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Publié le 16 Février 2015

Monsieur Alain Fontanel 1er Adjoint au Maire invité d'honneur des Matinales du CRIF Alsace

« Et maintenant : que faire ? Idées, Actions, quelle action municipale ? »

 

Le 12 février 2015, le CRIF Alsace a organisé une « matinale » au cours de laquelle Alain Fontanel, 1er Adjoint au maire et Vice-Président de l'Eurométropole Strasbourg, est intervenu sur le thème
Devant un public de près de 60 personnes, particulièrement attentif, M.Fontanel est largement revenu sur les événements de janvier. Il a déploré que les symboles de la République aient été attaqués : valeurs d'égalité, de respect de l'être humain… Il a relevé que trois foyers de l'Islamisme doivent être traités d'urgence : l'école, les prisons et certains lieux de cultes musulmans.
Il a affirmé que l'antisémitisme n'est pas le combat des Juifs, mais celui des tous les démocrates ; « lorsque les Juifs sont menacés, la démocratie est menacée ».
Un des moyens mis en œuvre par la Ville de Strasbourg est la Conférence citoyenne (voir le site de la Ville). Le vrai chantier, c'est l'école et la Ville va utiliser le périscolaire pour l'enseignement de la citoyenneté, et ce dès le plus jeune âge. M.Fontanel a indiqué que l'action de la ville sera poursuivie sur différents axes : le devoir de mémoire, la compréhension de l'autre, notamment à travers le dialogue inter religieux, la valorisation de la laïcité en précisant que la contestation du Concordat est une erreur, car il permet un climat moins tendu que dans d'autres lieux. En ce qui concerne l'autorité, l'ordre, M.Fontanel a déclaré être pour le principe de la « tolérance zéro » pour tout acte et comportement portant atteinte aux valeurs de la République.
M.Fontanel a répondu à de nombreuses questions.
Concernant la lutte contre l'antisémitisme, l'adjoint au maire a souhaité trouver des acteurs pour intervenir dans les quartiers, car « l'antisémitisme n'est pas une opinion, mais un délit ».
Concernant la laïcité, M.Fontanel a rappelé l'intérêt du Concordat, mais aussi le nécessaire travail sur cette laïcité : il a constaté qu'il est difficile de trouver des intervenants pour l'expliquer et qu'il est nécessaire d'élaborer un corpus commun, car des enseignants, des parents, des éducateurs sont démunis.
D'autres actions doivent être entreprises : le travail sur la parentalité en associations avec les maires, les réseaux sociaux pour lesquels la vigilance de tous est nécessaire.
En ce qui concerne les lieux de culte musulman, M.Fontanel a démenti la création d'un tel lieu public dans le nouveau consulat de Turquie. Il a expliqué que les financements extérieurs des Mosquées ne peuvent être supprimés, mais ils doivent être réduits ; on doit en connaître les sources et la Ville exigera des contreparties formalisées, notamment en ce qui concerne les Imams. La Ville a besoin d'interlocuteurs du culte musulman structuré et d'un dialogue permanent en concertation avec la préfecture.
Concernant les 137 jihadistes identifiés en Alsace,  une concertation est organisée avec l’État, le Gouvernement pour assurer la sécurité des citoyens. La Ville n'a eu aucune hésitation quant à la protection par les militaires. La question de leur présence se posera certainement à terme, mais elle sera réglée en concertation avec tous les interlocuteurs concernés.
Concernant le dialogue interreligieux, M.Fontanel y est tout à fait favorable et la Ville soutient différentes actions : le bus de l'amitié judéo-musulmane du Rabbin Michel Serfaty, les associations qui vont dans les cités, les initiatives dans les écoles…
Suite à une question portant sur le chômage, M. Fontanel a certes reconnu que cela peut être un facteur, mais il a indiqué qu'il n'y a pas de lien de causalité direct entre chômage, antisémitisme et Islamisme.
Concernant le conflit israélo-palestinien, M.Fontanel a estimé que l'amalgame constitue une nouvelle forme d'antisémitisme. Il faut lutter contre cet amalgame par l'éducation et la Ville a la volonté de conforter ses jumelages avec les villes israéliennes en vue de poursuivre les échanges dans une perspective de fraternité.
Enfin, M.Fontanel a souhaité répondre à une question qui ne lui avait pas été posée ! Elle concerne M.Dieudonné. Il a regretté sa venue et a rappelé les démarches judiciaires et leurs résultats à Strasbourg et dans d'autres villes, tant sur le plan de l'atteinte à l'ordre public que sur le plan du droit commercial à travers les contrats qui lient les mairies avec les lieux d'accueil des spectacles.
M.Fontanel est convaincu que notre droit n'est pas adapté à ce genre de situation.  Suite à une démarche conjointe du CRIF Alsace et de la LICRA , la Ville a entamé une analyse juridique afin de pouvoir disposer des outils juridiques pour permettre l'interdiction de tels spectacles.
M.Fontanel a conclu « pas de triste sire dans la capitale européenne des droits de l'Homme »