Blog du Crif - Le Carreau du Temple d'avant

12 Septembre 2018 | 597 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Le Hors-série de L'Express numéro 28, "Regards sur l'Histoire" consacré aux Juifs de France a mis en émoi une partie de la communauté juive, François Heilbronn, professeur des universités associé à Sciences-Po Paris et Président des Amis français de l'université de Tel-Aviv lui a adressé deux lettres ouvertes publiées dans l'Arche.
 

 

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

L'antisémitisme est comme une bête particulièrement enragée et puante. Il rôde, nous ne le savons que trop bien...

Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

"Dites-moi que ce furent des cauchemars, que le monde s'améliore de jour en jour, que des flammes de lumière jaillissent en chaque point du globe."

Article paru dans le HuffinghtonPost.fr

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Opinion

Fausses rumeurs, photos ou vidéos truquées… les fausses informations, ou fake news, inondent le net. La désinformation va parfois plus loin, prenant la forme de théories à l’apparence scientifique.

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Photo : Foire de Paris, 1904 - Carreau du Temple

Il n’a pas toujours été le lieu que nous connaissons aujourd’hui. Il fut un temps que je voudrais brièvement conter, avec nostalgie et tendresse, avec respect aussi pour tous ceux et celles qui y ont travaillé durant des décennies.

Remontons donc le temps.

Quatre pavillons de bois seront édifiés en 1809. Leurs noms indiquent la spécialité des marchands : le carré du Palais Royal pour la belle dentelle et les innombrables soieries, le Pavillon de Flore pour la literie et les cotonnades, le Pou Volant (drôle de nom) pour la petite friperie et la Forêt Noire pour les vieux cuirs.

Sous l’impulsion en 1863 du Baron Hausmann, des édifices de fer, de fonte et de verre remplacent bientôt ceux de bois et de pierre. Sur 23000 mètres carrés, l’ensemble se compose de six pavillons qui s’étendent jusqu’à la rue du Temple. En 1901, la Ville de Paris (déjà) envisage la démolition d’une partie des pavillons alors désertés. La presse s’empare du sujet. Finalement, en 1904, la première foire de Paris a lieu dans l’édifice mais quatre des six bâtiments sont détruits en 1905. En 1981, une partie des pavillons restants sont restaurés et classés monuments historiques.

C’était quoi le Carreau du Temple dans les années 1970 ?

Même la célèbre Place de la République bâtait au cœur du Carreau, car les gens sortaient du métro pour s’y rendre. Un cœur qui battait tous les matins au cœur même de l’activité de ces marchands et de leur amour du métier. Ces forains, comme on les appelait. Au Carreau se pressaient les marchands de fripes, de fringues et les acheteurs et curieux. La journée commençait tôt le matin. Rue de la Corderie, les marchands trainaient de longs paniers en osier. A l’intérieur, se trouvait la marchandise : manteaux, pantalons, chemises, chaussures. Puis, les paniers à roulettes d'1m40 de haut pour une longueur d'1m50, étaient rangés. Les marchands composaient l’étalage sur une sorte de table basse en bois, de 0m80 de haut environ. 9h00 était l'heure d'ouverture au public. On allait pouvoir marchander. Un curieux ballet entre marchands et clients qui se pressaient dans les allées. Quelquefois, il y avait tant de monde, que l’on ne pouvait plus circuler. En ce bâtiment, travaillaient donc de petits commerçants, provenant pour la plupart d’Europe de l’Est et des Juifs qui avaient survécu à la Shoah. Leurs commerces avaient été spoliés durant l’occupation et placés entre les mains d’un administrateur provisoire. Puis, vinrent ensuite les marchands du bassin méditerranéen.

Mais, le Carreau du Temple n’était pas qu’un marché de fripes, plutôt folklorique, où se vendait de la confection. C’était un lieu de passage, un lieu de vie, qui faisait justement vivre tout le quartier et bien au-delà. Là, se rencontraient les parisiens, les provinciaux, les immigrés, les gens aisés et les pauvres d'entre les pauvres. Et dans une ambiance quelquefois survoltée s’écrivait l’histoire/une histoire de l’immigration, de la classe ouvrière, du « petit » monde et de tout le monde.

Lorsque Paris était un grand village populaire. Et que son peuple se pressait au Carreau.

Marc Knobel

Cet article a été publié dans le Journal du Carreau du Temple, n°1, septembre 2018, page 2.

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