Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Le billet de Jean-Pierre Allali – Les Juifs d'Iran

18 Décembre 2024 | 7 vue(s)
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Antisémitisme

Pour la énième fois l'ONU s'apprête à voter le financement d'une liste noire d'entreprises internationales opérant dans les territoires contestés.

Seront ainsi montrées du doigt les sociétés se trouvant à Jerusalem, sur les hauteurs du Golan et en Judée -Samarie.

" Le guide du parfait boycotteur antisémite" sera ainsi financé par l'ONU.

Un pas de plus sera franchi !

 

En 2005, le fait religieux envahissait peu à peu et dans la confrontation, les cours de récréation. L’agitation religieuse commençait à provoquer des dégâts dont nous payons le prix lourd aujourd’hui.

FOR JERUSALEM NO VOICE MUST MISS
FOR JERUSALEM NONE OF US CAN REMAIN SILENT

POUR JERUSALEM PAS UNE VOIX NE DOIT MANQUER
POUR JERUSALEM AUCUN D’ENTRE NOUS NE PEUT SE TAIRE
 

 

Cette période de fêtes juives en France, rime aujourd'hui avec contrôles de sécurtié et détecteurs de métaux

Je suis intervenu aux deux conférences internationales sur l’antisémitisme organisées la semaine dernière à Paris.

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Mensonges, haine et illégalité.

La fête de l’Humanité, où artistes, politiques et public se pressent, a accueilli une fois de plus un stand appelant à la haine d’Israël.

Dimanche 11 septembre 2016, j'étais l'invité de l'émission "30 minutes pour convaincre".

Dans la newsletter du CRIF du 5 septembre 2016, nous reproduisions une information  faisant état de la publication d’un rapport, publié le 1er septembre 2016 et préparé par l'Association Voices for Human Rights et l'Institut Touro (Touro Institute on Human Rights and the Holocaust).

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

J'ai recueilli pour la newsletter du Crif les réponses aux questions posées à cet homme qui, pris dans le tourment de l’histoire-celle avec sa grande hache dont parlait Perec- est resté libre jusqu’au bout des ongles

Retour sur le déchaînement de haines antisémites qui s’est produit l’été 2014, en France.

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

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Opinion
Le 10 janvier 2023, Yonathan Arfi, Président du Crif, s'est rendu à la cérémonie en hommage aux victimes de la rafle de Libourne du 10 janvier 1944. Il a prononcé un discours dans la cour de l'école Myriam Errera, arrêtée à Libourne et déportée sans retour à Auschwitz-Birkeneau, en présence notamment de Josette Mélinon, rescapée et cousine de Myriam Errera.  
 
À l'occasion de la fête juive de Hanoucca, découvrez les vœux du Président du Crif, Yonathan Arfi.
 

La 12ème Convention nationale du Crif a eu lieu hier, dimanche 4 décembre, à la Maison de la Chimie. Les nombreux ateliers, tables-rondes et conférences de la journée se sont articulés autour du thème "La France dans tous ses états". Aujourd'hui, découvrez un des temps forts de la plénière de clôture : le discours de Yonathan Arfi, Président du Crif.

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Depuis la tragédie du 7-Octobre 2023 avec le pogrom perpétré par le Hamas accompagné d’ignobles prises d’otage, Israël a été amené à livrer des combats sur tous les fronts : Gaza, Liban, Yémen, Judée-Samarie, Iran. Tous les observateurs et analystes s’accordent à penser que c’est l’Iran des mollahs et des ayatollahs qui, avec une volonté affichée de rayer Israël de la carte du monde, est derrière toutes les attaques de l’État juif. L’histoire du peuple juif, on ne le sait pas toujours, a croisé celle de l’Iran au cours des siècles, pour le meilleur et pour le pire. Pleins feux sur les Juifs d’Iran.

 

Lorsque les Juifs du monde entier célèbrent Pourim, ils se souviennent que c’est en Perse, c’est-à-dire en Iran, que se passe la merveilleuse histoire du sauvetage du peuple juif par la reine Esther. On pense généralement que la reine Esther et son cousin – certains disent son oncle – Mardochée sont enterrés quelque part en Iran, probablement à Hamadan. Tout comme les prophètes Daniel et Ezra. C’est le roi perse Cyrus II le Grand qui, en conquérant Babylone en 538 avant J.-C., permit aux Juifs qui le désiraient de retourner en Terre Sainte pour rebâtir le Temple détruit de Jérusalem. Ceux des Juifs qui préférèrent alors demeurer en Perse constituèrent la matrice de ce qui allait devenir la communauté juive iranienne.

La communauté juive d’Iran est donc l’une des plus anciennes du monde, implantée là depuis quelque 2 700 ans. Au fil des ans et en fonction des dynasties au pouvoir, elle a connu des fortunes diverses, passant de la plus entière liberté à des situations plus délicates pour aboutir, de nos jours, au pays des ayatollahs, à une véritable tourmente.

C’est en 642, lorsque la Perse, dont la religion était jusqu’ici le zoroastrisme, est conquise par les Arabes, que les ennuis commencent pour les Juifs d’Iran. L’islam remplace le culte de Zoroastre et le statut de la dhimma est imposé aux Juifs.

Une légère embellie se dessine avec la conquête du pays par les Mongols, plus tolérants à l’égard des minorités, au XIIIe siècle. Le khan Argun favorise les Juifs et nomme l’un d’eux au poste de vizir. Il est hélas assassiné en 1291. Dès lors, pillages, exactions et destructions de synagogues se multiplient.

Plus tard, vers 1550, sous la dynastie des Safavides, le chiisme devient religion d’État et les discriminations contre les Juifs considérés comme impurs se succèdent.

Le 8 octobre 1656 marque une date noire pour les Juifs. Une veille de chabbat, ils sont chassés de la capitale, Ispahan, et 100 000 d’entre eux sont forcés de se convertir à l’islam. Il faudra attendre le règne de Nadir Shah (1736-1747), qui abolira le chiisme comme religion d’État pour voir apparaître une lueur d’espoir dans une communauté juive en voie d’extinction.

Autre épisode tragique de conversion forcée. Il y a un siècle et demi, en 1839, tous les Juifs de la ville de Meched furent forcés d’adopter l’islam. Il s’y trouve toujours une communauté de « marranes » appelés les « Jedid al Islam ».

Sous l’empire perse, les Juifs occupèrent en Iran des postes importants y compris dans le domaine militaire.

En 1909, les Juifs obtiennent, à travers la nouvelle constitution, l’égalité complète avec les autres citoyens. Mais c’est avec la chute de la dynastie des Qadjars en 1925 et l’avènement des Pahlavi, que les Juifs d’Iran connaîtront leur ère d’or. La fin des Pahlavi et du dernier shah, Mohamed Reza, en 1980, renversé par les partisans de l’ayatollah Khomeïni marquera le début de la lente dégradation du judaïsme millénaire de Perse.

L’un des premiers actes politiques de la République islamique sera d’ailleurs la rupture des relations diplomatiques avec Israël.

En 1978, il y avait près de 100 000 Juifs en Iran. Plus de 60 000 d’entre eux ont quitté le pays en l’espace de trente ans. Beaucoup ont rejoint Israël et les États-Unis et, pour certains, la France.

Dès le lendemain de la « Révolution Islamique » en 1979, nombreux ont été les Juifs à être arrêtés, emprisonnés et souvent, hélas, exécutés.

En 1999, une sombre affaire d’espionnage au profit d’Israël a conduit à l’arrestation de treize membres de la communauté juive de Chiraz, entraînant une campagne internationale de protestation.

Paradoxalement, et malgré la véritable phobie d’Israël et du monde juif qui s’est emparée de l’Iran à l’époque de Mahmoud Ahmadinejad, la communauté juive la plus importante du monde musulman se trouvait en Iran : 35 000 âmes réparties entre Téhéran (20 000), Chiraz (6 000) Ispahan (4 000), Kermanchah (2 000) et Abadan (500). La constitution adoptée en 1979 reconnaît le judaïsme comme minorité religieuse au même titre que les chrétiens et les Zoroastriens. Leur culte est officiellement libre et les institutions aidées financièrement par l’État. La communauté juive dispose de lieux de culte dont les synagogues Abri Shami et Yussef Abad de Téhéran ou la synagogue de Mollah Nissan dans l’ancien ghetto juif de Jahanbaré, d’écoles dont les professeurs doivent obligatoirement être musulmans, de bibliothèques et d’hôpitaux. Mieux, les Juifs, bien qu’il leur soit interdit d’être juges, avocats, hauts fonctionnaires ou militaires, sont néanmoins représentés au Parlement, le Majlis, par un député. Après Manoucher Eliassi, médecin et Moris Motamed, ingénieur topographe, qui, en 2005, avait vigoureusement protesté contre des émissions télévisées qui raillaient les Juifs, c’est ensuite Siamak Morsadegh qui a représenté les Juifs. Ce chirurgien d’une soixantaine d’années ne s’est pas privé de critiquer Israël où vivent aujourd’hui, soulignons-le, 250 000 Juifs d’origine persane, et le sionisme. En 2019, il a appelé à la libération de Jérusalem de l’occupation sioniste. Son successeur, Homayoum Saméakh, a continué dans la même veine, protestant vivement, en 2022, contre l’attitude américaine à l’égard de l’Iran. Même attitude du côté du rabbinat. En 2020, le Grand rabbin d’Iran, Yéhuda Garami, n’hésitait pas à nier tout lien entre le judaïsme et le sionisme.

Entre peur et résignation avec, pour certains, l’espoir d’un avenir meilleur, les Juifs d’Iran vivent incontestablement en 2024 dans l’angoisse.

 

La synagogue Yusef Abad à Téhéran

 

 

Jean-Pierre Allali

 

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