Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - Les anti-pass sanitaires: tout est-il soluble dans l’antisémitisme?

09 Septembre 2021 | 153 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité
Je suis Israélien, je suis Charlie
|
13 Octobre 2015
Catégorie : Actualité

Il est temps d'affirmer haut et fort que les islamistes veulent tuer des juifs !

Réaction suite à la nomination de l'Arabie Saoudite au Conseil des Droits de L'Homme.

L'Europe doit se mobilier pour le sort des réfugiés

Portrait de Olivier Rafowicz
Tel Aviv sur Seine
|
12 Août 2015
Catégorie : Actualité

La ville blanche sera à l'honneur demain sur les berges de Paris Plage

Un bébé palestinien a été brûlé vif et ses parents ont été grièvement blessés vendredi lorsque des extremistes israéliens ont mis le feu à leur maison en Cisjordanie.
Un acte abominable , Israel doit prendre toutes les mesures nécessaires afin d'éliminer le terrorisme juif.
 

Iran's Ayatollahs were behind the bloody attack that hit the Jewish community center in Buenos Aires in 1994 that killed 84 and injured 230.

Portrait de Invité
Droit de réponse
|
19 Juin 2015
Catégorie : Actualité

Hier Joel Amar nous a fait part de son analyse de la tribune d'A.B Yehoshua publiée dans Libération le 17 Juin dernier " Du bon usage du Boycott d'Israel".

Aujourd'hui, nous publions le " Droit de réponse " d' Alain Rozenkier, Président de " La Paix Maintenant"

Joel Amar analyse la tribune de l'écrivain A.B Yehoshua publiée hier dans Libération : " Du bon usage du Boycott d'Israel" 
Paru sur mediapicking.com

Viralité des messages, impunité des auteurs, Marc Knobel a choisi de faire le constat de la haine sur internet et de la responsabilité des réseaux sociaux.

Portrait de Invité
Retour sur les lieux du Crime
|
29 Avril 2015
Catégorie : Actualité

« Ne pas témoigner serait trahir», Pierre Laurent, journaliste, a participé à la commémoration du soulèvement du ghetto de Varsovie le 19 avril dernier. Article publié dans l'Est Républicain.

 

"Ce qui m'effraie, ce n'est pas l'oppression des méchants, c'est l'indifférence des bons" (Martin Luther King)

Tribune de marc Knobel publié dans le Huffinghton Post 

Des centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin), dimanche 15 février 2015, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué de presse

Le Hors-série de L'Express numéro 28, "Regards sur l'Histoire" consacré aux Juifs de France a mis en émoi une partie de la communauté juive, François Heilbronn, professeur des universités associé à Sciences-Po Paris et Président des Amis français de l'université de Tel-Aviv lui a adressé deux lettres ouvertes publiées dans l'Arche.
 

 

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

Pages

Opinion

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
|
03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

On ne le dira jamais assez : la parution d’ouvrages de poésie, en général et dans le domaine juif en particulier est devenue assez rare pour qu’on ne salue pas avec plaisir la sortie d’un nouveau recueil. Dans ce nouveau livre, la peintre et poétesse Sarah Mostrel nous offre un ensemble de textes inspirés de la Bible et des textes fondamentaux du judaïsme.

Remi Huppert est un spécialiste des Juifs de Chine. On lui doit notamment Destin d’un Juif de Chine (1). Dans son nouveau roman, le judaïsme est toujours présent.

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Pages

Les manifestations contre le pass sanitaire nous déroulent un florilège de slogans dont la forme cryptique (« Qui? ») ne masque guère l’intention antisémite. Dilemme cornélien: comment être suffisamment clair pour être compris du plus grand nombre  et en même temps suffisamment ambigu pour plaider l’innocence devant les tribunaux? En France en 2021 nous ne sommes plus au bon temps où dessiner un nez crochu faisait l’affaire, mais Soral et Dieudonné ont formé  des disciples et les initiés de la complosphère savent que le point d’interrogation ne vise pas à poser une question, mais à fournir une réponse.

Au demeurant, rien de nouveau sous le soleil, les Protocoles des Sages de Sion fournissent le cadre à l’intérieur duquel sont révélés les méfaits des Juifs, valeur sûre depuis des siècles, accompagnés de leurs partenaires pour l’épisode actuel de ce très ancien et souvent dramatique  soap opera: les capitalistes, le Big Pharma, Emmanuel Macron et Bill Gates….Bien sûr, un virus, c’est un bon sujet, mais depuis le temps, on se languissait, la peste Noire et l’empoisonnement des puits avaient fait recette, mais c’était il y a sept siècles, et récemment la révélation de la fabrication du SIDA par les Juifs n’avait pas eu le succès escompté, malgré les honorables efforts de Mme Arafat et de quelques uns de ses amis.

Ces pancartes qui suent la haine et le négationnisme  restent très minoritaires et n’autorisent pas à incriminer en masse les anti-pass sanitaires. Mais qui peut nier une corrélation entre l’inclination à expliquer les malheurs  par l’intervention d’acteurs occultes malveillants et la perméabilité aux slogans antisémites?

Mais qu’en est-il de ces autres pancartes, brandies comme des métaphores du mal, avec des étoiles jaunes, des pass « nazitaires », des croix gammées faites de seringues entrecroisées? Elles ont été reçues comme des gifles par ceux qui en connaissaient la signification. Pour autant, étaient-elles antisémites?

Non. Et c’est peut-être plus grave.Les trois violences auxquelles les militants du travail de mémoire se sont successivement confrontés ont été l’indifférence, le négationnisme et l’amalgame. Les deux premières ont été surmontées. Sommes-nous en train de céder à  la troisième?

Assimiler des restrictions imposées par la lutte contre la contamination avec l’extermination d’une population implique en même temps de méconnaître l’horreur de la seconde et de survaloriser les désagréments des premières, si grande est la distance entre ces deux faits.

Certains pensent que l’enseignement de la Shoah a failli en privilégiant le devoir de mémoire et donc  la mise en exergue de la victime aux dépens de l’explication politico-historique  du projet nazi . Celui-ci, qui visait à anéantir un groupe humain jusqu’au dernier de ses membres, n’est comparable à aucun autre crime, mais une victime est comparable à une autre victime. Amalgamer  tous les types de victimes conduit à se voir soi-même comme victime et amalgamer tous les oppresseurs conduit à comparer Hitler et Macron.

Une telle confusion marque aussi l’exacerbation de l’attention à soi et  la violentisation d’un discours d’où les nuances sont bannies. Combattre le pass sanitaire car les nazis avaient exclu les Juifs des lieux publics, c’est comme prôner le tabac au motif que Hitler ne fumait pas. C’est la faute logique de la « reductio ad Hitlerum ».

Cet amalgame aurait-il été impossible si l’enseignement de la Shoah avait été moins moralisateur et plus politique? Je n’en suis pas sûr, aussi favorable que je sois à ce type d’exposition. 

Il n’y a pas d’histoire sans prise de position éthique et donc sans émotion. Parler des crimes nazis en ne s’attachant qu’à leur logique interne peut trouver des oreilles complaisantes, car d’autres morales que la nôtre obéissent à leur propre logique et malheureusement, elles ont plutôt le vent en poupe en ce moment.

Les survivants ont témoigné dans l’indifférence alors que tant de ceux qui savaient que 6 millions de Juifs avaient été assassinés  ne trouvaient pas là, même quand ils étaient des historiens réputés (Braudel), que cela vaille la peine qu’on s’y intéresse. Il a fallu le procès Eichmann pour qu’ils puissent parler et que le monde s’émeuve devant des histoires et des chiffres qui le laissaient indifférent jusqu’alors . L’histoire de la mémoire de la Shoah nous dit beaucoup de ce que nous sommes. La collecte mémorielle n’a pas nui, bien au contraire, à l’analyse historique. Les survivants avaient appris à ne pas prendre la place de l’historien, et ils lui ont fourni une épaisseur émotionnelle qui incrustait son récit.

La persistance de l’antisémitisme dépend de mécanismes répétitifs dont nous comprenons  le fonctionnement mais dont nous ne connaissons pas les contre-feux. L’enseignement de la Shoah ne suffit pas parce que le ressentiment, l’égocentrisme et l’attirance pour la causalité maléfique vont très loin dans la psyché humaine.

Si on ajoute à cela que le langage, antisémitisme ou pas, est en train de perdre sa fonction d’échange pour une fonction d’imprécation, la tâche est lourde pour les enseignants. Enseigner la Shoah, c’est aussi apprendre à penser mais penser, ce n’est pas refouler ses propres émotions, c’est en être conscient.

 

Richard Prasquier