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Publié le 23 Juillet 2024

Le brief du Crif - Cérémonie au camp des Milles pour la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et en hommage aux Justes de France

Le 21 juillet 2024 s'est tenue une cérémonie au Site-mémorial à l'occasion de la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et d’hommage aux « Justes » de France.

Crédits photos : ©Fondation du Camp des Milles

 

« Chaque fois dans notre histoire, des femmes et des hommes courageux se sont levés pour combattre le mal antisémite et antirépublicain »

 

Journée nationale
à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français
et en hommage aux Justes de France

Au Site-mémorial du Camp des Milles

 

« 82 ans depuis les rafles de personnes juives de l’été 1942, du Vél d’Hiv au camp des Milles comme ailleurs en France.

82 ans que 76 000 vies y ont été emportées dans l’engrenage des persécutions, de la déportation et de l’assassinat programmés par les nazis et leurs complices vichystes.

82 ans que Moïse Altmann, treize ans, Helga Hirsch, quatre ans, ou Jan Kraus, un an, ont été assassinés avec un million et demi d’autres enfants juifs en Europe

En ce dimanche 21 juillet au soir, se posent des questions plus que jamais indispensables, 82 ans après : que faire de cette histoire terrible ? Pourquoi revenir sur les souffrances du passé ?

 

À ces questions essentielles, Alain Chouraqui, Président de la Fondation du Camp des Milles-Mémoire et Education répond que « La mémoire est un repère essentiel. Elle nous avait alertés sur les caractéristiques d’une société qui se défait. Elle nous avait dit à quels drames ont mené les extrémismes identitaires, toujours moteurs d’engrenages mortifères dont l’étape actuelle est marquée par la violence, le rejet des institutions et des élites, le rejet de l’Autre. [...] Parmi les fortes leçons, il y a celle qui nous montre que l’antisémitisme est, dans l’histoire européenne, un baromètre et un capteur de l’état de la société et du comportement de ses acteurs. Ce que pointe le doigt de l’antisémitisme aujourd’hui c’est la brutalisation de la société, l’inculture crasse nourrie par les réseaux, la montée du communautarisme, du ressentiment et des jalousies, l’augmentation des peurs. Mais il montre aussi son instrumentalisation cynique par des extrémistes sectaires et communautaristes soufflant sur les flammes de l’incendie antisémite […] Aujourd’hui c’est surtout l’antisionisme qui, bien au-delà de la critique légitime de la politique israélienne ou de la tristesse profonde pour toutes les victimes palestiniennes et israéliennes, est l’idiot très utile de l’antisémitisme violent »

 

 

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©Fondation du Camp des Milles - Allocution d’Alain Chouraqui, Président de la Fondation du Camp des Milles

 

Auparavant, les noms retrouvés de la centaine d’enfants et adolescents déportés du camp des Milles vers Auschwitz, avaient été lus par Hanna Sebahi, 22 ans, en écho à la chanson introductive de Jean-Jacques Goldmann Comme toi : « Elle s’appelait Sarah, et elle n’avait pas 8 ans, C’était une petite fille sans histoire et très sage… »

Devant les élus et représentants des collectivités, des armées, des cultes, des associations, de simples citoyens et jeunes du Service National Universel, le témoignage d’Herbert Traube, évadé d’un convoi de déportation parti du camp des Milles avant de d’engager dans l’armée qui débarqua en Provence, est lu par Nicolas Sadoul, Directeur de la Fondation du Camp des Milles : «  La xénophobie, l’antisémitisme se donnent à nouveau libre cours, diffusés sans limites sur les réseaux dits sociaux, empoisonnant les esprits. Ainsi nous sommes arrivés à une situation qui me rappelle ce que j’ai vécu dans les années 1930… en Autriche. D’abord des paroles insultantes, puis haineuses devenant carrément des appels au meurtre, ensuite des agressions physiques et finalement …vous connaissez la suite. » Tout en ajoutant : « Les menées d’un extrémisme identitaire faisant appel à un patriotisme et un nationalisme dévoyés que nous voyons se profiler de façon de plus en plus véhémente, peuvent être combattues, contrées par des explications et des exemples, des rappels historiques. »

Denise Toros Marter, fait siens les mots de Primo Levi : Vous qui vivez au chaud et en toute quiétude, souvenez-vous que cela fut ! Et léguant ainsi la mémoire de ses compagnons dans l’enfer d’Auschwitz, elle ajoute avec force : « À vous d'assumer la relève. À vos enfants, à vos amis, transmettez-leur notre message, Ou nous serons tous morts pour rien ».

 

 

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©Fondation du Camp des Milles - Allocution de Denise Toros Marter, déportée à Auschwitz à l’âge de 16 ans

 

Mais face à l’engrenage du pire, la résistance de chacun est possible, comme le rappelle la lecture des noms des « Justes parmi les nations » ayant œuvré pour les internés et déportés du Camp des Milles. Cette cérémonie permet de se souvenir non seulement des victimes mais aussi des hommes et des femmes de tous âges et conditions qui ont su résister et agir de mille manières pour sauver de nombreuses vies. Grâce à eux, souligne Alain Chouraqui, « au-delà de Vichy, de ses rafles, de ses forfaitures et de ses héritiers, grâce aux soldats et aux résistants qui libérèrent notre pays il y a 80 ans au péril de leur vie, la France s’appelle et s’appellera toujours humanisme, vérité et courage. »

Dan Amiach, Président de la Communauté juive d’Aix-en-Provence, après avoir évoqué les moments douloureux que connait la communauté juive, déclare : « Alors nous sommes ici pour remercier tous ces Justes, d'avoir, au péril de leur vie, essayé de sauver d'autres humains. Parce que dans la vie, aimer son prochain, c'est la chose la plus naturelle qui soit. »

Bruno Cassette, Sous-préfet de l'arrondissement d'Aix-en-Provence fait lecture du message de Patricia Miralles, Secrétaire d'État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire (voir texte complet en annexe) : « Les actes et discours antisémites et racistes sont plus nombreux lorsque l’ignorance et l’oubli sont à l’œuvre, car la haine de l’autre, tapie dans l’ombre, guette les fragilités de nos mémoires, de notre histoire, de notre culture... Et la haine précède souvent de peu la barbarie.

Aujourd’hui, face à l’histoire, face à nos responsabilités, affirmons ensemble que la lutte contre les crimes de haine, contre l’antisémitisme, contre le racisme, doit être la marque distinctive de notre époque ».

Après la cérémonie de dépôt de gerbes et la Sonnerie « Aux morts », la Marseillaise est entonnée par tous, clôturant ce temps de réflexion et d’hommage.

 

 

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©Fondation du Camp des Milles - Porte-drapeaux et gerbes

 

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©Fondation du Camp des Milles - Récitation du Kaddish par Emmanuel Valency, Rabbin de la Communauté juive d’Aix-en-Provence

 

Le matin même, la Fondation était représentée aux cérémonies officielles de Marseille et de Toulon.

En prolongement de ce temps mémoriel, la Fondation propose au public de découvrir l’exposition « Désobéir pour sauver » : un hommage à 54 policiers et gendarmes français qui ont sauvé des personnes juives de la déportation organisée par le régime de Vichy.  Cette exposition, en partenariat avec l’ONAC, met en lumière leurs choix courageux, leurs résistances à la haine de l’autre, leurs actes justes. 

Accessible jusqu’au 30 août 2024 – Entrée libre. »

 

Contacts Presse :

Magali Naccio : magali.naccio@campdesmilles.org – 06 46 91 97 92
Odile Boyer : odile.boyer@campdesmilles.org – 06 13 24 24 25

 

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Allocution d’Alain Chouraqui, Président de la Fondation du Camp des Milles-Mémoire et Éducation

 

« Monsieur le Préfet
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Madame le Maire,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les représentants des autorités civiles, militaires et religieuses,
Mesdames et Messieurs les Consuls Généraux ou leurs représentants,
Mesdames et Messieurs les représentants des associations d’anciens déportés et combattants, des organisations culturelles, éducatives, humanitaires, et du monde économique,
Mesdames et Messieurs les porte-drapeaux des organisations patriotiques,

Mesdames et Messieurs des forces de l’ordre qui assurent l’ordre républicain et protègent les hauts lieux de mémoire comme celui-ci,

Chers amis ici présents malgré l’heure tardive ou qui nous regardent à distance.

Très chère Denise
Et très chers jeunes gens et jeunes filles,

 

Les rafles de l’été 1942 furent une horreur, au Vel d’hiv comme au camp des Milles et ailleurs. Conduisant à la tragédie de la déportation vers la mort pour 76000 hommes femmes et enfants juifs de France et pour des centaines de Tsiganes. Parmi eux, nos chers Denise et Herbert qui, heureusement, y survécurent.

Mais ces rafles furent aussi un REPÈRE enfin clair qui provoqua le sursaut de beaucoup de nos compatriotes jusque-là assommés par la défaite et la propagande vichyste.

Notre cérémonie est elle aussi un REPÈRE aujourd’hui. Dans une période où la perte de repères conduit à des déstabilisations sociétales de toutes natures, s’exprimant en particulier dans notre pays par la brutalisation de la société, par des actes terroristes puis par l’explosion des actes antisémites, et désormais au plan politique par une radicalisation des mots et des votes.

La mémoire nous avait alertés, vous le savez sur ces caractéristiques d’une société qui se défait. Elle nous avait dit à quels drames ont mené les extrémismes identitaires, toujours moteurs d’engrenages mortifères dont l’étape actuelle est marquée par la violence, le rejet des institutions et des élites, le rejet de l’Autre. Dans l’histoire mais aussi aujourd’hui. Nous avons rappelé cette leçon majeure durant la période électorale que nous avons vécue. Nous avons été rejoints par une quinzaine de grands mémoriaux du monde entier puis par les Fondations de la Résistance, de la France Libre et pour la Mémoire de la Shoah.
Nous en avons été remerciés par beaucoup de citoyens et de responsables publics ou privés, qui ont compris à quel point l’analyse du passé leur permettait de se situer, d’anticiper la situation actuelle d’une démocratie sur une ligne de crête comme le confirme lourdement notre dernier indice d’analyse et d’alerte. En outre aucun incident n’a été enregistré au Mémorial ou dans nos actions éducatives durant cette période pourtant tendue, ce qui est une confirmation du respect très large qu’inspire encore la mémoire, la mémoire que nous portons en particulier. C’est aussi une reconnaissance de notre rôle pédagogique, sans position partisane, pour une transmission de connaissances qui laisse chacun se les approprier comme il l’entend, en citoyen libre et éclairé.
Seuls quelques très rares sectaires ont émis des critiques imbéciles ou partisanes sur les réseaux dits sociaux, en oubliant que les leçons que nous rappelons et qui ne leur conviennent pas sont celles de l’Histoire et des sciences de l’homme.

Parmi ces fortes leçons, il y a celle qui nous montre que l’antisémitisme est, dans l’histoire européenne, un baromètre et un capteur de l’état de la société et du comportement de ses acteurs.
Ce que pointe le doigt de l’antisémitisme aujourd’hui c’est la brutalisation de la société, l’inculture crasse nourrie par les réseaux, la montée du communautarisme, du ressentiment et des jalousies, l’augmentation des peurs. Mais il montre aussi une instrumentalisation cynique par des extrémistes sectaires et communautaristes soufflant sur les flammes de l’incendie antisémite. Après l’assassinat de vieilles dames parce que juives, cet incendie est allé jusqu’au viol il y a quelques semaines d’une petite fille à qui son violeur reprochait de lui avoir caché qu’elle était juive… alors qu’elle croyait se protéger ainsi de l’antisémitisme.

Et réapparaissent comme toujours ceux qui se donnent toutes les raisons du monde pour ignorer ou nourrir l’antisémitisme en oubliant que ce feu est celui de la maison démocratique commune. Et en oubliant surtout qu’ils devront un jour rendre des comptes au moins à leurs consciences.
Vichy prétendait protéger l’autonomie de notre France en la déshonorant par la prise en charge de la déportation des juifs. Alors que l’antisémitisme du Vel d’hiv disait au contraire la trahison de la République et de l’identité française par Pétain bien avant sa condamnation à mort pour trahison et le retour des valeurs républicaines avec le général de Gaulle.
Auparavant, la condamnation scandaleuse de Dreyfus se serait justifiée pour « sauver » l’image de l’armée, jusqu’au sursaut de citoyens et de militaires comme le colonel Picquart qui sauvèrent l’honneur du pays et de l’armée.
La lutte contre le bolchevisme crut justifier l’antisémitisme contre le soi-disant judéo bolchevisme. Et en même temps, à l’autre extrême aussi, c’est par certains anti capitalistes que les juifs étaient traités de judeo capitalistes. L’idéologie nationaliste ne se privant pas de recourir en même temps à ces deux reproches contradictoires, au nom d’un patriotisme dévoyé contre les valeurs universalistes que la France partage avec les juifs et qui font son rayonnement.
Aujourd’hui c’est surtout l’antisionisme qui, bien au-delà de la critique légitime de la politique israélienne ou de la tristesse profonde pour toutes les victimes palestiniennes et israéliennes, est l’idiot très utile de l’antisémitisme violent, encore une fois paré de soi-disant « bonnes raisons » mortifères et aveugles à l’évidence des violences antisémites que provoque la focalisation quasi exclusive contre Israël alors que 80 autres conflits sont en cours dans le monde  et tant de dictatures à l’œuvre dans le silence des mêmes apprentis sorciers. Pauvres Ukrainiens oubliés ! Pauvres femmes afghanes ou iraniennes ! Malheureux Ouïghours ! Malheureux hommes et femmes massacrés par les crimes génocidaires au Darfour ou au Congo, et oubliés aussi les 9 millions de déplacés soudanais...

Cependant, chaque fois dans notre histoire, des femmes et des hommes courageux se sont levés pour combattre le mal antisémite et antirépublicain, afin que les engrenages identitaires n’embrasent pas toute la société. C’est un combat central mais sans fin comme celui pour la dignité et les libertés de tous.

Alors l’hommage aux Justes que nous rendons aujourd’hui est aussi un hommage à ces hommes et ces femmes pour la plupart inconnus ou méconnus. Grâce à eux, au-delà de Vichy, de ses rafles, de ses forfaitures et de ses héritiers, grâce aux soldats et aux résistants qui libérèrent notre pays, il y a 80 ans au péril de leur vie (comme plusieurs de nos pères ou grands-pères ici), la France s’appelle et s’appellera toujours humanisme, vérité et courage. »

 

Alain Chouraqui, Président de la Fondation du Camp des Milles-Mémoire et Éducation

 

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Message de Patricia Mirallès, Secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la mémoire

 

« Il est des horreurs qui hantent sans fin la conscience humaine, et la rafle du Vél d’Hiv est de celles-ci. Il y a 82 ans. C’est une vie, et pourtant c’était hier. L’Etat français a écrit ce qui restera à tout jamais une page d’une noirceur insondable de notre histoire nationale.

« Il est 4 heures du matin. Ils sont venus nous chercher. Je vous dis adieu ». Ces mots, écrits par une adolescente de 16 ans à l’aube d’une tragédie, ces mots dont la simplicité ne dissimule ni l’amour ni la souffrance, nous touchent et nous glacent aujourd’hui encore.

Trois phrases qui, par-delà le temps passé, sont l’une des milliers de cicatrices que laissera dans la mémoire du peuple français ce jour de juillet 1942.

Le 16 juillet 1942, vers quatre heures du matin, alors que les victimes dormaient encore, les képis zélés du régime de Pétain ont commencé à frapper aux portes. Cela dura toute la journée, et encore le lendemain. Pour les familles qui étaient de l’autre côté, dans l’intimité déjà profanée de leur foyer, la mort les attendait.

Les enfants dormaient, les couples chuchotaient, un homme laçait ses chaussures pour aller ouvrir son commerce, une femme mettait la bouilloire sur le feu. Ce jour-là, ces gestes quotidiens furent les derniers pour 13 000 innocents qui allaient être précipités dans l’enfer concentrationnaire.

Les célibataires sont directement envoyés au camp de Drancy ; les couples sans enfant aussi. Les familles, 8 160 personnes, sont quant à elles parquées dans le Vélodrome d’Hiver. Les cris des spectateurs sont remplacés par les cris des victimes.

 

Innocents, ces hommes, femmes et enfants ont été pris dans l’engrenage meurtrier du nazisme, simplement parce qu’un jour ils étaient nés. Juifs, ils avaient confiance dans la France, dont les Lumières avaient autrefois éveillé l’Europe et donné à l’homme des droits universels.

Ces hommes, femmes et enfants, qui avaient gardé, comme le grand rabbin de France Jakob Kaplan après la promulgation de l’odieux statut des juifs, « une foi profonde en l'esprit de justice de la France éternelle », ont bel et bien été trahis.

La vérité, c’est que la collaboration avec l’ennemi, la trahison de l’essence même de la France, le régime de Vichy les a choisies délibérément. Dans nos campagnes les plus reculées jusqu’aux confins du Sahara algérien, les Juifs français furent les victimes d’une politique antisémite résolue, à l’initiative du régime.

La vérité, c’est que la police française s’est chargée d’arrêter les milliers d’innocents du 16 juillet. La vérité, c’est que pas un soldat allemand ne fut mobilisé ce jour-là. La vérité, c’est que l’Etat français est allé au-delà des exigences de l’occupant, et que ce crime fut commis en France, par la France et contre elle-même. Comme l’a dit le président Jacques Chirac il y a presque 30 ans, notre pays « ce jour-là, accomplissait l’irréparable ».

Et pourtant, au cœur de l’effondrement militaire, politique et moral, quand certains s’abaissaient dans la compromission, d’autres se sont élevés avec dignité. Face au mal qui rongeait la France et l’Europe, ils ont fait le choix de répondre par l’évidence du bien. Ces hommes et ces femmes qui refusèrent d’emprunter la voie que suivirent tant d’autres sont les « Justes » de France.

Ce sont eux qui, en accueillant un homme traqué, une famille pourchassée, ont sauvé les idéaux républicains, aux côtés de la Résistance. Ce sont eux qui ont incarné, avec un sens du devoir plein d’humanité, les valeurs et l’âme de la République. C’est grâce à leurs actions que les trois quarts des Juifs de France ont survécu.

Malgré les falsificateurs de l’histoire, n’oublions jamais l’alliance fatale entre le projet génocidaire nazi et le régime de Pétain. Cette collaboration de la haine qui a abouti à la Rafle du Vel d’Hiv, à toutes celles qui ont précédé ou qui ont suivi, à l’assassinat de si nombreux Juifs et Tziganes, frères et sœurs dans la souffrance.

Les actes et discours antisémites et racistes sont plus nombreux lorsque l’ignorance et l’oubli sont à l’œuvre, car la haine de l’autre, tapie dans l’ombre, guette les fragilités de nos mémoires, de notre histoire, de notre culture.
Elle guette nos inquiétudes et nos faiblesses. Elle guette les dissensions de la fraternité républicaine que certains cherchent à aggraver. Et la haine précède souvent de peu la barbarie.

Aujourd’hui, face à l’histoire, face à nos responsabilités, affirmons ensemble que la lutte contre les crimes de haine, contre l’antisémitisme, contre le racisme, doit être la marque distinctive de notre époque.

Vive la République !

Vive la France ! »

 

Patricia Mirallès, Secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la mémoire