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Une délégation du Crif s’est rendue en Israël pour aller à la rencontre des acteurs mobilisés depuis les attaques du 7 octobre. 40 élus et représentants de la société civile étaient présents. Parmi eux, des parlementaires, des maires, des élus régionaux et départementaux ainsi que plusieurs représentants institutionnels et associatifs. Yonathan Arfi, Président du Crif, ainsi que quelques membres du Bureau exécutif, du Comité directeur et de l’Assemblée générale du Crif étaient également présents.
Jour 1
En arrivant à Tel Aviv, le groupe s’est directement rendu vers la Place des otages, sur laquelle se retrouvent chaque soir de nombreux citoyens israéliens. Située face au Musée d’art de la ville, la place Kikar Hatufim a été rebaptisée comme telle après les attaques du Hamas. C’est ici qu’ont été installés de nombreux dispositifs destinés à soutenir les otages et leurs familles parmi lesquels la tristement célèbre table de Shabbat dressée avec 240 couverts.
À quelques mètres de là se trouve un bâtiment dédié à la gestion de cette crise, le Hostage Crisis Center. Le groupe a pu faire la rencontre de plusieurs familles d’otages au sein de l’auditorium. Après une introduction de Daniel Shek, ancien ambassadeur d’Israël en France, les familles ont eu l’occasion de s’exprimer face au groupe. Daniel Toledano évoquait le sort de son frère Elya. Hadas Calderon a parlé de ses deux enfants, Sahar et Erez, libérés le 27 novembre dernier, mais aussi de leur père Ofir, toujours retenu à l’heure actuelle. Eli Shtivi a raconté l’histoire de son fils Idan. D’autres familles étaient également présentes, et ont tenu à dénoncer le silence des féministes concernant l’utilisation du viol comme arme de guerre. Ce sujet sera d’ailleurs largement abordé tout au long du voyage.
Le soir-même, un point sur la situation sécuritaire a été présenté par Dover Tsahal, l’unité de porte-parolat de l’armée israélienne. Deux porte-paroles de l’armée, le colonel Olivier Rafowicz et l’officier Telma Obadia, ont présenté les différents enjeux de cette guerre, non seulement en matière stratégique et militaire, mais aussi en matière de communication.
Jour 2
Le deuxième jour, la délégation s’est dirigée vers le sud du pays. Elle s’est rendue au kibboutz Nir Oz, situé à 1,6 kilomètres de Gaza. Ici, 28 habitants ont perdu la vie et près de 80 sont portés disparus, ce qui représente le quart des 400 habitants du kibboutz. La moitié des maisons ont été détruites. Parmi elles se trouvent celle de la famille Bibas et de la famille Calderon. En marchant à travers les allées, le groupe a pu constater les dégâts causés par les terroristes du Hamas, aidés par les civils.
Cette maison modeste du kibboutz Nir Oz est celle où vivaient jusqu'au 7 octobre Kfir, 10 mois, et Ariel Bibas, 4 ans, derniers enfants encore otages du Hamas.
Immense émotion en visitant ce kibboutz martyr, dont un habitant sur 4 a été assassiné ou pris en otage.
Merci à la… pic.twitter.com/qk8Fx2gg6o
— Yonathan Arfi (@Yonathan_Arfi) December 5, 2023
La délégation s’est ensuite dirigée vers Sderot, désertée depuis les affrontements du samedi 7 octobre. Elle a pu faire la rencontre de plusieurs habitants, et notamment de Ronen, chef de la sécurité de la ville, qui a livré son récit des combats. Blessé par balles, Ronen a sauvé plusieurs habitants, notamment deux fillettes dont les parents venaient d’être assassinés. Cette scène a été reconstituée par les images de vidéo-surveillance, diffusées par le personnel de sécurité auprès des participants.
Une partie de la délégation a ensuite pu rejoindre Shefayim, un kibboutz du centre d’Israël, où sont hébergées plusieurs familles déplacées. Près de 200 000 personnes ont été déplacées dans le pays depuis le début du conflit. Les familles, qui étaient dans les kibboutzim du sud lors de l’attaque, racontent le calvaire qu’elles ont vécu.
Au cours du dîner, le groupe fait la rencontre de Safouane Marih, lieutenant-colonel druze de Tsahal, qui témoigne de son expérience en tant que membre d’une minorité en Israël.
La soirée s’est poursuivie avec les témoignages des ambulanciers de Zaka, Maguen David Adom et Ihoud Hatzala, qui ont tous été mobilisés le 7 octobre et ont été les premiers à découvrir les horreurs commises par le Hamas.
Jour 3
De nombreuses rencontres ont eu lieu durant cette dernière journée. La délégation a d’abord reçu Son Excellence Mordehai Rodgold, ancien ambassadeur d’Israël en Autriche.
La matinée a ensuite été largement dédiée au panel « Les violences sexuelles du 7 octobre en Israël : ne pas détourner le regard ». Ravid Menashé et Sylvie Fogiel-Bijaoui, représentantes de l’association Bonot Alternativa, et Hila Neubach, Directrice des affaires juridiques pour l'Association des centres d'aide aux victimes de viol en Israël, ont pris la parole pour dénoncer l’utilisation du viol comme arme de guerre par le Hamas dans ce conflit et souligné le silence des organisations internationales.
Le sujet a soulevé beaucoup de questions et de débats au sein de la délégation et cette discussion a permis un échange très riche.
Enfin, le député israélien Boaz Bismuth a ensuite été interrogé par les participants pour livrer son analyse politique de l’actualité israélienne.
Pour conclure ce voyage, la délégation s’est rendue à l’Ambassade de France en Israël pour un entretien avec Son Excellence Frédéric Journès. Celui-ci a chaleureusement salué la présence des participants qui ont accepté de venir en Israël pour s’informer sur les événements actuels.
À la quarantaine d’élus français, nationaux et locaux, en visite aux côtés du CRIF, l’Ambassadeur Frédéric Journès a rappelé l’ampleur du traumatisme du 7 octobre pour #Israël et les défis sécuritaires, humanitaires et politiques requérant un effort collectif immédiat. pic.twitter.com/mXa3eYt86k
— La France en Israël (@franceenisrael) December 6, 2023
Vous pouvez revivre l'intégralité de ce voyage de solidarité en Israël avec son album photo, en cliquant ici.