Il y a trente ans, le 18 juillet 1994, une explosion dévastatrice frappait Buenos Aires. À 9h53, une camionnette bourrée d'explosifs percutait l'entrée de l'Amia (Asociación Mutual Israelita Argentina), provoquant l'effondrement du bâtiment, tuant 85 personnes et en blessant plus de 300. Cet attentat reste le plus meurtrier jamais survenu contre une communauté juive en Amérique latine.
Deux ans avant cet événement tragique, le 17 mars 1992, l'ambassade d'Israël à Buenos Aires avait déjà été la cible d'un attentat, faisant 29 morts et 242 blessés. Ces attaques ont profondément marqué la communauté juive argentine, qui n'a cessé de réclamer justice depuis.
Les enquêtes pour identifier les coupables ont été entravées par des luttes de pouvoir et des cas de corruption entre politiciens et juges. Les investigations sur les attentats de 1992 et 1994 ont été semées de difficultés, d'irrégularités et d'obstacles. D'anciens responsables, des complices, des témoins, des juges et d'autres acteurs clés ont souvent entravé le processus.
Alberto Nisman, principal procureur de l'affaire, a dirigé une unité spéciale pour enquêter sur l'attentat et les tentatives de dissimulation pendant plus de quinze ans. Il a été retrouvé mort dans son appartement le 18 janvier 2015, la veille de son témoignage devant le Congrès argentin.
En 2003, le juge initial en charge de l'affaire a officiellement déclaré que le Hezbollah et des éléments radicaux du gouvernement iranien avaient planifié et exécuté l'attentat. Depuis, des preuves supplémentaires ont confirmé que le gouvernement iranien, et pas seulement des éléments radicaux, avait commandité et financé cette attaque.
Lors de la dernière délégation en Israël du Jewish Diplomatic Corps du Congrès Juif Mondial, nous avons rencontré Ytzik Horn du Hostage and Missing Families Forum. Ytzik, rescapé de l'attentat de l'Amia, vit aujourd'hui une nouvelle tragédie. Ses deux fils, Iair et Eitan, sont retenus en otages à Gaza depuis le 7 octobre 2023. L'angoisse de voir ses enfants captifs s'ajoute à l'horreur qu'il a vécue il y a trente ans.
Trente ans après l'attentat de l'Amia, l'appel à la justice et à la condamnation internationale de l'Iran et du Hezbollah est plus pressant que jamais. Nous exhortons la communauté internationale à commémorer cet attentat, à honorer les victimes et à condamner fermement les responsables : l'Iran et le Hezbollah. Il est impératif de désigner le Hezbollah, dans son intégralité, comme une organisation terroriste.
Nous appelons également à condamner le Hezbollah pour les attaques à la roquette contre Israël depuis le 7 octobre 2023. L'Iran, principal sponsor étatique du terrorisme, doit être dénoncé pour son rôle déstabilisateur en Amérique latine, au Moyen-Orient et dans le monde entier.
Il est crucial de condamner l'Iran pour son soutien aux terroristes du Hamas, responsable du massacre du 7 octobre, ainsi que pour le lancement de drones et de missiles contre Israël. Une collaboration internationale renforcée contre le terrorisme est essentielle.
Préserver la mémoire des victimes et rechercher la justice sans relâche est fondamental. Le principe « Tsedek, Tsedek Tirdof » (Justice, justice tu poursuivras) nous rappelle que la quête de justice dépasse les frontières et les générations. Ce combat pour la justice concerne toute l'humanité. En honorant ce principe, nous nous engageons à défendre les valeurs de justice et d'équité pour tous, partout dans le monde.
Déborah Lichentin, Membre du Jewish Diplomatic Corps du Congrès Juif Mondial
À propos du Jewish Diplomatic Corps du World Jewish Congress
Le Jewish Diplomatic Corps (JDCorps) est un programme du World Jewish Congress qui met en lumière l'engagement des jeunes leaders juifs à travers le monde. En 2024, le programme compte 400 membres, répartis dans 60 pays. En France, 20 JDs font partie du programme.
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