €.

 

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