Discours de Francis Kalifat :
À l'image du dîner du Crif que nous organisons à Paris, les dîners annuels de nos délégations régionales sont pour nous l'occasion d'un échange franc, direct et sans complaisance.
Merci cher Yves Ganansia, président dynamique du Crif Grenoble - Dauphiné et à son équipe, de nous donner ce soir cette opportunité et d'avoir dédié ce dîner à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme, et pour la paix, sujets essentiels dans le contexte actuel, au moment où notre pays est véritablement gangrené par ces fléaux.
J'aurais tellement aimé faire ce soir un bilan ou le fameux dicton "heureux comme D. en France" aurait eu tout son sens!
Malheureusement, c’est un bilan particulièrement dramatique que nous avons à faire.
Depuis les années 2000, nous sommes passés de la violence des mots à la violence physique, et aux meurtres.
Il y a dix ans Ilan Halimi vivait un calvaire qui devait le mener à la mort.
62 ans après la Shoah, un Juif était tué en France au seul motif qu'il était juif.
Victime de la même idéologie, des mêmes préjugés, des mêmes clichés et de la même inhumanité.
Puis, ce fut le massacre de Toulouse : Jonathan, Gabriel, Arié Sandler et Myriam Monsonego étaient victimes du fanatisme et de l'islamisme radical, coupables encore d'être juifs.
Tout au long de ces années, les Français juifs ont dû subir le déferlement de haine anti- juive sur internet et sur les réseaux sociaux.
Subir les campagnes odieuses de boycott dont les auteurs sont de véritables vecteurs de la délégitimisation d'Israël.
Vecteurs de ce nouvel antisémitisme, régulièrement dénoncé par le Premier ministre, Manuel Valls, nouvel antisémitisme virulent et violent, portant les habits de la haine d'Israël et de l'antisionisme.
Comment oublier les déferlements de haine et de violence rappelant les heures les plus sombres de notre Histoire, avec des tentatives d'attaques de synagogues et de commerces identifiés comme appartenant à des Juifs ?
Comment ne pas parler ce soir de la tuerie des journalistes de Charlie ? Coupables d'user de leur liberté d'expression.
Comment ne pas se souvenir de l'assassinat des militaires de Montauban et de Toulouse, des policiers abattus froidement dans la rue ? Coupables de symboliser l'autorité de l'Etat.
Comment ne pas rappeler ce soir la mémoire de Yohan Cohen, Philippe Braham, Yoav Hattab, François Michel Saada, victimes malheureuses de la prise d'otages de l’hyper cacher ? Tous les quatre coupables d'être juifs.
Comment ne pas pleurer les 130 morts du Bataclan, des terrasses parisiennes et les 84 morts du 14 juillet à Nice ? Tous coupables d'être la France, la force vive de sa jeunesse et de son avenir.
Je veux encore rappeler ce soir, l'atroce assassinat du couple de fonctionnaires de police à Magnanville et celui du père Jacques Hamel à Saint Étienne du Rouvray.
Tous ont été les martyrs du terrorisme djihadiste, qui nous a déclaré la guerre, victimes d'un islamisme radical guidé par une vision barbare du monde, et qui veut nous imposer la charia.
Ne nous trompons pas ! C'est le même terrorisme qui frappe en Asie, en Europe, en Afrique ou en Israël.
Ce sont nos démocraties et nos modes de vie qu'ils veulent abattre !
Ce sont les mêmes fanatiques qui se font exploser à Paris, Bruxelles, Bagdad, Istanbul ou Jérusalem.
Vous comprendrez mesdames et messieurs que dans un tel contexte, les Français juifs sont inquiets.
Comment s'étonner alors qu'ils soient si nombreux à s'interroger sur leur avenir en France ?
Comment envisager l'avenir de nos enfants dans un pays où les écoles, les synagogues et tous les lieux communautaires doivent être protégés par des militaires ou des policiers ?
Quel avenir pour les Juifs en France, si porter une Kippa les désignent comme cible ?
Notre situation de Français juifs se fragilise.
Nous continuons d'être des cibles de choix pour les terroristes, même si désormais, ils visent tous les français.
Les enfants et les jeunes constituent l'espoir d'une nation.
Que se passe-t-il aujourd'hui en France pour que les enfants juifs quittent l'école publique, quittent leurs quartiers et parfois même leur pays?
Ceux qui partent ne le font pas parce que la France est un pays antisémite, mais parce
qu'il y a de l'antisémitisme en France.
La plupart des agressions antisémites sont commises par des jeunes de moins de 30 ans, souvent issus de quartiers socialement défavorisés et souvent musulmans.
Je m'opposerai toujours à toute forme d'essentialisation. Mais je crois aussi au besoin impératif de voir les défis tels qu'ils sont pour apporter les réponses les plus justes, en s'appuyant sur l'éducation face à la haine et l'obscurantisme.
L'école doit remplir pleinement son rôle dans l'éducation contre l'antisémitisme, le racisme et la xénophobie et veiller scrupuleusement aux contenus pédagogiques et aux manuels scolaires.
Nous lutterons efficacement contre l'antisémitisme, si et seulement si, nous voyons et nommons les réalités sans excuser, ni stigmatiser !
Les dérives récurrentes prennent souvent racine dans l'ignorance et il est inconcevable de s'y résoudre.
Les Juifs sont en France depuis plus de 2000 ans, ils ont acquis la pleine citoyenneté depuis 1791 et à chaque époque, ils ont contribué à la grandeur de la France.
Je vous le disais, les Juifs sont inquiets. Le Crif aussi est inquiet.
Inquiets de constater qu'alors que nous représentons à peine 1% de la population totale nous avons été en 2015 la cible de 40% de tous les actes racistes recensés dans notre pays, et près de 50% des violences racistes aux personnes, ont été commises contre des Juifs.
Nous prenons acte cher Gilles Clavreul de la forte baisse que vous nous avez annoncée.
Je veux rendre hommage à votre engagement, au travail de la Dilcra ainsi qu'à l'engagement des forces de police, de gendarmerie et de l'armée dont la présence visible et continue dans les rues de nos villes, contribue à la baisse de la délinquance dans notre pays et à la nette amélioration des chiffres que vous nous avez donnés.
Mais convenez avec moi cher Gilles, qu'il en reste encore trop.
L'absence de tout lien direct avec une quelconque aggravation du conflit israélo-palestinien qui à souvent été le prétexte au passage à l'acte antisémite, doit conduire l'ensemble des composantes de la société française, les pouvoirs publics, le monde politique, judiciaire, médiatique, syndical, religieux et associatifs, à une nouvelle réflexion.
A la recherche de nouveaux moyens pour lutter contre cet antisémitisme qui gangrène notre pays et qui entame notre capacité à vivre ensemble.
Face à ces périls :
La tolérance zéro sera ma seule réponse et mon principe d'action !
Tolérance zéro pour les actes antisémites, racistes, négationnistes et tous ceux qui portent atteinte aux Droits de l'Homme.
Tolérance zéro concernant l'antisionisme, qui est une nouvelle forme insidieuse de l'antisémitisme.
Tolérance zéro enfin face aux initiatives de boycott de l'Etat d'Israël qui prospèrent dans les rues de nos villes, dans nos universités, et polluent notre vie culturelle.
Nous ne voulons plus voir, monsieur le Préfet, monsieur le Maire, ces quelques centaines de personnes, insulter les communautés juives de Paris, Marseille, Lyon, Grenoble ou Montpellier et de biens d'autres villes encore, lors de leurs rassemblements dont nous en demandons l'interdiction totale !
Le boycott est illégal dans notre pays. La loi doit s'appliquer.
Nous ne voulons plus voir sur les frontons de certaines de nos mairies le portrait de terroristes érigés en héros alors qu’ils ont sur les mains, le sang des victimes civiles des attentats qu'ils ont perpétrés, qu’ils ont été condamnés par des tribunaux civils d'un état démocratique.
Nous ne voulons plus voir ces mêmes terroristes faits citoyens d'honneur de ces mêmes communes.
Au Crif, au-delà des combats que nous menons au quotidien, notre choix sera de poursuivre résolument sur les projets d'avenir, de travailler en faveur du vivre ensemble avec des acteurs de la société française, et d'œuvrer au retour de la fraternité dans notre pays.
Ensemble, avec vous tous, nous nous battrons pour que le dicton «heureux comme D. En France » puisse retrouver tout son sens.
En cette veille du nouvel an juif, Roch Hachana, formons le vœu que l'année qui arrive soit pour notre pays une année de paix et de tranquillité pour l'ensemble de ses citoyens.
Formons le vœu que le vivre ensemble ne soit pas qu'un slogan !
Formons le vœu de la sérénité retrouvée pour les Français juifs !
Formons le vœu enfin qu’Israël, pays si cher à notre cœur, puisse connaître la paix dans la sécurité !
Discours d'Yves Ganansia :
Au fil des ans, le diner du CRIF Grenoble Dauphiné est devenu un rendez-vous Républicain unique où nous avons le plaisir d’accueillir les acteurs politiques, les autorités civiles et religieuses, les responsables associatifs, les représentants des médias, les personnalités du monde universitaire et scientifique ainsi que les représentants des services de l’Etat. Je tiens à vous remercier pour votre présence et pour votre fidélité à ce rendez-vous annuel.
Ce dîner se veut un moment privilégié, de dialogues et d’échanges, autour des valeurs qui nous rassemblent pour établir une communauté de destin. Cette communauté qui dépasse aujourd’hui le cadre de la ville et de l’agglomération pour atteindre la taille d’une Métropole Régionale. C’est pourquoi nous avons demandé à monsieur Christophe Ferrari, Président de Grenoble Alpes Métropole, de présider ce 14ème dîner du CRIF Grenoble Dauphiné et je le remercie d’avoir accédé à notre sollicitation.
Nous avons dénoncé à maintes reprises ces dernières années la montée du racisme et de l’antisémitisme dans notre pays. Fin 2014, le Président de la République engageait la mobilisation de la Nation et déclarait la lutte contre le racisme et l’antisémitisme « grande cause nationale pour 2015 ». Notre invité d’honneur, Monsieur Gilles CLAVREUL, nommé Délégué Interministériel à la Lutte contre le Racisme et l’Antisémitisme, dressera un tableau de la situation et nous donnera un premier bilan de son plan d’actions. Je le remercie d’avoir accepté l’invitation du CRIF Grenoble Dauphiné pour sa première visite dans notre ville.
Mais avant de poursuivre mon propos, je voudrais saluer quelques personnalités qui ont fait récemment leur entrée sur la scène publique grenobloise et qui participent à leur premier diner du CRIF à Grenoble. Tout d’abord vous, Monsieur Le Préfet Lionel BEFFRE, qui nous a reçu dès votre arrivée fin mai. Vous arrivez de Polynésie Française où vous n’avez pas été confronté aux problèmes d’antisémitisme mais vous avez immédiatement pris en compte nos besoins sécuritaires. Grâce à la diligence de vos services, particulièrement monsieur GRIMAUD, directeur de cabinet, nous avons pu obtenir des subventions de l’Etat pour la sécurisation de l’école juive mais aussi du nouvel Espace des Cultures Simone Lagrange. Au nom de toute la communauté juive, je tiens à vous remercier chaleureusement.
Je tiens à saluer le nouveau Premier Président de la Cour d’Appel, Jean François BEYNEL, le nouveau Procureur Général Jacques DALLEST ainsi que le nouveau Général Vincent PONS commandant la 27ème BIM qui nous font l’honneur de participer à ce dîner.
J’en profite pour souligner l’action remarquable de tous les services de l’Etat (justice, police, gendarmerie, armée) pour protéger les lieux de culte et les lieux de vie de la communauté juive et poursuivre les auteurs d’actes et d’insultes antisémites.
Les statistiques du Ministère de l’Intérieur et du Service de Protection de la Communauté Juive montrent une baisse certaine du nombre d’actes antisémites durant l’année 2015 : 808 actes antisémites commis en France en 2015 ayant donné lieu à un dépôt de plainte contre 851 en 2014. Cet infléchissement de la courbe dont nous pourrions nous féliciter, ne doit pas cacher la réalité de la situation. En 2015, une fois de plus, les juifs qui représentent moins de 1% de la population totale, sont la cible de 40% des actes racistes commis en France et de 49% de violences racistes aux personnes.
Nous nous félicitons de la mise en place, sous l’égide du Premier Ministre, d’une mission interministérielle de lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Mais cette mission dispose t’elle des moyens et d’une stratégie pour combattre ce fléau ?
C’est à vous Gilles CLAVREUL de nous le dire ce soir.
Dans votre récent rapport, vous préconisez la répression, l’éducation, la mobilisation. Sur le terrain, la DILCRA est chargée d’animer le combat quotidien contre la haine au contact direct des associations, des services décentralisés de l’Etat et des collectivités locales.
Qu’en est il dans notre département ?
Sur 218 projets financés, dans 60 départements, je n’ai rien noté pour le département de l’Isère.
De même, le plan interministériel prévoit l’installation dans chaque département d’un comité opérationnel contre le racisme et l’antisémitisme (CORA). Depuis avril 2015, 78 comités ont été installés, qu’en est il dans le département de l’Isère ?
Les différentes associations que fédère le CRIF à Grenoble sont toujours prêtes à collaborer pour endiguer le racisme, l’antisémitisme et toute forme de xénophobie.
Rappelons nous les paroles du prophète ISAÏE: « Montrez votre amour pour l’étranger car vous avez été étranger dans le pays d’Egypte ».
Ce combat doit être mené en profondeur par l’éducation, la culture et la mémoire. Nous avons à plusieurs reprises demandé à la mairie de Grenoble de reprendre les voyages de collégiens à Auschwitz, interrompus depuis 2 ans, et nous espérons que des solutions seront trouvées rapidement, car les lieux de mémoire et d’histoire jouent un rôle déterminant dans la comprenhension des mécanismes qui sous-tendent les crimes de masse et de génocide.
Il nous semble que Grenoble Alpes Métropole, sous l’impulsion de son Président pourrait être un catalyseur pour des actions à mener dans ces domaines prioritaires que sont l’éducation, la culture et aussi les voyages mémoriels. A ce sujet, l’implication du Président de région, pour permettre la mise en réseau des lieux de mémoire (Izieu, Plateau du Vercors, Chambon sur Lignon, Dieulefit…) nous paraît une initiative très intéressante pour faciliter la connaissance de notre histoire auprès des jeunes générations.
Depuis quelques années, se développe dans notre pays une nouvelle forme d’antisémitisme sous couvert d’antisionisme. C’est une campagne de dénigrement systématique visant l’Etat d’Israël auquel nous sommes très attachés.
Le 16 avril dernier, la délégation française à l’Unesco a osé voter cette stupéfiante résolution, portée par les Etats Arabes, niant tout lien entre le peuple juif et le Mur Occidental (ou Mur des Lamentations).
Ainsi la France ne s’est pas seulement fourvoyée en contribuant à une diabolique réécriture de l’histoire, elle a aussi prouvé à quel point elle avait une piètre connaissance de la réalité dans cette Jérusalem complexe où juifs, musulmans et chrétiens parviennent tout de même à vivre ensemble, en dépit des terroristes qui poignardent militaires et civils israéliens.
Cette résolution révisionniste et négationniste qui bafoue 3 mille ans d’histoire du peuple juif, affecte aussi les racines juives du christianisme comme en témoignent les réactions indignées de l’Archevêque de Paris ou du grand Rabbin de France :
« Pour Jérusalem, je ne me tairai pas… »
Cette campagne de délégitimassions est orchestrée dans notre pays par le mouvement BDS (Boycott Désinvestissement Sanction) qui prône le boycott des produits mais aussi du peuple israélien. Nous l’avons déjà écrit dans la presse et nous ne cesserons pas de le marteler : « Ce boycott est illégal, injuste, inefficace et illégitime. »
Ce boycott n’est qu’une forme de plus , une forme de trop des opérations de tous ordres qui, tout au long de l’histoire, ont été menées pour isoler les juifs, les séparer des autres, les priver de tout contact intellectuel, économique, humain, avec le monde.
Pendant des siècles, on a refusé à des êtres le droit d’exister parce qu’ils étaient juifs. Aujourd’hui on refuse à un Etat le droit d’exister parce qu’il est juif. Nous ne sommes pas dupes. Nous ne nous tairons pas. Et nous ne laisserons pas faire.
Le 20 juillet 2016, des membres du mouvement BDS sont intervenus à l’hypermarché Carrefour de Meylan afin de promouvoir le boycott des produits israéliens. Ensuite, ils ont dressé un stand place Félix Poulat à Grenoble avec distribution de tracts injurieux puis ont tenu un meeting place Paul Mistral. Sur la foi de témoignages et de vidéos parues sur internet, le CRIF portera plainte devant le procureur de la République, afin de faire respecter la loi (art. 225-1 et 225-2 du code pénal).
Après une année 2015 dramatique, les événements tragiques de l’été dernier nous ont encore davantage plongé dans la consternation et l’horreur. L’attentat massif de Nice, l’assassinat barbare du prêtre Jacques Hamel dans une église à St Etienne du Rouvray, mais aussi le meurtre de deux policiers à Magnanville, nous ont fait prendre conscience des graves dangers qui menacent notre pays.
Ainsi, après avoir attaqué la liberté d’expression et la liberté de culte, les terroristes islamistes s’en sont pris à notre liberté de vivre.
On tue en France :
- Des juifs pour ce qu’ils sont
- Des caricaturistes pour ce qu’ils pensent
- Des policiers pour ce qu’ils représentent
- Des Français pour ce qu’ils incarnent
Depuis les tueries perpétrées par Mohamed Merah en 2012 à Montauban et Toulouse, le CRIF avait prévenu que si ces actes terroristes frappaient des français juifs, parce qu’ils étaient juifs, ce serait bientôt tous les français qui seraient concernés. Aujourd’hui, c’est l’ensemble de la Nation qui est visée pour les valeurs républicaines qu’elle représente.
Et combien de temps encore allons-nous allumer des bougies, déposer des fleurs, écrire des messages sur les lieux de ces crimes horribles ?
Résilience : du latin « resilire » (rebondir), c’est la faculté pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l’événement traumatique pour ne plus, ou ne pas, avoir à vivre dans la dépression et se reconstruire.
Résistance : phénomène décrit en biologie par lequel des organismes vivants (bactéries) résistent par mutation pour survivre à un agent extérieur conçu pour les tuer.
Il est temps pour nous de passer de la Résilience à la Résistance pour défendre les valeurs de notre République, car nous devons toujours garder à l’esprit les paroles de Winston Churchill s’adressant aux signataires des accords de Munich :
« Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur, vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre ».
Dans cette période troublée, nombre de nos concitoyens juifs quitte la France pour d’autres horizons : Israël mais aussi le Canada ou les Etats Unis. Pourtant je peux vous affirmer notre attachement viscéral à notre France, pays des Lumières qui a tant donné au peuple juif et à laquelle le peuple juif a tant donné.
« La France sans les juifs ne serait pas la France » Manuel Valls.
Mesdames et messieurs, le 12 septembre dernier vous étiez présents avec la communauté juive pour l’inauguration de l’Espace des Cultures Simone Lagrange. Ce nouveau centre communautaire réunissant une synagogue et un centre culturel a été réalisé grâce au Fond Social Juif Unifié mais grâce aussi à la généreuse participation de la Mairie de Grenoble, du Conseil Départemental et du Conseil Régional, que nous tenons à remercier ici encore.
C’est un acte réciproque de foi et d’espérance en l’avenir et un message très fort adressé aux jeunes générations.
OUI il y a un avenir pour les juifs en France.
OUI nous sommes solidaires avec tous les français de toutes confessions, de toutes couleurs, de toutes origines pour défendre les valeurs de notre République et construire ensemble une communauté de destin.