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Publié le 15 Juillet 2021

Crif/Vel d'Hiv - Il y a 79 ans, la rafle du Vel d'Hiv, en plein cœur de Paris

Les 16 et 17 juillet 1942 s'est déroulée la rafle du Vel d'Hiv, en plein Paris. Pendant ces deux journées de chaos, 13 152 Juifs ont été arrêtés.

Les 16 et 17 juillet 1942, au coeur d'un Paris baigné dans la chaleur de l'été, 13 152 juifs sont arrêtés pendant la rafle du Vel d'Hiv.

Parmi eux, 4 115 enfants.

La rafle du Vel d'Hiv est la plus grande arrestation massive de Juifs réalisée en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Plus de 7 000 policiers et gendarmes français sont mobilisés.

Le 25 juin 1942, les Allemands demandent l'arrestation de 22 000 Juifs dont 40 % de Juifs français. Pierre Laval décide de collaborer à la rafle en confiant son exécution à la police française. 13 152 Juifs, en majorité des femmes et des enfants, sont arrêtés les 16-17 juillet 1942. 

Certains des Juifs arrêtés sont directement emmenés par autobus au camp de Drancy. Mais une plus grande partie d'entre eux est envoyée vers le Vélodrome d'Hiver situé dans le 15ème arrondissement de Paris, qui sert de prison provisoire. Des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants sont alors parqués pendant quatre jours, sans nourriture et avec un seul point d'eau, dans une chaleur étouffante et une odeur épouvantable. 

Par la suite, les prisonniers du Vel d'Hiv sont conduits dans les camps de Drancy, Beaune-la-Rolande et Pithiviers (les camps d'internement du Loiret), avant d'être déportés vers les camps d'extermination nazis. 

 

À l'origine, les Allemands n'avaient pas prévu de déporter les enfants de moins de 16 ans. Mais Pierre Laval insiste pour que les enfants ne soient pas séparés de leurs parents « dans une intention d'humanité », comme il l'explique au Conseil des ministres du 12 juillet. Les familles avec enfants sont regroupées dans les camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande.

Les chefs SS n’autorisent pas la déportation des enfants de moins de 14 ans avant le 14 août 1942. Ainsi, alors que leurs mères sont déportées dès le 3 août 1942, les enfants, parfois très jeunes, restent seuls à Beaune-la-Rolande et Pithiviers, en attente de leur transfert vers une destination inconnue.

Le 14 août, la police française transfère à Drancy un premier convoi d’enfants de moins de 13 ans. Ils sont sales, encombrés de baluchons, hagards. La dureté des camps du Loiret les a terriblement affaiblis. La SS a ordonné que les convois d’enfants soient systématiquement composés d’au moins d’un adulte. C’est ainsi que l’on découvre des listes de convois avec une mère de famille pour plus de 15 enfants.

Après un voyage interminable dans les wagons à bestiaux scellés, les enfants arrivent à Auschwitz-Birkenau et dans les autres camps de concentration et d’extermination.

La rafle accentue la collaboration entre Vichy et l'occupant allemand, une collaboration longtemps occultée dans l'Histoire. Il a fallu attendre le 16 juillet 1995 pour que le président Jacques Chirac reconnaisse officiellement « que ces heures noires souillent à jamais notre histoire, et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'Etat français ».

 

 

La cérémonie nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'état français et d'hommage aux Justes de France, commémorant la rafle du Vel’ d’Hiv’ est organisée chaque année par le Gouvernement, en collaboration avec la Commission du Souvenir du Crif.

Cette année, elle aura lieu le dimanche 18 juillet 2021, à 11h15 et sera diffusée en direct. Pour en savoir plus, cliquez ICI.