Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Prague de leur fenêtre, par Daniel Cohen

09 Février 2021 | 103 vue(s)
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Actualité

Nouvelle erreur de casting - Au lendemain de l'émission Dialogues Citoyens, retour sur Marwen Belkaid, un invité pas comme les autres.

Seuls, nous ne pouvons rien. Tous unis nous pouvons tout.

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Réaction à la célébration du 20ème anniversaire de la mort de François Mitterand

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A quelques jour de notre Convention Nationale j'ai répondu aux questions de Sara Mesnel pour L'Arche 

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Comment les réseaux sociaux sont passés de l'effroi à la solidarité sans précédent avec les telavivim

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Les femmes, Daech et le Djihad
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19 Novembre 2015
Catégorie : Actualité

« Une femme retranchée dans l’appartement, qui a activé son gilet explosif au début de l’assaut, est morte »

Vendredi soir en l'espace de moins d'une heure, la France a connu le plus grave attentat jamais perpétré sur son territoire. En l’espace d’une trentaine de minutes, des terroristes ont attaqué la capitale à 7 endroits avec une minutie et une détermination macabres. 129 morts, 350 blessés dont 100 dans un état très grave. Les chiffres donnent le tournis. Moins de 48 heures après cette nuit d’horreur, n’en déplaise à certains, il est juste le temps de pleurer.

Des visages sur nos morts
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14 Novembre 2015
Catégorie : Actualité

Les réseaux sociaux se sont mobilisés pour retrouver les personnes portées disparues, ceux dont nous n’avions pas de nouvelles. Les Amis, les familles, les anonymes partagent descriptions, photos et espoir.

Portrait de Virginie Guedj-Bellaïche
#JeNaiPasPeur
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14 Octobre 2015
Catégorie : Actualité

8H30. Au moment où les employés de la mairie qui font la circulation rangent leurs gilets jaunes, dans les classes, les écoliers ouvrent livres et cahiers. Alors que les hommes sortent de l’office du matin, croisant ceux qui distribuent l’édition du jour du quotidien Israël Hayom, les lycéens patientent à l’arrêt de bus, smartphone en main. Si le rideau de fer des boutiques est encore fermé pour une demi-heure, le cafetier lui prépare déjà son 17e café afour. Voilà à quoi ressemble la vie matinale à Raanana, petite ville près de Tel-Aviv. Et puis hier, mardi, tout a basculé.

Je suis Israélien, je suis Charlie
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13 Octobre 2015
Catégorie : Actualité

Il est temps d'affirmer haut et fort que les islamistes veulent tuer des juifs !

Réaction suite à la nomination de l'Arabie Saoudite au Conseil des Droits de L'Homme.

Pages

Opinion

Par Chloé Blum

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

Pages

Prague de leur fenêtre, par Daniel Cohen (*)

 

Natif du Sahara, l’éditeur et auteur Daniel Cohen a une véritable passion pour Prague, la capitale tchèque. Prague et sa place Venceslas, ses églises et son pont Charles sur la Vltava, Prague et ses synagogues, notamment la célèbre Vieille-Nouvelle dans le quartier juif de Josefov, Prague et son cimetière juif chargé d’histoire…

Prague est au centre du nouveau roman de Daniel Cohen même s’il se permet, ici et là des incursions dans diverses autres villes : Venise, Paris, Berlin, Vienne, Leipzig, Vérone, Budapest…Et, beaucoup plus loin, à New York, à Jérusalem et Tel Aviv.

L’auteur nous fait découvrir, dans les années trente qui, hélas, verront déferler la haine meurtrière des nazis, l’étonnante Nafala Weill-Breslau, princesse Waller von Schwarzenberg, Elle, Elle, elle, son fils, Nal, alias Werfried Ansgar et leur amie Pauline Lamballe-Violet.. Sans oublier l’époux de Nafala, le prince Richard Waller von Schwarzenberg, diplomate, souvent en mission, loin des siens.

Nafala, demi-Juive, est donc une Mischling ! Elle portait bien d’autres prénoms : Edeltraut, Isolde, Eva, Josepha. Nafala avait fini par l’emporter mais était-elle Nafala ou Néfila (Chute en hébreu) ou encore Nafla (Elle est tombée). ?

Agnostique, in fine « Nafala avait su du judaïsme bien plus que son fils ne l'eût soupçonné ». On est en droit de se demander : « Qui était-elle ?...Juive allemande ? Juive tchèque ? Chrétienne abâtardie ? »

Dans son magnifique palais Palliardi, Nafala, femme de culture et de goût, écrivaine et poétesse à ses heures,  amatrice éclairée de peintures, amoureuse de la langue allemande, hôtesse délicate, reçoit tout ce que Prague compte de beau monde : écrivains, artistes, diplomates.

« Le dimanche, Albert Einstein déjeunait parfois au palais Palliardi, invité d’un M. Weill-Breslau à l’affût de ce qui venait d’Allemagne. Le physicien se mettait ensuite au piano, jouant Mozart avec une compétence reconnue… »

Reçue et honorée à travers le monde, elle fréquente nombre de célébrités. Ainsi, à Paris, elle rencontre Saint John Perse, aux côtés du président du Conseil, Léon Blum et de son épouse Héléna Thérèse Peyrera, belle-sœur de Paul Dukas. 

Nous sommes dans les années trente qui vont voir le nazisme allemand dévaster l’Europe. Un jour, le magnifique palais Palliardi, réquisitionné par le Reichsproteckor von Neurath,  deviendra le palais Silence, le palais Fantôme, le palais Dément. Peut-être, finalement, un palais rêvé !!

Lorsqu’il apparaîtra, aux yeux de tous, que la belle vie à Prague est en voie de disparition et que la communauté juive est promise à une mort inéluctable, Nafala donnera une grande fête, une sorte de baroud d’honneur et de pied de nez fait à l’envahisseur. 

« À l’aide de son secrétariat, de ses cuisiniers, Elle avait fait des prouesses pour que le Grand Rabbinat de Prague, les associations de Juifs de langue allemande et de langue tchèque, présentes dans la capitale, travaillent de conserve et lui permettent de convier une centaine de personnes. Elle avait insisté pour que la nourriture offerte soit conforme aux règles de la cacherout… ». Il y avait là le Grand rabbin de Prague, Gustav Sicher, le docteur Ernst Cantor, président de l'Union des communautés juives d’origine allemande et du Haut Conseil des Juifs de Tchécoslovaquie ou encore le rabbin Isidor Hirsch de la synagogue Karlin. Des Juifs religieux et des Juifs du Kippour. Des Juifs athées aussi. Et de nombreux non-Juifs.

Entre admiration, amour et haine, les relations entre Nafala et Nal sont parfois difficiles à cerner.

Et puis, après la Guerre, réalisant sa judéité jusqu’ici enfouie, Nal décide de mettre en avant la « Loi du Retour » et de s’installer en Israël.’ C’est à Jérusalem qu’il réapprit à aimer la musique ».  Nafala, c’est sûr, n’aurait jamais franchi ce pas !

« La ville l’agaçait. Pourtant, disait-on, elle vibrait ». Et « il aima les premières années de son installation ».  Nal va vivre le temps de la guerre des Six-Jours « qui infléchira les mentalités d’une nation d’ouvriers et d’agriculteurs »

« Un jour on conjectura sur l’idée de jouer Wagner à Jérusalem. Il en fut révulsé ».

 « Il ne souhaitait pas expliquer pourquoi il ne retournerait plus jamais à Prague quand bien même les nazis, vaincus, s’en iraient »

Cet ouvrage imposant se distingue par une fantaisie graphique continue : utilisation occasionnelle de majuscule et d’italiques, pages miniaturisées…

Une lecture pas toujours aisée mais un ensemble finalement passionnant

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Orizons. Mai 2020. 764 pages. 29 €.