Blog du Crif - Le Carreau du Temple d'avant

12 Septembre 2018 | 597 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Jeudi 6 septembre s'est tenue la cérémonie d'échange des vœux entre les responsables de la Communauté juive, la Maire de Paris Anne Hidalgo et la présidente du Conseil régional d'Ile de France Valérie Pécresse.

Jeudi 26 juillet, j'ai écrit au Ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian afin de lui faire part de mon étonnement face à l'absence de mention d’Israël dans les déclarations du Quai d'Orsay suite à l'évacuation de casques blancs syriens.

Mercredi 25 juillet, j'ai adressé des courriers aux Présidents respectifs de la Fédération Française des Échecs et de la Fédération Française de Judo. L'objectif : mener à bien le combat pour l'égalité et contre la discrimination de toute nature.

Fausses rumeurs, photos ou vidéos truquées… les fausses informations, ou fake news, inondent le net. La désinformation va parfois plus loin, prenant la forme de théories à l’apparence scientifique.

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Opinion

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous à travers ces chroniques culinaires !

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Photo : Foire de Paris, 1904 - Carreau du Temple

Il n’a pas toujours été le lieu que nous connaissons aujourd’hui. Il fut un temps que je voudrais brièvement conter, avec nostalgie et tendresse, avec respect aussi pour tous ceux et celles qui y ont travaillé durant des décennies.

Remontons donc le temps.

Quatre pavillons de bois seront édifiés en 1809. Leurs noms indiquent la spécialité des marchands : le carré du Palais Royal pour la belle dentelle et les innombrables soieries, le Pavillon de Flore pour la literie et les cotonnades, le Pou Volant (drôle de nom) pour la petite friperie et la Forêt Noire pour les vieux cuirs.

Sous l’impulsion en 1863 du Baron Hausmann, des édifices de fer, de fonte et de verre remplacent bientôt ceux de bois et de pierre. Sur 23000 mètres carrés, l’ensemble se compose de six pavillons qui s’étendent jusqu’à la rue du Temple. En 1901, la Ville de Paris (déjà) envisage la démolition d’une partie des pavillons alors désertés. La presse s’empare du sujet. Finalement, en 1904, la première foire de Paris a lieu dans l’édifice mais quatre des six bâtiments sont détruits en 1905. En 1981, une partie des pavillons restants sont restaurés et classés monuments historiques.

C’était quoi le Carreau du Temple dans les années 1970 ?

Même la célèbre Place de la République bâtait au cœur du Carreau, car les gens sortaient du métro pour s’y rendre. Un cœur qui battait tous les matins au cœur même de l’activité de ces marchands et de leur amour du métier. Ces forains, comme on les appelait. Au Carreau se pressaient les marchands de fripes, de fringues et les acheteurs et curieux. La journée commençait tôt le matin. Rue de la Corderie, les marchands trainaient de longs paniers en osier. A l’intérieur, se trouvait la marchandise : manteaux, pantalons, chemises, chaussures. Puis, les paniers à roulettes d'1m40 de haut pour une longueur d'1m50, étaient rangés. Les marchands composaient l’étalage sur une sorte de table basse en bois, de 0m80 de haut environ. 9h00 était l'heure d'ouverture au public. On allait pouvoir marchander. Un curieux ballet entre marchands et clients qui se pressaient dans les allées. Quelquefois, il y avait tant de monde, que l’on ne pouvait plus circuler. En ce bâtiment, travaillaient donc de petits commerçants, provenant pour la plupart d’Europe de l’Est et des Juifs qui avaient survécu à la Shoah. Leurs commerces avaient été spoliés durant l’occupation et placés entre les mains d’un administrateur provisoire. Puis, vinrent ensuite les marchands du bassin méditerranéen.

Mais, le Carreau du Temple n’était pas qu’un marché de fripes, plutôt folklorique, où se vendait de la confection. C’était un lieu de passage, un lieu de vie, qui faisait justement vivre tout le quartier et bien au-delà. Là, se rencontraient les parisiens, les provinciaux, les immigrés, les gens aisés et les pauvres d'entre les pauvres. Et dans une ambiance quelquefois survoltée s’écrivait l’histoire/une histoire de l’immigration, de la classe ouvrière, du « petit » monde et de tout le monde.

Lorsque Paris était un grand village populaire. Et que son peuple se pressait au Carreau.

Marc Knobel

Cet article a été publié dans le Journal du Carreau du Temple, n°1, septembre 2018, page 2.

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