Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - Auschwitz à l’épreuve des mots

21 Mars 2024 | 123 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité

Seuls, nous ne pouvons rien. Tous unis nous pouvons tout.

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Réaction à la célébration du 20ème anniversaire de la mort de François Mitterand

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A quelques jour de notre Convention Nationale j'ai répondu aux questions de Sara Mesnel pour L'Arche 

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Comment les réseaux sociaux sont passés de l'effroi à la solidarité sans précédent avec les telavivim

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Les femmes, Daech et le Djihad
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19 Novembre 2015
Catégorie : Actualité

« Une femme retranchée dans l’appartement, qui a activé son gilet explosif au début de l’assaut, est morte »

Vendredi soir en l'espace de moins d'une heure, la France a connu le plus grave attentat jamais perpétré sur son territoire. En l’espace d’une trentaine de minutes, des terroristes ont attaqué la capitale à 7 endroits avec une minutie et une détermination macabres. 129 morts, 350 blessés dont 100 dans un état très grave. Les chiffres donnent le tournis. Moins de 48 heures après cette nuit d’horreur, n’en déplaise à certains, il est juste le temps de pleurer.

Des visages sur nos morts
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14 Novembre 2015
Catégorie : Actualité

Les réseaux sociaux se sont mobilisés pour retrouver les personnes portées disparues, ceux dont nous n’avions pas de nouvelles. Les Amis, les familles, les anonymes partagent descriptions, photos et espoir.

Portrait de Virginie Guedj-Bellaïche
#JeNaiPasPeur
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14 Octobre 2015
Catégorie : Actualité

8H30. Au moment où les employés de la mairie qui font la circulation rangent leurs gilets jaunes, dans les classes, les écoliers ouvrent livres et cahiers. Alors que les hommes sortent de l’office du matin, croisant ceux qui distribuent l’édition du jour du quotidien Israël Hayom, les lycéens patientent à l’arrêt de bus, smartphone en main. Si le rideau de fer des boutiques est encore fermé pour une demi-heure, le cafetier lui prépare déjà son 17e café afour. Voilà à quoi ressemble la vie matinale à Raanana, petite ville près de Tel-Aviv. Et puis hier, mardi, tout a basculé.

Je suis Israélien, je suis Charlie
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13 Octobre 2015
Catégorie : Actualité

Il est temps d'affirmer haut et fort que les islamistes veulent tuer des juifs !

Réaction suite à la nomination de l'Arabie Saoudite au Conseil des Droits de L'Homme.

L'Europe doit se mobilier pour le sort des réfugiés

Pages

Opinion

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
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03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

On ne le dira jamais assez : la parution d’ouvrages de poésie, en général et dans le domaine juif en particulier est devenue assez rare pour qu’on ne salue pas avec plaisir la sortie d’un nouveau recueil. Dans ce nouveau livre, la peintre et poétesse Sarah Mostrel nous offre un ensemble de textes inspirés de la Bible et des textes fondamentaux du judaïsme.

Remi Huppert est un spécialiste des Juifs de Chine. On lui doit notamment Destin d’un Juif de Chine (1). Dans son nouveau roman, le judaïsme est toujours présent.

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Portrait de Stéphanie Dassa
Documentaire Sauver Auschwitz
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23 Janvier 2017
Catégorie : Opinion

"Sauver Auschwitz ?" un documentaire diffusé le 24 janvier à 22h40 sur Arte 

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

Pages

À Auschwitz, dont je reviens avec le voyage du Crif, j’ai fait plus de vingt voyages.

Je n’ai pas connu l’époque où les communistes prétendaient que là avaient été tués trois millions d’antifascistes de toutes nationalités. J’ai connu les luttes contre les négationnistes, les confusionnistes amalgamistes, les partisans antisémites du Carmel et la ténacité des anciens déportés.

Auschwitz, ce trou noir d’humanité, est un lieu d’histoire exigeant, mais aussi un lieu de confrontation avec l’actualité et de questionnement avec soi-même. Qu’aurais-je fait à cette époque si j’avais été Allemand ? 

 

La phrase « Plus jamais ça » est vaine, puisque « ça » a eu lieu au Rwanda devant un monde inerte, mais je pensais que « ça » ne concernerait plus jamais des Juifs. Puis est survenu le 7 octobre. Ce voyage à Auschwitz s’est fait sous le spectre de cette journée maudite.

 

La phrase d’Albert Camus : « Mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde », est si souvent répétée qu’elle est devenue un poncif, mais il faut lire le texte magnifique dont elle est issue, une réflexion sur la manipulation des mots. Or, Auschwitz est aussi le creuset d’une guerre des mots.

Qu’on les appelle massacre, pogrome ou razzia, les assassinats du 7 octobre répondent aux critères du génocide. Les terroristes étaient venus avec l’intention de tuer. Ils ont violé, torturé, transformé en marchandise d’échange ceux qu’ils pensaient être des Juifs, puisque c’est le nom qu’ils donnent aux Israéliens.

Cependant ce qualificatif de génocide, c’est à Israël qu’il est appliqué aujourd’hui. Faut-il rappeler que le nombre de victimes n’intervient pas dans la définition, mais que l’intentionnalité y est primordiale ? 

Il y a eu 30 000 victimes à Gaza, si on admet les chiffres du Hamas, dont un statisticien américain vient de montrer qu’ils ne peuvent pas être véridiques. Beaucoup sont des civils, victimes collatérales qu’on a cherchées autant que possible à éviter dans une guerre en partie souterraine d’une difficulté inédite.  Alors que la Cour Internationale de Justice (CIJ) n’a pas encore statué sur le fond de la plainte, le fait qu’elle ait accepté de l’étudier suffit pour déclarer qu’Israël a commis un génocide. Il n’est pas considéré comme coupable parce qu’un jugement a été émis, mais parce qu’une accusation a été portée. Aujourd’hui, ce n’est pas une opinion, c’est une diffamation. 

 

Une visite d’Auschwitz-Birkenau est un antidote à cette accusation honteuse car elle enseigne ce qu’a été un vrai génocide. Encore faut-il que le guide, dans ce lieu d’une grande complexité, s’attarde sur ce qu’on voit le moins, l’élimination sans même qu’ils soient entrés dans le camp, d’un million d’individus envoyés directement du train vers la chambre à gaz. Une visite isolée de Auschwitz 1, qui est un lieu de souffrance, mais de vie, contribue à la confusion. Peu de personnes vont à Treblinka, Belzec ou Sobibor, où le seul travail consistait à tuer et à se débarrasser des corps. Qui fait une visite sérieuse ne peut plus, sauf perversité indécrottable, prétendre que « la véritable Shoah, c’est la Neqba ». Malheureusement, ceux qui le disent font rarement ces visites. Josep Borrell en aurait besoin, lui qui vient de qualifier Gaza de cimetière à ciel ouvert…

 

Un autre mot ambigu est celui de « camp », à l’origine un terme militaire. L’expression de « camp de concentration » date du début du XXème siècle, de la guerre britannique contre les Boers en Afrique du Sud.  Depuis 1945, comme la grande majorité des déportés survivants, les résistants non-juifs, venaient de camps comme Buchenwald, Dachau, Dora ou Ravensbrück où les souffrances étaient grandes et la mort fréquente, la confusion s’est installée entre camps de concentration et camps d’extermination. Elle implique aujourd’hui une bonne dose d’ignorance ou de mauvaise foi, qui a permis au simple mot « camp » utilisé à dessein sans qualificatif de faire roder la suspicion du génocide.

 

Faut-il parler aussi du mot « famine » ? C’était la souffrance la pire qui tenaillait les déportés. C’est devenu une alerte répétée depuis des mois par les ONG et les autorités politiques internationales. Le fait qu’Israël ne s’oppose pas au passage de l’aide humanitaire, qu’une partie majeure de celle-ci est captée par les gangs locaux et le Hamas, que les accusations d’utiliser les regroupements de foule pour tuer des Gazaouis se sont révélées des faux, tout cela n’y fait rien : Israël est accusé de provoquer la famine, même si des enquêtes laissent des doutes sur l’omniprésence de celle-ci.

 

Le voyage se terminait par la visite de la première chambre à gaz, près de laquelle fut érigée la potence où fut pendu le 16 avril 1947 le lieutenant-colonel Rudolf Höss, commandant du camp. Il voyait en face de lui la Kommandantur où il avait donné ses ordres et un peu à gauche, la maison où il avait avec sa famille, passé de si agréables années. Le réalisateur juif britannique, Jonathan Glazer, en recevant un Oscar pour son film « Zone d’intérêt » qui décrit la vie des nazis à Auschwitz, s’est autorisé à dire que en tant que Juif, il refusait que l’Holocauste soit détourné par « une occupation qui a mené à une guerre impliquant tant d'innocents ». Le public a applaudi car une posture pacifiste et humanitariste fait toujours recette, mais le Président de la fondation des survivants américains de l'Holocauste lui a envoyé une lettre cinglante : « Si la création, l'existence et la survie de l'État d'Israël en tant qu'État juif équivaut dans votre esprit à une “occupation”, alors vous n'avez évidemment rien appris de votre propre film ». 

 

Plutôt que de lire la charte du Hamas, Glazer a préféré surfer sur la vague israélophobe. À titre personnel, mon mépris lui est acquis.

 

 

Richard Prasquier, Président d’honneur du Crif 

 

 

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