#Terrorisme – De nouvelles menaces pèsent sur Charlie Hebdo, par Marc Knobel

30 Juin 2016 | 11 vue(s)
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France
Neuf ans après l’assassinat d’Ilan Halimi, voici la « chronique d’une barbarie et de ses conséquences médiatiques, politiques et judiciaires »,  par Marc Knobel, historien, chercheur, directeur des Études du CRIF

 

Le Hors-série de L'Express numéro 28, "Regards sur l'Histoire" consacré aux Juifs de France a mis en émoi une partie de la communauté juive, François Heilbronn, professeur des universités associé à Sciences-Po Paris et Président des Amis français de l'université de Tel-Aviv lui a adressé deux lettres ouvertes publiées dans l'Arche.
 

 

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

L'antisémitisme est comme une bête particulièrement enragée et puante. Il rôde, nous ne le savons que trop bien...

Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

"Dites-moi que ce furent des cauchemars, que le monde s'améliore de jour en jour, que des flammes de lumière jaillissent en chaque point du globe."

Article paru dans le HuffinghtonPost.fr

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Ce sont toutes les plumes que l'on veut briser...

Par Marc Knobel, publiée dans le Blog du Huffington Post le 29 juin 2016
 
Une enquête pour "menaces de mort" a été ouverte, en toute discrétion, par le parquet de Paris, le 22 juin, révèle Le Parisien dans son édition du 29 juin 2016 après la publication de plusieurs messages sur la page Facebook du journal satirique. Des messages, qualifiés de "très menaçants", laissant entendre que plusieurs membres de la rédaction allaient être, à nouveau, pris pour cibles.
 
Les auteurs de ces messages, postés sur la page officielle Facebook de "Charlie Hebdo" -et retirés depuis- ont clairement évoqué vouloir s'en prendre physiquement aux journalistes de l'hebdomadaire satirique. "Il y est notamment question de tuer, à nouveau, plusieurs membres de la rédaction", poursuit la même source au Parisien.
 
Il y a là quelque chose de particulièrement terrifiant, il y a là quelque chose de particulièrement atroce.
 
Quoiqu'il faille être prudent et attendre les résultats de l'enquête judiciaire qui devrait commencer d'ici peu, on ne peut s'empêcher de penser que les obscurantistes fêlés, les fanatiques, les idéologues tarés, les assoiffés de sang, les paumés et les fous de Dieu, veulent, voudront continuer d'assassiner des journalistes.
 
Charlie Hebdo est un symbole, nous le savons. Parce que sa rédaction avait déjà été assassinée en janvier 2015 et décapitée.
 
En somme, Charlie Hebdo, c'était tout ce qu'ils détestaient: un brin d'insolence, la liberté chérie, le Verbe, le questionnement, l'enquête, la dénonciation des abus et des malversations, des crimes, de la corruption, du fanatisme. Charlie interrogeait, malmenait quelquefois, mais pointait du doigt les incohérences, les folies, les mensonges. Charlie Hebdo parlait au monde et parce qu'il parlait, il fallait le faire taire définitivement.
 
Il faut croire, dans ces conditions, qu'il ne suffit pas pour les barbares que tant de journalistes aient été assassinés, puisqu'il en reste. Il ne suffit pas que le titre ait été la proie des flammes et des balles, pour que l'on veuille encore menacer la rédaction.
 
Au-delà de Charlie Hebdo et des menaces récentes dont il est encore l'objet, ce sont tous les journalistes libres qui sont menacés. Ce sont toutes les plumes que l'on veut briser, ce sont toutes les voix que l'on veut faire taire définitivement... Lire l'intégralité.