Réponse : L’ADELMAD est l’association des élus français amis d’Israël. Elle a été créée en novembre 1997 et elle a pour but d’œuvrer à une meilleure compréhension entre la France et Israël. Notre association favorise également les jumelages entre Israël et la France, par exemple entre la ville de Metula (dans le Nord d’Israël) et Nogent sur Marne ou la ville du Raincy et celle de Yavné qui se trouve dans le centre d’Israël.
Question : Quel était la composition de ce groupe et quel était précisément le but de ce voyage ?
Réponse : Le groupe était dirigé par Eric Raoult, ancien ministre, vice-président de l'Assemblée nationale, député-maire de la ville du Raincy, en Seine-Saint-Denis. Je puis vous affirmer que toutes les sensibilités républicaines étaient représentées. Permettez moi de citer quelques noms en m’excusant de ne pas être exhaustif, pour ne pas lasser vos lecteurs : Bernard Lehideux, député européen (Modem) ; Alfred Trassy-Paillogues, député UMP de Seine-Maritime ; Jean Lassales, député Modem des Pyrénées Atlantiques ; Jean Auclair, député UMP de la Creuse et Madame Frédérique Calandra, adjointe PS au Maire de Paris et Médiatrice de la capitale. Pour répondre à la seconde partie de votre question, je vous dirai que nous avons donc essayé de comprendre ce qu’il en est du processus de paix réengagé depuis la tenue de la conférence d’Annapolis et nous avons rencontré des députés israéliens de toutes les tendances politiques, du Likoud au Meretz. Nous avons également vu Shimon Peres, le Président de l’Etat d’Israël. Enfin, nous nous sommes mobilisés pour la libération du Guilad Shahit, ce soldat franco-israëlien enlevé le 25 juin 2006 par le Hamas en territoire israélien. Nous avons rencontré son père et sa famille.
Question : Qu’est ce que les élus ont retenu de ce voyage ?
Réponse : Les participants sont toujours étonnés par la configuration du pays au niveau géographique. Le moment le plus émouvant de chaque voyage c’est aussi la visite des trois Lieux Saints de Jérusalem. Nous sommes allés à Bethléem, dont la ville est placée sous l’Autorité Palestinienne. J’ai envie de dire qu’au retour de ce voyage, les élus ont mesuré la fragilité d’Israël, alors qu’ils en avaient une image d’Epinal. Par ailleurs, je sais qu’ils ont apprécié l’exposé qui a été donné par Yigal Palmor, du ministère des Affaires étrangères israélien et par Edouard Cukierman, qui lui, a développé le volet économique et financier des relations franco-israéliennes.
Question : Est-ce que les élus vont poursuivre cette réflexion ?
Réponse : Je dois vous dire qu’ils ont été très émus de rencontrer le père de Guilad Shahit, ils ont été touchés par sa dignité et sa sobriété. Du reste, la plupart des participants de ce voyage ont avoué ne pas connaître cette affaire. Les élus ont promis de se mobiliser pour la libération du soldat franco-israélien, faisant un parallèle avec l’otage franco-colombienne Ingrid Betancourt, qui a été enlevée par les FARC en Colombie.
Question : Concernant le processus de paix israélo-palestinien, quel a été le sentiment des hommes politiques qui ont composé la délégation d’ADELMAD ?
Réponse : Ils ont été étonnés de la complexité de ce conflit et ils ont été interloqués par ce qu’ils ont entendu puisque aucun interlocuteur israélien n’avait le même avis sur la conférence d’Annapolis et sur les chances de voir le processus de paix aboutir ou pas.
Question : Est-ce à dire qu’ils ne mesuraient pas à quel point le débat politique en Israël est rude ?
Réponse : Ils ont compris dans les faits qu’Israël n’est pas simplement un pays en guerre, mais aussi une véritable démocratie soucieuse de mettre fin à un conflit qui dure depuis plus de soixante ans. Ils ont mesuré aussi que des questions existentielles se posent et que la sécurité d’Israël est en enjeu majeur.
Propos recueillis par Marc Knobel