Nicole Bornstein

Présidente du Crif Auvergne Rhône-Alpes

Blog du Crif - Que demandons-nous ? Que la loi soit modifiée !

29 Avril 2021 | 49 vue(s)
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France

Le 33ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 7 mars 2018.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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Le 4 février 2018, le Crif et les Amis du Crif ont organisé un voyage de mémoire dans les camps d’Auschwitz-Birkenau. Près de 200 personnes ont participé à cette journée exceptionnelle, qui a marqué les mémoires de chacun. Une délégation d’élus et de personnalités publiques m'a également accompagné. Nous avons aussi eu l'honneur d'être accompagnés par Ginette Kolinka, réscapée d'Auschwitz.

En fin de journée, nous avons tenu une courte cérémonie d'hommages ponctuée de plusieurs discours et de prières animées par le Rabbin Moché Lewin. En conclusion de cette intense journée, le Shofar a resonné au milieu du silence etourdissant de l'immense complexe de Birkenau.

Depuis quelques semaines, le texte épistolaire de Sholem Aleichem a investi la petite – mais non moins prestigieuse – scène du Théâtre de la Huchette, à Paris.

Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

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Actualité

Dans le cadre du match de foot qui doit opposer le RC Strasbourg au Maccabi Haïfa FC, le Préfet de la Région Grand-Est a publié ce matin un arrêté inquiétant et profondément dérangeant. Je me suis entretenu avec le Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l'Intérieur, et avec le Directeur de Cabinet du Préfet du Bas-Rhin. Un nouvel arrêté devrait être publié, supprimant notamment l'interdiction des drapeaux nationaux et des signes de soutien aux deux équipes.

"Les juges d’instruction viennent enfin de rendre leur décision dans le meurtre barbare de Sarah Halimi, dans une ordonnance rendue le 12 juillet dernier. Elles estiment qu’il existe des "raisons plausibles" de penser que le discernement du suspect était "aboli" au moment des faits. Si elle est sans surprise, cette décision reste difficilement justifiable."

Ma réaction après l'annonce du report du vote de l'Assemblée nationale pour l'adoption de la définition de l'antisémitisme de l'IHRA. L'Assemblée nationale a également annoncé qu'avant d'être examinée, la proposition de résolution serait réécrite.

Dans cette éditorial, je m'exprime sur la décision du parquet de Paris de s'opposer à l'incarcération d'Alain Soral. Une décision que je juge inacceptable.

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

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Opinion

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires ! 

Texte de Richard Prasquier, ancien président du Crif, également publié dans l'hébdomadaire Actualité Juive.

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires !

 

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Discours de Nicole Bornstein, Présidente du CRIF Auvergne Rhône Alpes

« Ce moment de rassemblement à l'appel du Crif Auvergne Rhône-Alpes et de toutes les  associations juives de la région, est un grand moment de solidarité nationale et même internationale car il témoigne de notre colère et de notre écœurement après l'arrêt prononcé par la  cour de cassation !

Nous remercions tous ceux qui se sont joints à nous pour témoigner de leur soutien, et nous saluons la présence de quelques personnalités représentatives de nos institutions républicaines, comme Monsieur Philippe Meunier, Vice-Président de la région ARA , Monsieur le Sénateur Jean Noël  Buffet, Monsieur le Président des Amitiés judéo-chrétiennes Jean-Dominique Durand, des élus... et sûrement beaucoup d'autres personnalités que je n'ai pas vues et que je salue aussi.

D’abord et avant tout mouvement de solidarité envers la famille de Mme le docteur Sarah Halimi et  en mémoire des souffrances physiques et morales qui lui ont été infligées en ce jour du 4 avril 2017,  alors que la campagne électorale des élections présidentielles battait son plein ! Bien peu de médias s'étaient, à l'époque, préoccupés de ce crime odieux d’une femme, torturée avant d'être défenestrée vivante aux cris de Allahou Akbar, incantation qui accompagne nombre de crimes commis en France, antisémites et terroristes, dont les tous derniers  particulièrement significatifs, contre Samuel Patty, contre l'église à Nice et tout récemment, ce 23 avril ,envers une femme, fonctionnaire de la police !

Nous avons d’ailleurs une pensée toute particulière pour elle, ses enfants, sa famille et tous ses collègues.

Donc oui, solidarité aussi envers les 12 victimes françaises juives, dont nous nous devons de rappeler la mémoire, assassinées parce que nées juives, comme Sarah Halimi, et celles qui l'ont  précédée ou suivie, depuis le jeune Sébastien Sellam en 2003 , dont l’affaire n’a jamais pu, encore  aujourd'hui, être qualifiée d’antisémite !

Et d'ailleurs, il faut remarquer combien, dans beaucoup d'affaires, il est difficile de faire entériner cette qualification aggravante ! 

Il a fallu 10 mois de bataille judiciaire pour l'obtenir pour Madame Halimi !

Mais au fond, à quoi bon réellement ce rassemblement ?

Car on sait, suite à l’arrêt de la cour de cassation du 17 avril, qu’irrémédiablement, il n’y aura pas  de procès !

Ainsi, celui encore parfois désigné comme « présumé coupable » n'aura jamais à répondre de ses  actes devant une cour d’assises !

Nous regretterons toujours qu'un procès public de cet homme, face à des jurés, n'ait pas permis, maintenant que sa bouffée délirante a disparu et qu'il a retrouvé sa lucidité, qu'il nous explique comment il a été conduit à un tel antisémitisme ?

− une certaine pratique religieuse ?
− ses fréquentations ?
− la propagande politique ?
− les réseaux sociaux ?
− son environnement ?

Bref, entendre de sa bouche l'enchaînement des influences subies, jusqu'à voir en Madame Halimi l'incarnation même du sathan et être empli d'une folie meurtrière, cette folie constamment invoquée pour décrire tous les meurtres djihadistes de ces 20 dernières années !

Voilà ce que ce procès aurait pu dire face aux citoyens français que nous sommes !

Mais nous ne sommes certainement pas là pour juger de la décision de la cour de cassation et donc la justice, ni pour réfuter sa décision. C'est vain !

Nous ne sommes pas là non plus, pour demander la vengeance !

Mais alors que demandons-nous aujourd'hui dans ce nouveau rassemblement, car nous  étions déjà là il y a deux ans ?

D’abord de ne plus être seuls et ce définitivement à nous soulever, à nous manifester, à hurler  notre indignation et à partager notre écœurement lorsqu’un crime antisémite est commis en France. Nous appelons tous nos concitoyens à se sentir concernés et à nos côtés, comme nous le sommes  pour tous les crimes commis sur notre territoire, qu'ils soient antisémites ou non !

Ensuite un terme au déni, à toutes les formes de dénis et se départir ensemble de la peur dont  pour une part ils sont la marque !

Il a fallu attendre le récent procès Charlie et de l’hyper casher pour que les rouages profonds qui  ont conduit à des attaques antisémites ou terroristes éclatent au grand jour et soient analysés pour éclairer les consciences.

Ce qu'il faut juger dans ces crimes, ce sont les criminels certes, mais surtout ce qui les conduit à vouloir tuer non pas une personne prise au hasard, mais une policière, des militaires, une juive, des  journalistes, un prêtre, bref la République !

Ne pas juger ce crime, c'est passer à côté de l'occasion de désigner comme coupable un mouvement politique qui, sous couvert de religion, continue de se développer partout dans le monde, un mouvement politique qui arme le bras de tous ces assassins, qu’ils soient fous ou pas fous, fragiles et moins fragiles, des villes ou des banlieues, racisés ou non racisés, tous fanatisés.

Ne pas juger ce crime c'est passer à côté de l'occasion de défendre notre société, toute notre société, contre ce mouvement !

- Il y a dans ce contexte un véritable danger à s’habituer à la banalité dans laquelle la répétition de ces attaques nous plonge.

- Il y a urgence, il y a urgence au moment où nos démocraties traversent bien des difficultés, sanitaires,économiques, politiques et vacillent face à la montée des populismes et des extrémismes de tous bords.

Il est plus que jamais temps que l’ensemble des autorités de notre pays, de nos régions et de nos villes adoptent la motion de l’IHRA, celle qui dénonce le caractère profondément antisémite de l’antisionisme et qui depuis Durban 2 a conduit aux crimes antisémites que nous connaissons.

Une trentaine de pays et des villes comme Paris ou Nice, en France, l’ont déjà fait. Qu’attendons- nous, qu'attendons-nous ici ?

Que demandons-nous enfin ?

Que la loi soit modifiée !

En premier lieu, parce qu'il ne faudrait pas que cette décision puisse faire jurisprudence. Ce pourrait être la porte ouverte pour que tous les esprits fragilisés se donnent le droit de commettre des crimes qui resteraient non jugés... danger pour tous, juifs ou non juifs...

En second lieu, comme François Molins lui-même, Procureur général près la cours de cassation, l'a tout récemment déclaré : « L’émotion suscitée par cette décision révèle sans doute que la loi n’est pas adaptée ».

Ce n'est que lorsque la machine judiciaire respire l'esprit d'humanité, en hébreu l'esprit de Tsédek que le jugement est accepté sereinement par tous et que nos sociétés peuvent fonctionner harmonieusement et faire corps ensemble.

Et, puisqu'il semblerait qu'une nouvelle loi soit sur les rails pour empêcher qu'en de telles  circonstances un même désastre judiciaire ne se reproduise, qu'au moins cette loi porte légitimement le nom de Sarah Halimi, en sa mémoire » .

 

Nicole Bornstein, Présidente du Crif Auvergne Rhône Alpes