Bruno Halioua

Président de la Commission Souvenir du Crif

Le billet de Bruno Halioua – De l’accusation médiéval d’empoisonnement des puits à l’utilisation de la poliomyélite comme arme de guerre par Israël

05 Septembre 2024 | 111 vue(s)
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Actualité

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

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Opinion

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Depuis des années, l’historien Marc Knobel a de salutaires obsessions et une puissante détermination. L’une de ses salutaires obsessions, sur laquelle il a beaucoup travaillé et mené de profondes recherches, est cette diffusion sans frontières, sans retenues et sans toujours grandes oppositions, des haines multi-formes qui s’entretiennent.

Pour comprendre cet accord entre l’Iran et les grandes puissances sous la direction stratégique des USA, il faut essayer de comprendre la nouvelle politique internationale de l’administration américaine

Eté 2014. Pendant 1 mois et 18 jours, Israël a vécu au rythme des alertes et d’une guerre qui ne dit pas son nom. Un an plus tard. Juillet 2015 : Que reste-t-il de ces jours d’angoisse ?

Le 23 juin dernier, l’Union des étudiants juifs de France a célébré son 70e anniversaire à l’Hôtel de Ville de Paris. Magie des réseaux sociaux, j’ai vécu à distance cette soirée avec enthousiasme et frustration. L’occasion pour moi de replonger dans mes années Uejf.

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

Dov Maimon rejoint les auteurs du Blog du Crif !

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

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Tout le monde se souvient des propos de mars 2024 d’Hubert Védrine, ex-ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères qui avait accusé certains habitants juifs de Cisjordanie d’empoisonner des puits. Il reprenait la sempiternelle accusation médiévale d'empoisonnement des puits par les Juifs. Or voici que l'ONG Oxfam (dont la directrice général en France est l’ex-ministre Cécile Duflot) qui vient officiellement d’accuser, le 18 juillet 2024,  Israël d’utiliser l’eau comme une « arme de guerre » à Gaza, avec des coupures d'approvisionnement, du pompage et de la destruction des usines de retraitement.

En parallèle, le 23 juin 2024, des échantillons d'eaux usées prélevés à Gaza (Deir al-Balah et Khan Younès) ont révélé la présence du virus de la poliomyélite. Cette découverte a suscité une vague d'indignation sur les réseaux sociaux, qui ont conduits certains à accuser Israël d'utiliser la poliomyélite comme arme de guerre contre la population de Gaza. Les propagandistes du Hamas ont alors prétendu que l'objectif d'Israël était de provoquer une épidémie de poliomyélite à Gaza. Voilà longtemps que les antisionistes ont compris qu’il était dans leur intérêt de stigmatiser Israël en utilisant à tort et à travers la célèbre maxime de Joseph Goebbels, ministre de la Propagande du Troisième Reich : « Un mensonge, plus il est gros, plus il est cru ; plus il est répété, plus il est cru. »

Il est crucial de clarifier deux points pour répondre aux accusations fallacieuses d’utilisation de la poliomyélite comme arme de guerre bactériologique par Tsahal :

 

  • Origine génétique égyptienne du virus : Le séquençage génomique des isolats de poliovirus retrouvés à Gaza montre que ces souches sont génétiquement proches et liées au variant qui circulait en Égypte au second semestre 2023. Cela indique que le virus aurait pu être introduit à Gaza dès septembre 2023, bien avant le conflit armé survenu après le 7 octobre.
  • Nature du poliovirus : Le poliovirus de type 2 (PVDVc2), découvert à Gaza, est une souche dérivée du vaccin oral contre la poliomyélite. Bien que ce vaccin contienne une version vivante mais atténuée du virus, il est connu pour parfois évoluer en une forme plus virulente dans les régions à faible couverture vaccinale. Cette souche mutée ne provient pas d'une action délibérée mais est plutôt le résultat d'une faiblesse dans la couverture vaccinale.

 

Pour contrer le risque d'épidémie, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et d'autres agences des Nations Unies ont lancé une campagne de vaccination le 1er septembre, ciblant plus de 640 000 enfants à Gaza avec 1,6 million de doses de vaccin antipoliomyélitique. Israël a accepté de faciliter cette campagne en permettant l'entrée des vaccins et en garantissant leur conservation. Israël reste attentif à la situation en raison du risque élevé de propagation de cette souche. Il a d’ailleurs été rapporté un cas de paralysie pédiatrique causée par la poliomyélite chez un enfant dans la région de Jérusalem, et huit autres enfants asymptomatiques ont été testés positifs pour la poliomyélite grâce à leurs échantillons de selles. À l’exception d’un enfant, les enfants détectés pour la poliomyélite ne sont pas totalement vaccinés. Des traces du virus ont été retrouvées dans les égouts de Jérusalem. Ce n’est pas une situation exceptionnelle puisque des traces d’une forme de polio, dérivées d’une souche vaccinale ont également été détectées dans les égouts de New-York et dans une station d’épuration du nord-est de Londres en 2022. En Ukraine, des cas ont également été signalés avant le début de la guerre, en octobre et décembre 2021. Les seuls cas de poliomyélites symptomatiques ont été au Pakistan et en Afghanistan. Bien entendu dans ces pays (ouf) on n’accuse pas Israël d’être responsable de la poliomyélite. Il est vrai qu’il y a longtemps qu’il n’y a plus de Juifs dans ces deux pays… En revanche les campagnes organisées, sous l’égide de l’OMS se heurtent parfois au Pakistan à des résistances où des vaccinateurs sont régulièrement assassinés notamment sur fond de rumeurs d’espionnage. Bien entendu, personne n’en parle…

 

En résumé, les accusations selon lesquelles Israël utiliserait la poliomyélite comme arme de guerre sont infondées. La situation à Gaza est davantage liée à des problèmes de couverture vaccinale qui est passé de 99 % à 90 % en l’espace d’un an qu’à une quelconque stratégie malveillante.

 

Dr Bruno Halioua, Président de l'AMIF, membre du Bureau exécutif du Crif, Président de la Commission du Souvenir du Crif

 

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