Stéphanie Dassa

Directrice de projets

Blog du Crif - Notre-Dame de Nice : Et Dieu dit : "Qu'as tu fait ?" (Gn 4)

30 Octobre 2020 | 417 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Le 33ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 7 mars 2018.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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Le 4 février 2018, le Crif et les Amis du Crif ont organisé un voyage de mémoire dans les camps d’Auschwitz-Birkenau. Près de 200 personnes ont participé à cette journée exceptionnelle, qui a marqué les mémoires de chacun. Une délégation d’élus et de personnalités publiques m'a également accompagné. Nous avons aussi eu l'honneur d'être accompagnés par Ginette Kolinka, réscapée d'Auschwitz.

En fin de journée, nous avons tenu une courte cérémonie d'hommages ponctuée de plusieurs discours et de prières animées par le Rabbin Moché Lewin. En conclusion de cette intense journée, le Shofar a resonné au milieu du silence etourdissant de l'immense complexe de Birkenau.

Depuis quelques semaines, le texte épistolaire de Sholem Aleichem a investi la petite – mais non moins prestigieuse – scène du Théâtre de la Huchette, à Paris.

Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

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Actualité

Dans le cadre du match de foot qui doit opposer le RC Strasbourg au Maccabi Haïfa FC, le Préfet de la Région Grand-Est a publié ce matin un arrêté inquiétant et profondément dérangeant. Je me suis entretenu avec le Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l'Intérieur, et avec le Directeur de Cabinet du Préfet du Bas-Rhin. Un nouvel arrêté devrait être publié, supprimant notamment l'interdiction des drapeaux nationaux et des signes de soutien aux deux équipes.

"Les juges d’instruction viennent enfin de rendre leur décision dans le meurtre barbare de Sarah Halimi, dans une ordonnance rendue le 12 juillet dernier. Elles estiment qu’il existe des "raisons plausibles" de penser que le discernement du suspect était "aboli" au moment des faits. Si elle est sans surprise, cette décision reste difficilement justifiable."

Ma réaction après l'annonce du report du vote de l'Assemblée nationale pour l'adoption de la définition de l'antisémitisme de l'IHRA. L'Assemblée nationale a également annoncé qu'avant d'être examinée, la proposition de résolution serait réécrite.

Dans cette éditorial, je m'exprime sur la décision du parquet de Paris de s'opposer à l'incarcération d'Alain Soral. Une décision que je juge inacceptable.

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

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La semaine passée, lors d'une Conversation du Crif, une question a été posée au Père Christophe Le Sourt sur la réaction des catholiques face au terrorisme et reprenant l'exemple de l'assassinat atroce du Père Hamel.

Question légitime à laquelle l'homme d'église a répondu sans détour en citant le psaume 19 "Ensemble, debout, nous résistons". Ce qui signifie "Nous ne pouvons être autre chose que ce que nous sommes, nous catholiques, moi prêtre, je crois en la force de la prière et c'est ma seule arme".

C'est ainsi que nous avons bâti le dialogue entre Juifs et Chrétiens, en acceptant l'autre tel qu'il se définit, et non pas tel qu'on "aimerait" qu'il soit.

Hier matin, jeudi 29 octobre, vers 9h, à l'annonce qu'il "se passait quelque chose de grave vers la basilique de Nice" notre premier réflexe fut de contacter le Père Le Sourt.

Aujourd'hui, vendredi 30 octobre, nous connaissons les faits : un terroriste est entré dans la basilique à l'heure de la messe et a opéré son oeuvre démente de répandre la mort parmi ceux et celles qui s'ils sont à cette heure à la messe ne sont pas des croyants d'occasion mais bien de fervents catholiques qui débutent leur journée par cet exercice spirituel de rendre grâce à Dieu et de faire de chaque jour qui vient un jour meilleur. Et c'est dans ce moment d'intimité profonde que le terroriste, ce Cain post moderne, a égorgé, décapité, poignardé trois personnes. 

Le président du Crif Francis Kalifat a très tôt exprimé dans un tweet sa solidarité avec les Catholiques, appuyé par de nombreux messages de solidarité des délégations régionales du Crif.

De nombreuses autres déclarations de soutien émanant des Juifs de France ont suivi, notamment celle du Grand Rabbin Korsia qui n'a pas manqué d'emprunter un mot cher à la liturgie chrétienne, l'espérance en écrivant "C'est l'espérance qui a toujours fondé notre vision de la société, que ce soit grâce à nos textes religieux ou que ce soit par l'appel de la République."

Que disent ces manifestations qui vont au-delà de l'empathie ? Elles disent aux Catholiques que nous, Juifs, sommes malheureusement bien placés pour comprendre ce qui a frappé dans la Basilique de Nice. Ces messages leur disent que nous ne voulons pas qu'ils goûtent comme nous la saveur amère de la solitude. Souvenons-nous de celle qui nous a meurtri lorsque les premiers attentats ont touché le sol français et que la communauté nationale aveuglée n'a pas pris le sens de ce qui se tramait.

Cela, Jacqueline Cuche, la présidente de l'Amitié Judéo-chrétienne de France, n'a pas omis de le rappeler dans son communiqué où elle "remercie la communauté juive de France, elle même si souvent éprouvée". L'Eglise, elle, l'a répété à l'envi à chaque acte ou attentat antisémite : l'antisémitisme et la haine des Juifs ne sont pas compatibles avec la foi Chrétienne et sont une atteinte à Celui vers qui nous remettons notre être intime. Cette proximité est une des expressions de la Fraternité, qu'elle soit biblique ou républicaine ne change rien au sens du mot, ni à sa face sombre.  Face sombre car il y a de fausses fraternités, des fraternités d'opportunisme, des fraternités de détestation, des fraternités narcissiques, des fraternités pour plaire.

De ces fraternités-là, nous n'avons pas besoin. Celles et ceux qui sont engagés pour le dialogue savent très bien qu'il ne s'agit pas de se lover dans des termes enchanteurs et lyriques. Le dialogue ce n'est pas cette mauvaise littérature, c'est un chemin difficile, ce sont des rencontres insolites, et c'est surtout la confrontation volontaire à un univers fait d'autres constructions spirituelles et intellectuelles voire sensitives. C'est ce travail complexe qu'il faut mettre en exergue, ces longues années d'apprentissage qu'il faut vanter et qui sont le socle de tout.

Parce que nous avons appris à nous connaître, parce que nous avons appris à nous respecter sans condescendance, parce que nous avons mis en perspective nos différences théologiques parfois irréductibles, nous sommes en mesure aujourd'hui d'écrire comme me l'écrivait hier soir Frère Louis Marie, supérieur du monastère d'Abu Gosh près de Jérusalem : "C'est ensemble et par la force de notre rencontre que nous pouvons et devons vaincre cette barbarie"

Ceux qui veulent nous détruire doivent savoir que notre relation ne fait que se renforcer à chaque attaque et dans cette relation il n'y a qu'une valeur suprême : l'amour de la vie, ici et maintenant.

 

Stéphanie Dassa, Directrice de projets au Crif, en charge des activités de la commission du Crif des relations avec les Chrétiens, membre du Comité directeur de l'Amitié judéo-chrétienne de France