Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - Israël et la bataille médiatique

02 Juin 2021 | 265 vue(s)
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Actualité

Lors de la cérémonie nationale d'hommage commémorant le Vel d'Hiv, le Président du Crif s'est dit "choqué et révolté par les images indécentes des récalcitrant à la vaccination arborant l’étoile jaune et faisant des raccourcis honteux. C’est un outrage à la mémoire des victimes de la Shoah".

Discours de Marcel Dreyfuss,  Président d’honneur du Consistoire, représentant du Crif ARA - Dimanche 18/7/2021 au CHRD

Discours prononcé à la cérémonie du 18 juillet par M. Albert Massiah, Président du Crif Bordeaux-Aquitaine, lors de la « Journée nationale à la mémoire des crimes racistes et antisémites commis par l’État français de Vichy et en hommage aux Justes de France. »

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Opinion

À l’heure de la réconciliation Jérusalem-Ankara, retour sur l’histoire des Juifs de Turquie.

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Israël a perdu la bataille médiatique de Gaza. Cette conclusion, annoncée avec gourmandise par les medias qui y ont sciemment contribué, est actée avec résignation par l’Etat d’Israël et ressentie comme une profonde injustice par ses amis. Quant au Hamas qui prétend avoir remporté une grande victoire militaire, il déclare que malheureusement les Yahoud, Juifs ou Israël au choix - contrôlent les medias.

En fait, depuis plus de cinquante ans, à chaque guerre, c’est la même chose. Quels que soient les arguments de ceux qui le soutiennent, et l’Ambassadeur Daniel Saada joue remarquablement son rôle, c’est Israël le coupable. Le bon sens et la vérité s’effacent devant les assignations compassionnelles, le faible contre le fort, l’occupé contre l’occupant, même si c’est le faible qui avait déclenché le conflit en envoyant des roquettes sur des civils, même si l’occupé n’était pas occupé par une armée israélienne, laquelle a quitté les lieux depuis quinze ans, mais par le Hamas, un gang de Frères Musulmans terroristes.

Certains argumentaires publiés en défense d’Israël sont remarquables. Soigneux sur le plan historique, irréprochables dans leur engagement, ils n’esquivent pas les exactions à l’égard des Palestiniens quand il y en a eu et savent combattre les critiques et accusations. Ils sont indispensables pour alimenter en faits ceux qui sont proches d’être convaincus, ceux qui veulent prendre le temps de l’analyse, ceux qui se méfient des manipulations émotionnelles et plus généralement ceux dont le regard sur le conflit n’a pas déjà été préempté par l’emprise idéologique.

Mais ils ne servent à rien dans la bataille médiatique, qui exige émotion et concision : un match avec des images, des formules, des raccourcis et de l’indignation, beaucoup d’indignation. Les officines anti-israéliennes en fournissent à revendre. Que les photos viennent de Gaza ou de Syrie importe peu. Un enfant mort et une mère en détresse font toujours l’affaire. Les israéliens n’aiment pas exposer leurs cadavres.

Dans cette guerre là, c’est Israël qui ressemble à une ville assiégée que des projectiles extérieurs, ceux de la bonne pensance, bombardent de slogans aussi définitifs qu’approximatifs. Ces missiles là sont réutilisables et leur répétition finit par créer un effet d’évidence. Contre eux un dôme de fer serait le bienvenu…

Ces roquettes verbales, vous les connaissez, Israël état colonial, état raciste, état occupant, état criminel, tueur d’enfants, victime devenue bourreau. Encore plus abjects, Israël « pire que les nazis » ou « état génocidaire » destinés à dévoyer le souvenir de la Shoah, sont pour l’instant réservés aux aficionados de la haine d’Israël, qui espèrent peu à peu les incruster dans le public.

Le terme « Etat d’apartheid » fait partie de ce florilège et a eu du succès auprès de notre Ministre des Affaires Etrangères. Curieux apartheid où les conférences diplomatiques, les tribunaux ou les staffs hospitaliers réunissent une proportion importante d’arabes. Et s’il ne s’agit que de disparités sociales, malheureusement indiscutables, mais où la France n’a pas beaucoup de leçons à donner, pourquoi ne pas les appeler par leur nom ?

Depuis longtemps la guerre médiatique utilise à l’égard des Juifs accusations infondées, clichés, insultes et caricatures  qui furent  les instruments des massacres et des expulsions. Aujourd’hui, puissamment relayé sur les réseaux, porté par des militants organisés et financés, le « name and shame » anti-israélien manipule par exemple l’émotion et l’humanisme hémiplégique de beaucoup d’étudiants américains, source majeure d’inquiétude pour l’avenir.  S’il n’est pas trop tard pour lutter contre la haine, ce combat aussi passera par des jeunes  militants sionistes aguerris aux méthodes de communication de notre temps. Certains commencent à le faire fort bien. Il en faudrait plus, beaucoup plus…

 

Richard Prasquier