Brief du Crif - Présentation de la troisième enquête de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA) sur la perception de l’antisémitisme dans l’UE

Note : cette enquête a été réalisée en 2023, avant le 7 octobre et ne prend pas en compte les mutations importantes que les massacres en Israël ont pu engendrer pour les communautés juives.

Télécharger l’enquête complète en bas de cet article (en anglais).

L’enquête de la FRA couvre treize pays de l’Union européenne (l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la France, la Hongrie, l’Italie, les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie, la Suède et la Tchéquie), dans lesquelles vivent environ 96 % de la population juive estimée de l’UE.

Près de 8 000 juifs âgés de 16 ans ou plus ont participé à l’enquête en ligne de janvier à juin 2023.

Il s’agit de la troisième enquête de ce type, qui fait suite à celles de 2013 et de 2018.

L’enquête fera l’objet d’une présentation formelle auprès des différents services de la Commission européenne et représentants des États membres, vendredi 12 juillet 2024. Marie-Sarah Seeberger, chargée des Affaires internationales au Crif, participera à un panel pour exposer la perspective française.

Les résultats de l’enquête indiquent notamment ce qui suit :

• Montée de l’antisémitisme : 80 % des personnes interrogées estiment que l’antisémitisme s’est développé dans leur pays au cours des cinq années précédant l’enquête.

• Niveaux élevés d’antisémitisme en ligne : 90 % des personnes interrogées ont été confrontées à l’antisémitisme en ligne au cours de l’année précédant l’enquête.

• Antisémitisme dans la sphère publique : au cours de l’année précédant l’enquête, 56 % des personnes interrogées ont été victimes d’antisémitisme hors ligne de la part de personnes qu’elles connaissent et 51 % dans les médias.

• Harcèlement : 37 % déclarent avoir été harcelées au motif qu’elles sont juives au cours de l’année précédant l’enquête. La plupart d’entre elles ont été victimes de harcèlement à plusieurs reprises. Le harcèlement et la violence antisémites se produisent le plus souvent dans la rue, dans les parcs ou dans les magasins.

• Préoccupations en matière de sûreté et de sécurité : la plupart des personnes interrogées continuent de s’inquiéter pour leurs propres sûreté et sécurité (53 %) et pour celles de leur famille (60 %). Au fil des ans, les recherches de la FRA ont montré que l’antisémitisme avait tendance à croître en période de tensions au Moyen-Orient. Dans cette enquête, 75 % des personnes interrogées estiment qu’elles sont tenues pour responsables des actions du gouvernement israélien au motif qu’elles sont juives.

• Vies cachées : 76 % cachent leur identité juive au moins occasionnellement (83 % en France), et 34 % évitent les événements ou les sites juifs parce qu’elles ne se sentent pas en sécurité. En réaction à l’antisémitisme en ligne, 24 % évitent de publier des contenus qui permettraient de les identifier comme juives, 23 % déclarent avoir limité leur participation aux discussions en ligne et 16 % ont réduit leur utilisation de certaines plateformes, sites web ou services.