Yonathan Arfi

Le nouveau Président du Crif, un militant juif et citoyen

Discours du Président du Crif, Yonathan Arfi, à l’occasion de la cérémonie d'hommage aux victimes du 7 Octobre et de soutien aux otages

09 Octobre 2024 | 18 vue(s)
Catégorie(s) :
France

"Dites-moi que ce furent des cauchemars, que le monde s'améliore de jour en jour, que des flammes de lumière jaillissent en chaque point du globe."

Article paru dans le HuffinghtonPost.fr

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Suite à l'annonce de l'adoption de la directive de l'E.U sur l'étiquetage des produits israéliens le Crif a réagit à travers un communiqué, j'ai voulu dénoncer la décision française et l'obessession israelienne.

J'ai répondu aux questions de Sputnik news.

« Si on parlait de la France ? Français, juifs et citoyens » : c’est le thème de la 7e Convention nationale du Crif le dimanche 4 décembre au Palais des Congrès de Paris.

C’est une étonnante indifférence qui entoure la mise en lambeaux de la ville d’Alep en Syrie.

Donald Trump est un excentrique narcissique qui au cours de sa campagne électorale a fait du mensonge une arme redoutable.

Réflexion d’un professeur d’histoire-géographie sur l’abstention de la France au vote de la résolution adoptée par le comité du patrimoine mondial de l’Unesco niant tous liens entre les Juifs et les lieux saints de Jérusalem.

Vendredi 21 octobre j'étais l'invité témoin du journal de Radio J peu après le vote abérrant à l'Unesco d'une résolution sur Jérusalem

FOR JERUSALEM NO VOICE MUST MISS
FOR JERUSALEM NONE OF US CAN REMAIN SILENT

POUR JERUSALEM PAS UNE VOIX NE DOIT MANQUER
POUR JERUSALEM AUCUN D’ENTRE NOUS NE PEUT SE TAIRE
 

 

Cette période de fêtes juives en France, rime aujourd'hui avec contrôles de sécurtié et détecteurs de métaux

Portrait de Jean Pierre Allali
ADIEU SHIMON
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29 Septembre 2016
Catégorie : Actualité

L'ancien président de l'État d'Israël, mon ami Shimon Peres, prix Nobel de la Paix 1994 est mort dans la nuit du 28 septembre 2016. Il avait 93 ans.

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Dimanche 11 septembre 2016, j'étais l'invité de l'émission "30 minutes pour convaincre".

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

Le Times of Israel a repris ma critique de la comparaison musulmans de France - juifs pendant la Shoah.

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Crédit photo : ©Alain Azria

 

Dôme de Paris, Lundi 7 octobre 2024

 

« Monsieur le Premier ministre, cher Michel Barnier, merci du fond du cœur de votre présence,

Monsieur le Président de la République, cher Nicolas Sarkozy,

Monsieur le Président de la République, cher François Hollande,

Madame la Présidente de l’Assemblée nationale, chère Yaël Braun-Pivet,

Messieurs les anciens Premiers ministres, chers Manuel Valls, Gabriel Attal,

Mesdames et messieurs les ministres et secrétaire d’Etat,

Madame et monsieur les Présidents de région, chère Valérie Pécresse et Xavier Bertrand,

Messieurs les préfets,

Mesdames et messieurs les élus,

Mesdames et messieurs les ambassadeurs,

Monsieur le Grand Rabbin de France,

Messieurs les Présidents du Fonds Social Juif Unifié, du Consistoire et de la LICRA,

Mesdames et messieurs les représentants religieux,

Mesdames et messieurs les présidentes et présidents d’associations,

Chères familles Ghanassia, Radoux, Kalderon et Yahalomi, dont nous partageons la douleur,

Chers amis,

 

Comment sommes-nous déjà le 7 octobre alors que nous sommes encore le 7 octobre ?

C’était hier. C’était il y a une éternité. Cette journée reste pour toujours entachée par le sang des victimes, les images insoutenables, les témoignages bouleversants. Un abîme dans nos cœurs et nos consciences.

Un an. Dans la tradition juive, c’est le passage symbolique du temps du deuil à celui du souvenir. Mais comment passer au temps du souvenir alors que des otages sont toujours retenus à Gaza, alors que la guerre existentielle d’Israël fait toujours rage ?

Peut-être, en fermant un instant les yeux, pour nous recueillir devant ces 1200 visages assassinés, autant de vies profanées et de destins brisés.

Vivian, Adi, Valentin, Keshet, Noya, Tamar, … nous ne pouvons tous les nommer ici. Des nouveau-nés qui s’éveillaient au monde, des enfants promis à des lendemains ensoleillés, une jeunesse dansante et débordante de vie, des parents fiers et heureux, des anciens, témoins des heures de gloire, comme des meurtrissures de l’Histoire d’Israël et du peuple juif.

Mila, Or, Shani, Amar, Amit, Céline… livrés ce jour-là à la violence aveugle de tueurs islamistes fanatisés, galvanisés par un antisémitisme féroce et débridé.

Des lieux de vie sont transformés en zones de torture, des places de fête en lieux de carnage. Kfar Aza, Nir Oz, Beeri, Nova... Ces noms résonnent désormais aussi comme les stigmates de la haine antisémite qui traverse les siècles.

Le 7 octobre, Israël est touché en plein cœur. Pour les Juifs où qu’ils vivent, c’est la sidération puis un vertigineux sentiment de vulnérabilité. Mais au-delà, l’effroi saisit tous les esprits épris de liberté. Et la France est aussi directement frappée par cet assaut terroriste, qui emporte la vie de 48 de nos concitoyens.

Il y a un an, les hordes du Hamas ont tué, violé, brûlé, mutilé, blessé et pris en otage des enfants, des femmes, des hommes libres. 250 personnes enlevées, emmenées de force dans les plus sinistres des prisons.

Naama, Romy, Agam, Doron, Liri, Karina,… Ecoutons les cris de désespoir de leurs mères. Elles savent leurs filles livrées depuis un an aux sévices de leurs geôliers.

Kfir, Ariel, Shiri, Bar, Omri, Tal, Shlomo… Il reste à ce jour 100 otages, dont 2 Français, Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi. 100 libérations attendues, espérées avec angoisse par leurs proches. Comment nous sentir vraiment libres quand nous les savons eux encore captifs ?

A chacune des victimes, nous pourrions adresser les mots de Victor Hugo : « Tu n’es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis. »

Rien ni personne n’échappe au 7-Octobre.

Le deuil n’avait pas commencé que déjà, les fronts de la guerre s’ouvraient dans toute la région pour s’en prendre à Israël : au Nord, au Sud lointain, et à l’Est. Israël, encore et toujours attaqué par des ennemis lui refusant le droit de vivre. Ce soir rappelons ce principe : hier comme aujourd’hui, le droit de vivre, c’est d’abord le droit et les moyens de se défendre.

Le deuil n’avait pas commencé que partout, l’antisémitisme se propageait. Le 7-Octobre est l’épicentre d’un puissant séisme antisémite dont les répliques se font sentir aux quatre coins du monde : les images en temps réel du meurtre de Juifs sont entendues par les antisémites comme un appel à passer à l’acte. Comment concevoir qu’au lieu de rencontrer un immense élan d’empathie, les Juifs doivent faire face à une déferlante d’hostilités renouvelées ?

A Los Angeles, au Daghestan, sur les campus de Columbia ou de Sciences Po, dans les rues de Berlin, Londres ou Paris une inversion accusatoire contre Israël et les Juifs accusés de génocide, permet désormais à la violence de s’opérer au nom de l’humanisme. En signifiant la destruction d’Israël, « From the river to the sea » est le premier slogan à visée génocidaire prétendant libérer un peuple au nom d’un génocide imaginaire.

Les antisémites cherchent de prétendues raisons à leurs gestes : ce prétexte s’appelle aujourd’hui Israël. Bien-sûr la solidarité avec des civils en détresse ne sera jamais illégitime mais le nom de Gaza est aujourd’hui devenu aussi un cri de ralliement contre les Juifs, jugés coupables du crime ultime de sionisme. Tragiques confusions.

Monsieur le Premier ministre, à tous ceux que ces répliques antisémites ont meurtris dans leur chair ou dans leur âme, je veux avec vous ajouter un nom : Dominique Bernard, assassiné le 13 octobre dans son lycée à Arras, par un terroriste islamiste. Dominique Bernard est aussi une victime française du 7-Octobre. Nous ne l’oublions pas.

Personne n’échappe au 7-Octobre. Pourtant, dans ce tunnel d’inhumanité, une lumière n’a jamais cessé de nous tenir éveillés. Cette espérance, c’est celle de ces Français, juifs ou non, qui, depuis un an affichent sans relâche les noms et les visages des otages sur les murs de nos villes. Grâce à eux, grâce à vous tous qui êtes là ce soir, les crimes du Hamas n’auront jamais l’oubli pour complices.

Le 7-Octobre est un choc français. Un clivage idéologique sépare désormais le camp du déshonneur, qui avec LFI voit des résistants là où la conscience universelle reconnaît des terroristes, et celui des Français qui comprennent que le 7-Octobre menace toutes nos démocraties, loin des seules frontières d’Israël.

LFI a choisi d’hystériser notre débat public en cultivant le clientélisme et les assignations identitaires. Je le dis avec gravité : que LFI trouve encore des alliés au sein de la gauche républicaine est un outrage, une trahison !

Heureusement, des acteurs républicains refusent la facilité de la démagogie. Ils ont le courage de la vérité, celui de dénoncer l’antisémitisme comme de rappeler le droit et le devoir d’Israël de se défendre. Beaucoup sont présents ce soir. Merci de les applaudir.

Personne n'échappe au 7-Octobre. Au Proche-Orient mais aussi en France, notre monde se dévoile imprévisible et inquiétant : je veux pourtant croire qu’ensemble nous saurons dessiner un avenir plus fraternel, plus serein.

Ensemble, nous déplorons toutes les victimes civiles, israéliennes comme palestiniennes, sacrifiées et jetées dans la guerre par le Hamas. Mais jamais le Hamas ne viendra à bout de notre espérance de paix ! Jamais il ne vaincra l’aspiration, à la fois si juive et si française, à un monde meilleur !

 

***

Chers amis,

 

Comment sommes-nous déjà le 7 octobre alors que nous sommes encore le 7 octobre ?

Le 7-Octobre, c’était il y a un an. Il nous faut, toujours et encore, dépasser la douleur et la sidération pour agir.
Toujours et encore, nous souvenir de Eden, Hersch, Eliyah, Maya, Yotam, Orion,… et de tous les autres, pour construire un monde où la dignité l’emportera sur la lâcheté, la fraternité sur la haine, l’espérance sur le chaos.

Je vous remercie. »

 

Yonathan Arfi, Président du Crif