Johnny Hallyday et son « Shalom Tel-Aviv », par Marc Knobel

09 Mars 2017 | 189 vue(s)
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Actualité

Vendredi 9 août 2024, s'est tenue la cérémonie en hommage aux victimes de l'attentat terroriste de la rue des Rosiers, organisée par le Crif en collaboration avec la Mairie de Paris. La cérémonie s'est tenue devant l'ancien restaurant Jo Goldenberg, au 7 rue des Rosiers. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé dans la lutte contre l'antisémitisme sous toutes ses formes, en dénonçant notamment celle qui se cache derrière la détestation de l'Etat d'Israël.

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Johnny est malade. Oui, le grand Johnny. Lundi, la fille de Johnny Hallyday avait annoncé que son père souffrait d'un cancer avant de crier au piratage de son compte. Ce mercredi soir, c'est finalement le chanteur lui-même qui prend soin d'envoyer un mot sur Twitter pour rassurer ces fans. Si on lui a dépisté « des cellules cancéreuses » pour lesquelles il est « traité », il assure être confiant sur son suivi. "Mes jours ne sont pas aujourd'hui en danger, rappelle L’Express du 9 mars.

Cela paraîtra peut-être étrange à certains de mes lecteurs, mais j’aime Johnny, j’aime son timbre de voix, j’aime aussi certaines de ces chansons, je suis presque, presque un fan.

Au-delà, il y a des choses chez Johnny que j’aime, comme son « Shalom Tel-Aviv »

Qui le sait? Durant la Guerre des Six-Jours, Johnny Hallyday avait participé à un concert gratuit de  soutien avec Israël (1).

Quelques décennies plus tard, au moment où les escadrons du BDS voulaient obstinément/veulent toujours boycotter les artistes de se produire en Israël, je n’oublie pas que pour sa première visite en Israël en 2012, Johnny avait confié qu'il avait « failli » venir soutenir l'Etat hébreu au moment de la Guerre des Six Jours en juin 1967, mais que le temps qu'il arrive, le conflit était fini.

« J'ai beaucoup d'amis ici. J'ai failli venir au moment de la Guerre des Six jours, mais c'était fini avant que j'arrive », avait raconté le rockeur français à la chaîne privée 10, à la veille de son premier et unique concert en Israël. « C'est une occasion formidable de venir ici. Je regrette de venir si tard mais mieux vaut tard que jamais », avait ajouté le chanteur.

Puis, le chanteur de 69 ans s'était rendu au Mur des Lamentations à Jérusalem, lieu sacré du judaïsme, dans la Vieille ville de Jérusalem, et avait été reçu par le président israélien, Shimon Pérès (Le Point, 29 octobre 2012). Au début du concert, il avait lancé « Shalom Tel-Aviv » et après le concert : « Vous êtes un peuple formidable, je ne vous oublierai jamais », après deux heures de rock et trois rappels. Au même moment, les escadrons du BDS devaient... s’étrangler de rage.

 

 

C’est que Johnny a un lien fort avec les Juifs

Eddy Przybylski, plume émérite de La  Dernière Heure-Les Sports, avait publié en 2010, un livre sur Johnny. Il est interrogé par DH. Belgique (13 mars 2010).

Question : Son père (de Johnny) était collaborateur ?

Eddy Przybylski : On l’a dit et on l’a écrit. Pour ma part, je n’ai trouvé aucune trace de condamnation. Pourtant, j’ai cherché. Par ailleurs, des sources indiquent qu’aucun membre du personnel de cette télévision n’a été poursuivi. Par contre, il est probable que Léon Smet ait eu peur de l’être. Dès après son mariage, au lendemain de la Libération de Paris, il a quitté femme et enfant et il est parti en Espagne. Là où allaient se cacher beaucoup de collaborateurs.

De quoi s’agit-il ?

D'origine allemande, Jacob Mar, le beau-frère de son père, qui au début des années 1940, travaille à Radio Paris - une station contrôlée par les allemands depuis la signature de l’armistice en juin 1940 et placée sous l'autorité de la direction de la Propaganda Abteilung Frankreich, d'où l'occupant véhicule sa propagande et ses doctrines antisémites ; une collaboration pour laquelle il sera condamné, après la guerre(1) - aide en 1943, Léon Smet (le père de Johnny Hallyday), à obtenir un poste de responsable des programmes de la chaîne de télévision allemande destinée aux troupes dans les hôpitaux, dont les studios sont situés dans la capitale. (2)

Dans une longue interview de Libération, « L’Homme en noir », (5 mars 2011), le rocker revient sur ce traumatisme et raconte…

« J’ai été traumatisé par mon enfance. D’avoir été abandonné par mon père à l’âge de 6 mois et par ma mère qui ne pouvait pas s’occuper de moi parce qu’elle était mannequin vedette chez Lanvin. J’ai été élevé par la famille de mon père, qui était un peu saltimbanque. Ils me trimballaient partout dans les rues. La sœur de mon père était mariée à un prince abyssin, et – ce que je n’ai appris que plus tard, ils ne m’envoyaient pas à l’école par peur des représailles, parce que le prince avait été collabo, et que ça se savait un peu dans le quartier en bas de la rue Blanche. Quand j’ai eu l’âge de comprendre, ça m’a choqué… »

Johnny poursuit :

« Mes copains étant juifs, j’étais très mal à l’aise. C’est pour ça qu’à l’époque je me suis inventé un père américain. Pour fuir tout ça. Mon service militaire en Allemagne, dans l’infanterie de marine, m’a fait du bien… »

Par la suite et tout au long de sa carrière et dans le milieu du show biz, Johnny Hallyday côtoiera et fréquentera des Juifs. A un point tel que, sur Internet, certains sites extrémistes insinueront que Johnny pourrait être Juif, avant de proclamer : « Bonne nouvelle : Johnny Hallyday n’ai pas Juif… »

Laissons de côté, les braillards et les petits obsédés. Pour ne nous intéresser qu’à Johnny...

Allez et pour terminer, une petite chanson… Parce que celle-là, je l’aime… et à toi, Johnny, je te souhaite, nous te souhaitons la santé.

 

 

CHANSONS QUE JE T'AIME - JOHNNY HALLYDAY

Auteurs: Lucien Thibaut

Compositeurs: Renard Jean

Editeurs: Editions Des Alouettes,Amplitude Editions Musicales

 

Quand tes cheveux s’étalent

 Comme un soleil d’été

 Et que ton oreiller

 Ressemble aux champs de blé

 

 Quand l'ombre et la lumière

 Dessinent sur ton corps

 Des montagnes, des forêts

 Et des îles aux trésors ...

Quand ta pudeur dit non

 D'une toute petite voix ...

 

 Que je t'aime, que je t'aime, que je t'aime

 Que je t'aime, que je t'aime, que je t'aime

 

 Quand tu ne te sens plus chatte

 Et que tu deviens chienne

 Et qu'à l'appel du loup

 Tu brises enfin tes chaînes

 

 Quand ton premier soupir

 Se finit dans un cri

 Quand c'est moi qui dis non

 Quand c'est toi qui dis oui ...

 

 Que je t'aime, que je t'aime, que je t'aime

 Que je t'aime, que je t'aime, que je t'aime

 

 Quand mon corps sur ton corps

 Lourd comme un cheval mort

 Ne sait pas, ne sait plus

 S'il existe encore

 

 Quand on a fait l'amour

 Comme d'autres font la guerre

 Quand c'est moi le soldat

 Qui meurt et qui la perd ...

 

 Que je t'aime, que je t'aime, que je t'aime

 Que je t'aime, que je t'aime, que je t'aime

 

 Que je t'aime

 Que je t'aime ...

 

 Que je t'aime, que je t'aime, que je t'aime

 Que je t'aime, que je t'aime, que je t'aime

 

 Quand ta bouche se fait douce

 Quand ton corps se fait dur

 Quand le ciel dans tes yeux

 D'un seul coup n'est plus pur

 

 Quand tes mains voudraient bien

 Quand tes doigts n'osent pas

 

 

Notes: 

  1. http://mondediplo.com/2007/06/10degaulle

  2. Éric Lebourhis « Johnny, l'incroyable histoire », paru le 3 mai 2012, Prisma éditions.

  3. Eddy Przybylski, auteur de Les derniers secrets, « La guerre et le destin de Johnny » [archive], sur le site dhnet.be,‎ 13 mars 2010