Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - La mort du Président Raissi

22 Mai 2024 | 169 vue(s)
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Actualité

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

Voici le discours que j'ai prononcé après le vote de l'assemblée générale du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

Là-bas, la crainte d'une menace russe est la principale raison qui exacerbe les passions identitaires.

 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

Des 27 avril au 10 juin 2016, se tiendront les journées nationales des Mémoires de la traite de l’esclavage et de l’abolition.  Souvenons-nous.

Nouvelle erreur de casting - Au lendemain de l'émission Dialogues Citoyens, retour sur Marwen Belkaid, un invité pas comme les autres.

Seuls, nous ne pouvons rien. Tous unis nous pouvons tout.

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Réaction à la célébration du 20ème anniversaire de la mort de François Mitterand

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A quelques jour de notre Convention Nationale j'ai répondu aux questions de Sara Mesnel pour L'Arche 

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Comment les réseaux sociaux sont passés de l'effroi à la solidarité sans précédent avec les telavivim

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Opinion

Par Chloé Blum

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

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Un « martyr qui a sacrifié sa vie pour sa patrie ». On n’en attendait pas moins de la part des autorités iraniennes après la mort du Président Raisi. Il parait qu’un message Telegram des Brigades Al Qassam du Hamas soulevait la thèse de l’attentat israélien. Ce ne serait pas uniquement le temps qui aurait été maussade, mais le pilote également qui s’appellerait Eli Copter. Bien peu probable, certes, mais cette mort n’a pas fait pleurer tout le monde et on a vu des manifestations de liesse  en Iran même. N’en tirons cependant pas des conclusions hâtives, car le régime tient la population iranienne d’une main de fer, et le successeur n’a aucune chance d’être un modéré.

Avec sa barbe bien taillée, sa démarche grave et  son turban noir de descendant du Prophète, Raisi était un criminel et un inculte.

Les Iraniens se moquaient de ses fautes de syntaxe, de sa parole pâteuse et de son ignorance. Il n’avait étudié à l’école que des matières religieuses mais n’avait pas atteint le titre d’ayatollah, ce qui d’ailleurs avait été aussi le cas de son mentor, Ali Khamenei, avant que ce dernier ne soit nommé  Guide Suprême. Raisi était l’un des favoris pour sa succession, sa personnalité médiocre et son conservatisme garantissaient qu’il laisserait la réalité du pouvoir aux Gardiens de la Révolution, aujourd’hui les vrais maitres de l’Iran. Le Ministre des Affaires Etrangères, Hossein Amirabdollahian, mort dans le même accident d’hélicoptère , spécialiste du monde arabe et beaucoup plus talentueux que Raisi, était leur homme de confiance dans le gouvernement.

Si le Président décédé était un intellectuel minable, c’était surtout un tueur. Tueur de bureau, mais tueur de masse. En 1988, la guerre avec l’Irak terminée, l’ayatollah Khomeini règle ses comptes avec l’opposition de gauche qui l’avait pourtant soutenu au début de sa révolution. Au nom de Allah, le miséricordieux, on interroge les détenus sur leur rapport à l’Islam. Ceux qui ne répondent pas bien sont considérés ennemis de Dieu, et la fatwa est formelle: ils seront exécutés, souvent après avoir été torturés. On connait le nom de cinq juges qui ont envoyé à la mort entre 5000 et 30 000 prisonniers dans le pays: deux sont devenus Ministres de la Justice, un Président de la Cour disciplinaire des Juges et un autre  membre de la puissante Assemblée des Experts. Le dernier est Ebrahim Raisi, qui a oeuvré dans les prisons de la capitale et en a tiré son surnom de « boucher de Téhéran ».

 

Mais ses exploits ne se sont pas arrêtés là.

En septembre 2022, une jeune femme kurde, Mahsa Amini, arrêtée et violemment frappée  par la police des moeurs parce que son foulard n’était pas réglementaire, décède après trois jours de prison. Des manifestations  vont soulever le pays. Le duo Khamenei -Raisi poussera à la répression et six mois plus tard, les protestations seront étouffées dans le sang. Aujourd’hui, l’Iran est un pays où les pendaisons sont monnaie courante. De nombreuses femmes en sont les victimes, ce qui n’émeut pas particulièrement nos féministes wokistes transsectionnelles.

Un an après la mort de Mahsa Amini le Parlement iranien a renforcé les sanctions contre les femmes qui ne portent pas le voile en public. Une Commission de l’ONU, instituée en 2022, n’a toujours pas été admise à enquêter en Iran. Ce n’est pas grave, son mandat a simplement été prorogé. Il n’y a que quand Israel est en cause que le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU considère qu’il  y a urgence à condamner…..

Une loi, dite loi Mahsa, élaborée par la Chambre des Représentants, aggrave les sanctions contre les dirigeants iraniens et spécifiquement contre Ebrahim Raisi. Elle a été signée le 24 avril par Jo Biden, alors que l’un des proches du Président,  Ben Cardin, Président de la Commission des Affaires Etrangères, pourtant considéré comme un ami d’Israel, avait essayé de la bloquer au Sénat. Car derrière la scène, les négociations se poursuivent entre les États Unis et un Iran en voie d’accession à l’énergie nucléaire. et qui malgré les sanctions, vend deux millions de barils de pétrole par jour, qui profitent au régime et à ses affidés, et ne ruissellent pas vers le peuple iranien..

La loi Mahsa renforce les sanctions contre les dirigeants  iraniens et spécifiquement contre Ebrahim Raisi. Mais celui-ci n’aura souffert d’aucune incrimination par la justice internationale, ce qui  contraste avec le mandat d’arrêt scandaleux de la CPI contre Benjamin Netanyahu, émis le jour même de la mort du boucher de Téhéran.

Terrible symbole, ce mandat a été adressé contre des dirigeants israéliens qui mènent une guerre  dont la justification est évidente au regard des massacres commis par le Hamas le 7 octobre. Il  aurait dû être émis  contre Raissi  car sans l’aide des Iraniens, ces massacres n’auraient pas eu lieu.

 

Aujourd’hui, malgré sa férocité, malgré la situation économique catastrophique où il maintient sa population, le sinistre régime iranien, loin d’être devenu un paria, n’a jamais été aussi influent. Son poids dans l’Islam ne fait qu’augmenter. Les Frères Musulmans en sont les vecteurs les plus efficaces dans le monde sunnite, et même ses rivaux les plus acharnés, tels l’Arabie Saoudite, l’Egypte et les Emirats doivent composer avec l’Iran. Le  Pakistan, pays ennemi il y a peu, décrète un jour de deuil national en signe de solidarité fraternelle.

On n’est pas étonné de la chaleur des messages de condoléances à la mort de Raissi des partenaires de l’Iran dans l’actuelle reconfiguration anti occidentale du monde, la Chine, la Russie, la Turquie, mais aussi l’Inde et l’ensemble des Brics.

On l’est plus par la minute de silence accordée par le Conseil de Sécurité de l’ONU, qui n’est  pas coutumier de cet honneur.

Mais dans sa brièveté, la palme revient au Président du Conseil Européen, le Belge Charles Michel, qui exprime ses «sincères condoléances».

De deux choses l’une, soit ses condoléances ne sont pas sincères et c’est un menteur, soit elles le sont et c’est un salaud. Il y a des limites à la complaisance, mais certains dirigeants occidentaux s’obstinent à les tester……

 

Richard Prasquier, Président d’honneur du Crif

 

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