Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Blog du Crif - Une allée en hommage à Jeanine et André Nahum

26 Octobre 2022 | 192 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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Le 4 février 2018, le Crif et les Amis du Crif ont organisé un voyage de mémoire dans les camps d’Auschwitz-Birkenau. Près de 200 personnes ont participé à cette journée exceptionnelle, qui a marqué les mémoires de chacun. Une délégation d’élus et de personnalités publiques m'a également accompagné. Nous avons aussi eu l'honneur d'être accompagnés par Ginette Kolinka, réscapée d'Auschwitz.

En fin de journée, nous avons tenu une courte cérémonie d'hommages ponctuée de plusieurs discours et de prières animées par le Rabbin Moché Lewin. En conclusion de cette intense journée, le Shofar a resonné au milieu du silence etourdissant de l'immense complexe de Birkenau.

Depuis quelques semaines, le texte épistolaire de Sholem Aleichem a investi la petite – mais non moins prestigieuse – scène du Théâtre de la Huchette, à Paris.

Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

De ce 9 janvier 2015, nous voulons retenir une autre image, cette belle image. Celle de Lassana Bathily.

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Actualité

Dans le cadre du match de foot qui doit opposer le RC Strasbourg au Maccabi Haïfa FC, le Préfet de la Région Grand-Est a publié ce matin un arrêté inquiétant et profondément dérangeant. Je me suis entretenu avec le Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l'Intérieur, et avec le Directeur de Cabinet du Préfet du Bas-Rhin. Un nouvel arrêté devrait être publié, supprimant notamment l'interdiction des drapeaux nationaux et des signes de soutien aux deux équipes.

"Les juges d’instruction viennent enfin de rendre leur décision dans le meurtre barbare de Sarah Halimi, dans une ordonnance rendue le 12 juillet dernier. Elles estiment qu’il existe des "raisons plausibles" de penser que le discernement du suspect était "aboli" au moment des faits. Si elle est sans surprise, cette décision reste difficilement justifiable."

Ma réaction après l'annonce du report du vote de l'Assemblée nationale pour l'adoption de la définition de l'antisémitisme de l'IHRA. L'Assemblée nationale a également annoncé qu'avant d'être examinée, la proposition de résolution serait réécrite.

Dans cette éditorial, je m'exprime sur la décision du parquet de Paris de s'opposer à l'incarcération d'Alain Soral. Une décision que je juge inacceptable.

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

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Opinion

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires ! 

Texte de Richard Prasquier, ancien président du Crif, également publié dans l'hébdomadaire Actualité Juive.

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires !

 

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires ! 

Par Nicolas Bedos

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires !

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires !

 

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Illustration : Jeanine et André Nahum

Le 6 novembre sera inaugurée à Sarcelles "l’Allée Jeanine et André Nahum".

 

On dit souvent que le peuple juif est le « peuple de la mémoire ». En témoigne, au premier chef, le fameux psaume 137-5 que les Juifs, tout au long des siècles et dans tous les pays où ils ont essaimé, n’ont pas cessé de réciter : « Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite se dessèche, que ma langue s’attache à mon palais si je ne me souviens de toi, si je ne fais de Jérusalem le principal sujet de ma joie ».

En témoignent, de nos jours, tous les efforts que font les responsables des institutions juives : CRIF, FSJU, Consistoires, BB…pour que la mémoire de ceux que nous aimons, que nous chérissons, que nous admirons, soit pérennisée. Des efforts qui ont généralement été récompensés.

Ainsi, à Toulouse, les victimes de la barbarie islamiste, Jonathan Sandler et ses enfants, Gabriel et Aryeh et la petite Myriam Monsonégo ont donné leur nom à une allée dans le jardin Edmond Michelet.

À Paris, un Jardin Ilan Halimi est installé au 54, rue de Fécamp dans le 12ème arrondissement.

Depuis le 24 janvier 2022, le gymnase  Bercy-Bastille  porte le nom du champion du monde de boxe, Young Perez.

Le 21 juin dernier une place Albert Memmi a été inaugurée, non loin du domicile du célèbre écrivain dans le 4ème arrondissement.

C’est dans cet esprit mémoriel que le 6 novembre prochain, à Sarcelles, sera dévoilée, en présence du maire de la ville, Patrick Haddad, une plaque  désignant la nouvelle Allée Jeanine et André Nahum.

André Nahum aura été une figure exceptionnelle de Sarcelles et, plus généralement, de la communauté juive.

Il a contribué à fonder la communauté israélite de Sarcelles dont il sera le vice-président, il a relancé l’AMIF (Association des Médecins Israélites de France), il fut membre actif de la WOJAC (World Organization for Jews from Arab Countries) Il fut aussi maire-adjoint de Sarcelles.

Et il fut aussi, soulignons-le, une très jolie plume.

« Roi des briks » (1) et « Médecin de Kairouan »(2), André Nahum, s'est éteint le 7 décembre 2015.

Médecin et romancier, chroniqueur à la radio Judaïques FM, André Nahum était le chantre du judaïsme tunisien, véritable gardien de la mémoire de « Tunis-la-Juive » (3), de son humour et de sa sagesse (4).

Fils d'Eugène Nahum, qui, avec les frères de son épouse, tenait un commerce de tissus en gros dans les souks de Tunis, André Nahum a vu le jour en 1921 dans la capitale tunisienne. Sa destinée, dès lors, était toute tracée et il aurait dû succéder à son père, mais, après avoir obtenu son baccalauréat section philosophie, il choisit, malgré les fortes réticences d'Eugène Nahum, de se lancer dans des études de médecine et de gagner Paris. À l'époque, les voyages en avion étaient rares. C'est donc en bateau que le jeune André rejoint Marseille et, de là, Paris. Comme tous les jeunes « Tunes » exilés, il ne manquait pas de revenir au pays pour les vacances estivales. La Deuxième Guerre mondiale va perturber ce rythme tranquille et, en 1939, il préfère poursuivre ses études à Alger plutôt qu'à Paris, devenue dangereuse. Après l'armistice, il est réquisitionné comme externe à l'hôpital Parney. Libéré après plusieurs semaines, il regagne Tunis puis Alger. En 1941, du fait du Statut des Juifs, il est exclu de la faculté de médecine d'Alger. Il se retrouve à Tunis. Tour à tour, pointeur, aide-comptable et vendeur de sciure, il retrouve l'espoir quand il apprend le débarquement américain en Afrique du Nord. Hélas, les Allemands n'ont pas encore dit leur dernier mot et, contre toute attente, envahissent la Tunisie qu'ils occuperont pendant six mois, du 13 novembre 1942 au 7 mai 1943. André Nahum, comme des milliers de jeunes Juifs tunisiens, sera astreint au travail obligatoire au camp de Bizerte. « J'ai connu les coups de plat de baïonnette sur les fesses, la cravache et les tonsures infamantes...Avec mes compagnons d'infortune, j'ai subi la vermine, les poux, la gale, les réveils au petit matin à grands coups de crosse sur la porte de la chambrée aux coups répétés et furieux de  Aufstein, Los , Los ! » racontera-t-il plus tard (5).

Après avoir quitté la Tunisie, André Nahum s'installera à Sarcelles où s'étaient regroupés, dans les années soixante, de nombreux Juifs d'Afrique du Nord. Il sera alors, pendant longtemps « Le » médecin de Sarcelles.

La passion de l'écriture et du témoignage le gagnera très vite. Paru en 1979, « L'étoile et le jasmin » est un véritable bijou (6), précurseur et annonciateur de nombreux ouvrages à venir d'auteurs les plus divers.

Plus tard, André Nahum, qui vouait au grand champion de boxe juif tunisien assassiné à Auschwitz, Young Perez, une grande admiration, lui consacrera deux ouvrages (7).

Il suivait avec passion l'actualité proche-orientale (8) et, s'il gardait une nostalgie pour son pays natal et se voulait un partisan de l'amitié judéo-musulmane, il analysait avec lucidité l'exil des Juifs des pays arabes, estimant que « l'habileté du pouvoir fut de se débarrasser des Juifs en faisant croire qu'il faisait tout pour les garder. Officiellement on voulait nous retenir et on nous poussait délicatement vers la sortie. En réalité, tout concourrait à nous faire partir » (9). Plus particulièrement, pour ce qui concerne la Tunisie, il affirmait : « La Tunisie, c'est le pays où je suis né il y a 2000 ans. Celui de mes aïeux, de mes morts, celui de mon enfance. Une terre à laquelle j'étais viscéralement attaché jusqu'au jour où l'on m'a fait comprendre qu'elle n'était plus mienne. « Tunis-la-Juive » est morte. Elle ne reviendra plus jamais. J'ai cru après l'indépendance qu'une minorité juive pourrait vivre dans un pays arabe. Je me suis trompé ». (10)

Avant de tirer sa révérence, André Nahum nous a offert, en octobre 2015, un ouvrage pour la jeunesse, illustré par Éva Sanchez Gomez (11).

Jeanine Nahum est moins connue que son époux mais elle a aussi eu une destinée exceptionnelle.

Jeanine Nahum est née Jeanine Augé en 1924 dans une famille qui va connaître la célébrité dans la Résistance :  un de ses oncles, Albert Augé sera chef de gare à Caen pendant le débarquement et selon Cornelius Ryan dans « Le jour le plus long, » il sera chargé de faire sauter le réservoir de la Gare. 

Le père de Jeanine, contrôleur à la SNCF, cachera des résistants dans des trains.

À 19 ans, soutirant l’autorisation de ses parents car elle était mineure, Jeanine s’engage comme ambulancière dans le régiment de De Lattre de Tassigny.

Cela la conduit du front d’Alsace à l’Allemagne et l’Autriche. Elle évacue les blessés et les morts et participe à l’évacuation du camp de concentration de Mauthausen.

Elle en sortira traumatisée et transformée à jamais.

Jeanine Augé Nahum recevra la Croix de guerre avec citation pour acte de bravoure puis, à la fin de sa vie, elle est morte en 2016, la Légion d’Honneur.

En effet, à Wiessenthal (Allemagne) son ambulance fut touchée par un obus lancé par un avion allemand. Elle n’hésite pas alors à se jeter dans les flammes pour sauver sa co-équipière ainsi que les blessés qu’elles transportaient. Elle tente en vain de dégager son ambulance du dépôt d’essence en flammes et dans lequel elles étaient venues s’approvisionner car, par principe, il fallait sauver aussi les véhicules !

Rentrée à Paris, elle reprend des études et c’est alors qu’elle rencontre André Nahum, alors étudiant en médecine qui l'emmène vivre chez lui, à Tunis.

Discrète et généreuse, Jeanine Nahum n’a cessé de « faire le bien » autour d’elle à Sarcelles. Elle y a animé une section de la Wizo, s’occupait aussi bien de ceux qui n’avaient rien que des animaux abandonnés (à la SPA). Sans oublier bien sûr, sa présence fidèle aux réunions de l’Association Rhin et Danube.

Jeanine et André Nahum ont passé un demi-siècle à Sarcelles. Mariés en 1948, ils ont eu trois enfants : Pierre, David et Maya.

Pour sûr, lorsqu’ils passeront devant la plaque de la nouvelle allée, les Sarcellois et les visiteurs venus d’ailleurs, auront toujours une pensée émue pour le couple Nahum.

Jean-Pierre Allali

 

1. Le roi des briks. Éditions L'Harmattan, 1992.
2. Le médecin de Kairouan. Éditions Ramsay, 1995.
3. Tunis-la-Juive raconte. Éditions Desclée de Brouwer, 2000.
4. Humour et sagesse judéo-arabes. Éditions Desclée de Brouwer, 1998.
5. In Les Juifs de Tunisie sous la botte allemande de Jean-Pierre Allali. Éditions Glyphe, 2014.
6. L'étoile et le jasmin. Il était une fois des Juifs en Tunisie...Éditions La Pensée Sauvage, 1979.
7. Quatre boules de cuir ou l'étrange destin de Young Perez champion du monde de boxe. Éditions Bibliophane, 2002 et Young Perez champion. De Tunis à Auschwitz, son histoire. Éditions Télémaque, 2013.
8. Israël-Palestine. L'heure de vérité. Éditions Safed, 2001.
9. In Feuilles d'Exil. Éditions Café Noir, 2004.
10. Entretien avec l'auteur. Newsletter du CRIF. 04-09-2007.
11.  L'âne, mon frère de lait. Éditions  ne Bâté, 2015.