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Septembre noir menace de faire exploser l’avion
Le vol 571 de la Sabena n’a eu que quelques instants de tranquillité après son décollage. Vingt minutes plus tard, les terroristes tentent de s’infiltrer par tous les moyens dans la cabine de pilotage afin de prendre le contrôle de l’appareil. Bien qu’attaqué et menacé, le capitaine Lévy fait de son mieux pour que les passagers gardent leur calme et éviter un mouvement de panique en engageant la conversation avec les terroristes sur des sujets variés et en rassurant les passagers : “Comme vous pouvez le voir, nous avons des amis à bord !”
L’attaque a été préparée par Ali Hassan Salameh, l’un des cerveaux de Septembre Noir. Elle est menée par quatre terroristes, dont deux femmes qui exigent la libération de 315 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. Derrière les portes du poste de pilotage, le capitaine Lévy réalise la détermination des terroristes qui menacent de faire exploser l’avion si leurs exigences ne sont pas satisfaites.
Il décide alors d’envoyer des signaux de détresse qui sont reçus par Israël et par le ministre de la Défense, Moshe Dayan. L’avion se pose en urgence à l’aéroport de Lod. Sans attendre, Dayan entame immédiatement des négociations avec les terroristes du groupe Septembre Noir tout en planifiant simultanément une opération de sauvetage secrète, surnommée Isotope.
Sur le tarmac, des agents israéliens s’activent pour saboter discrètement l’appareil et ainsi l’empêcher de repartir. Les terroristes croient eux à une défaillance technique de l’avion.
Tsahal sauve les otages
Le lendemain matin, les terroristes décident d’envoyer le capitaine Lévy discuter avec les Israéliens dans l’aéroport avec un échantillon d’explosifs dont ils disposent à bord de l’avion. Il en profite pour expliquer en détail aux l’état de la situation à bord de l’appareil : il décrit les terroristes et donne des informations essentielles sur leurs positions et l’emplacement des explosifs. Il précise également que les terroristes ont oublié de bloquer les sorties de secours.
Avec ces nouvelles données, Moshe Dayan promet aux terroristes de réparer l’avion et d’acheminer les prisonniers libérés à l’aéroport. De faux prisonniers apparaissent au loin ainsi qu’un avion, supposé les transférer vers Le Caire, se pose sur la piste.
21 heures après le début de la prise d’otage, des commandos de l’unité d’élite Sayeret Matkal, déguisés en techniciens, se dirigent vers l’appareil. Le commandant de l’unité est Ehud Barak. Ce dernier a alors sous ses ordres Benyamin Netanyahu. Ils s’approchent de l’avion dont ils sont censés réparer les pneus et d’autres parties endommagées.
Au lieu de cela, ils pénètrent par surprise via les sorties de secours et ouvrent le feu dans la cabine.
En dix minutes, le commando d’élite parvient à tuer les deux terroristes hommes et à arrêter les deux terroristes femmes. Ils sauvent tous les passagers à l’exception d’une femme blessée, qui succombera quelques heures plus tard à ses blessures.
Les terroristes femmes ont été condamnées à la prison à vie en Israël, avant d’être libérées plus tard dans le cadre d’un échange de prisonniers après la Première Guerre du Liban en 1982.
Les héros de l’opération : des hommes au service de la nation
Le capitaine Levy est considéré comme un héros en Israël pour son sang-froid et la qualité des informations fournies pendant la prise d’otage. Il a été remercié par Golda Méir en personne, qui occupait à l’époque les fonctions de Premier ministre.
Le capitaine Lévy est décédé à l’âge de 88 ans en août 2010. Ehud Barak, commandant de la Sayeret Matkal lors de l’opération, est devenu par la suite chef d’état-major de Tsahal, puis Premier ministre et ministre de la Défense. Benyamin Netanyahu, soldat de la Sayeret Matkal pendant l’opération, est depuis 2009 Premier ministre de l’État d’Israël.