Jean Pierre Allali

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Lectures de Jean-Pierre Allali - Contre Israël ? Comment l’antisionisme est devenu le nouvel antisémitisme, par Albert Naccache

25 Novembre 2020 | 231 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité

Billet d’Ariel Amar*, pharmacien

 

Dimanche 19 avril, le Crif et le Mémorial de la Shoah ont organisé une cérémonie virtuelle pour commémorer le 77ème anniversaire du Soulèvement du ghetto de Varsovie. Un moment très émouvant au cours duquel, ensemble, nous avons rendu hommage aux Hommes qui se sont soulevés pour leur liberté.

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

Bruno Halioua nous parle avec émotion de Milo Adoner.

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17 Février 2021
Catégorie : Israël, Opinion

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Contre Israël ? Comment l’antisionisme est devenu le nouvel antisémitisme, par Albert Naccache (*)

 

Albert Naccache a des talents incontestables d’archiviste. Au fil des jours et de ses lectures, de la presse comme des ouvrages spécialisés, il note, il découpe, il classe les documents. Cela lui permet, comme on le constate dans les livres qu’il soumet régulièrement à notre réflexion, de citer de manière régulière et systématique ses sources. Sa nouvelle production ne fait pas exception à cette règle qu’il s’est imposée.

Le thème de sa nouvelle publication est tout à fait d’actualité, à savoir : l’antisionisme est-il la forme nouvelle de l’antisémitisme. La réponse de l’auteur est sans ambages : oui, mille fois oui.

On s’en souvient, le 16 juillet 2017, lors de la commémoration du 75ème anniversaire de la Rafle du Vel d’Hiv’, le président de la République, Emmanuel Macron, avait qualifié l’antisionisme de « forme réinventée de l’antisémitisme ».

Deux ans plus tard, le 20 février 2019, au dîner du CRIF, Emmanuel Macron déclarait vouloir mettre en œuvre la « définition de l’antisémitisme de l’IHRA » afin de « préciser et raffermir les pratiques de nos forces de l’ordre, de nos magistrats, de nos enseignants, de leur permettre de mieux lutter contre ceux qui cachent derrière le rejet d’Israël la négation même de l’existence d’Israël ».

L’IHRA, « International Holocaust Remembrance Alliance », « Alliance Internationale pour le souvenir de la Shoah », avait, en 2016 et dans le sillage de l’EUMC, « European Monitoring Centre on Racism and Xenophobia », « Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes », adopté une Définition de Travail qui considérait notamment comme antisémite « le ciblage de l’État d’Israël conçu comme une communauté juive ».

Enfin, le 3 décembre 2019, l’Assemblée nationale adopte la « Résolution Maillard », du nom du député LREM, Sylvain Maillard, qui reprend la définition de l’IHRH. Cette résolution, juridiquement non contraignante, mais moralement lourde de sens, a été adoptée par 154 voix pour, 72 contre et 43 abstentions sur un total de 577 députés. On notera que les groupes Socialiste, La France Insoumise et Gauche Démocrate et Républicaine ont, unanimement voté contre.

Peu avant et immédiatement après le vote, c’est le tollé chez les ennemis traditionnel de l’État juif. Les « intellectuels juifs antisionistes » sont en première ligne. Parmi eux : Jean-Christophe Attias, Rony Brauman, Zeev Sternhell ou encore Dominique Vidal. 39 associations dont l’AFPS, Association France Palestine Solidarité montent sur leurs grands chevaux et s’insurgent contre l’adoption de la Résolution Maillard. On note les signatures de Pascal Boniface, Sylvain Cypel, Alain Gresh, Shlomo Sand, Leila Shahid, Michel Tubiana et des dizaines d’autres personnes. Libération publie une Tribune des 400 parmi lesquels : Jean-Luc Godard et Eyal Sivan. 

Albert Naccache, dans son étude magistrale, distingue entre l’antisémitisme d’extrême-droite, l’antisémitisme d’extrême-gauche et l’antisémitisme musulman et islamiste. Et, pour ce qui est de l’antisionisme, quatre catégories sont examinées : chrétien, de gauche, juif et arabo-musulman. Fidèlement reproduites, les déclarations de certains prélats arabo-musulmans sont tout simplement écoeurantes, utilisant les poncifs les plus éculés : Jésus le Palestinien, les Juifs déicides, Israël pays de la haine et de l’apartheid… À vomir !!!

Les ennemis d’Israël, les organisations palestiniennes et leurs soutiens dont  le BDS, ont mis au point une stratégie en 5 étapes que l’auteur détaille avec précision : Désinformer, Double standard 2P-2M (Deux poids, deux mesures), Diaboliser, Délégitimer, Détruire. Les « 5D » de l’horreur ! Les antisionistes ne reculent devant rien allant jusqu’à affirmer que « Les Juifs ont conçu le nouveau coronavirus comme une arme biologique » ou encore « Les Juifs ont fabriqué le virus pour profiter de l’effondrement des marchés par le biais de délits d’initiés ».

Israël est sans cesse comparé aux Nazis et Gaza à Auschwitz. On croit rêver !

Parmi les élucubrations des antisionistes, celle qui nie toute légitimité historique et religieuse à Israël, affirmant que le Temple n’a jamais existé et que Jérusalem est une ville arabe. A ce propos, une précision intéressante est donnée quant au nom que les Palestiniens donnent à la capitale de l’Etat juif : Al Quds. On apprend que les premiers musulmans utilisaient, pour désigner Jérusalem, l’expression « Bayt Al-Maqdis », de l’hébreu « Beit A Miqdach », le Temple Saint. Et c’est ce Maqdis qui a donné Quds !!!

Dans l’étude d’Albert Naccache, le Crif est très souvent cité et donné en exemple.

Un travail tout simplement monumental.

À découvrir et à lire toutes affaires cessantes.

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Les Unpertinents. Août 2020. 356 pages. 24 €.