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Photographie du rang protocolaire
Cette cérémonie dédiée à la mémoire des crimes racistes et antisémites commis par l’État français et en hommage aux Justes de France témoigne d’un engagement collectif à se souvenir à la fois de l’ignominie des persécutions et du courage de ceux qui, Justes parmi les nations, se sont dressés contre la barbarie, et d’une volonté de lutter contre l’ignorance et l’oubli.
Aux côtés notamment de Lydia Guirous, Préfète déléguée à l’égalité des chances et la lutte contre les discriminations représentant le préfet de la région Nouvelle Aquitaine et de Gironde, d’Olivier Escots, représentant le Maire de Bordeaux, et de nombreux parlementaires de la Gironde, ainsi que de Moïse Taïeb, Rabbin de Bordeaux et Aumônier des Armées, Mireille Lévy, vice-présidente représentant Albert Massiah, Président du Crif Bordeaux Aquitaine, était présente au fort du Hâ à Bordeaux pour cette cérémonie.
Photographie de Lydia Guyrous, Préfète déléguée à l’égalité des chances et la lutte contre les discriminations
Faire toute la lumière sur cette page obscure de notre histoire a été un long et difficile combat avant qu’elle ne trouve sa place dans la mémoire nationale ; et c’est grâce au travail et la ténacité des historiens et de Serge Klarsfeld qu’en 1995 Jacques Chirac reconnaissait la responsabilité de l’État Français.
Depuis, chaque année, nous commémorons non seulement la mémoire des victimes des persécutions racistes, antisémites, des crimes contre l’Humanité commis sous l’autorité du gouvernement de l’État Français, mais aussi ces hommes et ces femmes que l’on nomme Justes parmi les nations, qui se sont dressés contre la barbarie.
Commémorer, c’est évoquer l’Histoire et ici, celle du gouvernement de Pétain qui a prêté main forte à l’occupant nazi dans sa folie criminelle visant à l’extermination des Juifs.
Commémorer c’est enraciner le devoir de Mémoire et lutter contre toute falsification, distorsion ou récupération de l’histoire.
Après les honneurs militaires et la récitation de prières par le Rabbin Moïse Taïeb, dans son allocution Mireille Lévy a rappelé l’horreur des rafles des 16 et 17 juillet 1942 et les conditions effroyables dans lesquelles les familles juives ont été entassées au Vélodrome d’Hiver avant d’être déportées et assassinées à Auschwitz-Birkenau.
La vice-présidente du Crif Bordeaux Aquitaine a rendu hommage à tous ces anonymes qui, à côté de la France de la collaboration, ont résisté et, au péril de leur vie et de celle de leur famille, ont sauvé des Juifs dans un simple élan de fraternité.
Photographie de Mireille Lévy, vice-présidente du Crif Bordeaux Aquitaine
Elle a réaffirmé l’extrême nécessité de lutter contre toutes les formes de racisme, de xénophobie, de peur de l’Autre, de complotisme.
Car l’antisémitisme n’est pas mort : il tue encore des enfants dans leur école, des vieilles dames, les clients d’un supermarché, il interdit l’accès aux cours à des étudiants, il est l’alibi du viol d’une fillette. L’actualité l’exprime de façon décomplexée et il se déchaîne sur les réseaux sociaux, s’affiche sur les murs des villes, s’invite dans le débat politique. II prospère plus que jamais dans le complotisme et le révisionnisme…
C’est pourquoi, alors que les derniers survivants de la Shoah disparaissent, il faut sans relâche continuer d’éduquer, de transmettre, d’expliquer les mécanismes qui au cœur du XXème siècle ont fait basculer l’Europe dans l’enfer.
La tâche est immense et Mireille Lévy a rappelé que la mission du Crif à Bordeaux comme dans chaque région de France s’inscrit dans la préservation de la Mémoire de la Shoah et dans la défense des valeurs républicaines, seuls remparts à la préservation des droits universels, de la fraternité, de la liberté et de l’égalité.
Car « le bourreau tue toujours deux fois, la seconde fois par l’oubli », disait Elie Wiesel.