Yonathan Arfi

Le nouveau Président du Crif, un militant juif et citoyen

Discours du Président du Crif à la cérémonie en hommage aux victimes de l'attentat de la rue des Rosiers

09 August 2024 | 21 vue(s)
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France

Francis Kalifat a bien connu Robert Castel, durant les dernières années de sa vie. Ce fut une très belle rencontre, il garde en mémoire de beaux souvenirs. Francis Kalifat était présent à son enterrement. 

Martine Ouaknine est adjointe au Maire de Nice, déléguée au devoir de mémoire, à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, conseillère métropolitaine et départementale, présidente honoraire du Crif Sud-Est.

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Actualité

Découvrez mon discours prononcé lors de la plénière de clôture de la 11ème Convention nationale du Crif, le 14 novembre 2021, en présence du Premier ministre Jean Castex.

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Antisémitisme

"La Place de la République ne vous appartient pas".

Dimanche dernier, des militants du Collectif Anti Boycott se sont rendu face à une manifestation BDS.

Quel est donc ce mouvement qui s'est vu offrir une tribune hier au journal télévisé de France 2 ?

Lundi 11 janvier, à Marseille, un jeune turc de 15 ans attaquait à la machette un enseignant juif portant une kippa. Une affaire qui devait provoquer une grande émotion, et qui a inspiré à Jérôme Fenoglio, le directeur du journal « Le Monde », un éditorial remarquable. En voici un extrait : « Ce mal, il faut le considérer pour ce qu’il est : le produit des noces mortelles entre djihadisme et antisémitisme. Le terrorisme fondamentaliste (…) reprend tous les stéréotypes du vieil antisémitisme européen, accommodé à la sauce de l’heure, mélange de théories du complot importées du Moyen-Orient et transportées par Internet ».

A force de tenir des raisonnements primaires, ami de Gôôôôche, tu es devenu primaire

Ce soir, jeudi 22 octobre, France 3 diffuse à 23h15 « Profs en territoires perdus de la République ? »

Article de Dr Bruno HALIOUA Secrétaire Général de l’AMIF (Association des Médecins Israélites de France)

" Une France antijuive ?
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07 May 2015
Catégorie : Antisémitisme

"Une France antijuive ? "est le dernier livre de Pierre-André Taguieff. Marc Knobel rend hommage au talent et au courage de l'auteur à travers cette tribune.

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3 Questions à Marc Knobel
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17 April 2015
Catégorie : Antisémitisme

Les auteurs du Blog du Crif se prêtent à un exercice de questions réponses " 3 Questions à ..."

Marc Knobel historien- chercheur nous parle donc de son engagement dans la lutte contre l'antisémitisme.

Des centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin), dimanche 15 février 2015, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué de presse

Neuf ans après l’assassinat d’Ilan Halimi, voici la « chronique d’une barbarie et de ses conséquences médiatiques, politiques et judiciaires »,  par Marc Knobel, historien, chercheur, directeur des Études du CRIF

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

L'antisémitisme est comme une bête particulièrement enragée et puante. Il rôde, nous ne le savons que trop bien...

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

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Vendredi 9 août 2024, s'est tenue la cérémonie en hommage aux victimes de l'attentat terroriste de la rue des Rosiers, organisée par le Crif en collaboration avec la Mairie de Paris. La cérémonie s'est tenue devant l'ancien restaurant Jo Goldenberg, au 7 rue des Rosiers. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé dans la lutte contre l'antisémitisme sous toutes ses formes, en dénonçant notamment celle qui se cache derrière la détestation de l'Etat d'Israël.

Mesdames et messieurs,

Mesdames et messieurs les victimes et familles de victimes,

Comme tous les quartiers juifs à travers le monde, le Marais regorge d’Histoire, de culture, de vie. Comme tous les quartiers juifs à travers le monde, il porte aussi les stigmates des tragédies qui l’ont déchiré.

Il est 13h15 le 9 août 1982 quand les assassins surgissent, font exploser une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg et abattent de sang-froid, des clients, des serveurs, des passants...

Jo Goldenberg, symbole de la rue des Rosiers.
La rue des Rosiers, cœur battant du Marais.
La rue des Rosiers, une ruelle à l’échelle de l’urbanisme de Paris mais une immense avenue dans la Mémoire et l’Histoire des Juifs de France comme de tous les Parisiens. Des lieux qui, en plus des douleurs léguées à chaque coin de rue par l’Histoire de la Shoah, portent depuis 42 ans la meurtrissure de ce qui est en 1982 l’attentat le plus meurtrier jamais commis à Paris.

Pourtant longtemps, trop longtemps, notre conscience nationale a occulté cet attentat : comme si pour tant de nos concitoyens la France avait été le théâtre d’un attentat qui ne la concernait pas. Comme s’il s’agissait d’un attentat commis EN France, mais pas d’un attentat commis CONTRE la France. Comme s’il n’avait pas touché toute la France parce qu’il avait visé des Juifs ou présumés comme tels.

Je veux le redire avec force : l’attentat de la rue des Rosiers a été un attentat antisémite qui a frappé la France tout entière, parce que face au terrorisme et à l’antisémitisme la République doit être indivisible.

Comme lors de l’attentat de la rue Copernic 2 ans auparavant, nous le savons, des victimes n’étaient pas juives. Mais il n’y a pas besoin d’être juif pour être victime d’un attentat antisémite. L’acte antisémite ne se définit pas par l’identité des victimes, mais bien par la motivation antisémite de ses auteurs.

Merci donc doublement à chacun d’entre vous d’être là ce matin : par votre présence, vous rendez bien entendu hommage aux victimes et à leurs familles. Mais vous démontrez aussi que ce jour-là, c’est bien la France tout entière qui a été blessée.

Et au-delà de la France, la présence de victimes étrangères, en l’occurrence américaine, rappelle que ce qui touche une démocratie touche l’ensemble des démocraties de par le monde,  car ce sont précisément les idéaux universels qui unissent la France, les Etats-Unis et tout le monde libre qui sont visés.

Monsieur le Second Gentleman, merci de votre présence ce matin à nos côtés, qui démontre l’engagement permanent des Etats-Unis contre l’antisémitisme partout dans le monde. En tant que Français, en tant que Juif, je sais ce que ma liberté doit dans l’Histoire à l’engagement des Etats-Unis.

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Chers amis,

Pour que l’attentat de la rue des Rosiers trouve pleinement sa place dans notre conscience nationale, il faut aussi qu’avance le chemin de la justice et de la vérité. 42 après les faits, l’absence d’un procès est une entrave au deuil pour les familles et à la reconstruction pour les blessés.

Comment expliquer que la justice n’ait pas encore été rendue ? Comment accepter que 3 des 4 suspects, vivant actuellement en Jordanie et dans les territoires palestiniens, n’aient toujours pas été extradés vers la France ? Nous ne nous résignerons jamais à voir le terrorisme triompher sur la justice.

Peut-être d’ailleurs que ce procès permettrait d’apporter un éclairage supplémentaire à la question la plus fondamentale : d’où venait cette haine qui a visé ici un symbole des Juifs de France ?

Cet antisémitisme, disons-le avec lucidité, prenait alors directement sa source au Proche-Orient. Sous prétexte d’hostilité à l'Etat d’Israël et de refus de son droit à l’existence, des criminels du groupe terroriste d’Abu Nidal ont considéré les Juifs en France comme une cible légitime.

Ce qu’on nommait alors pudiquement « terrorisme international » pour ne pas dire « terrorisme palestinien », ne faisait que renouveler l’un des gestes antisémites classiques : celui de l’essentialisation.

***

 

Chers amis, ne pensons pas que ces raccourcis sont réservés à l’Histoire et regardons les visages de l’antisémitisme contemporain en face. Depuis le 7 octobre, au lieu de rencontrer une vague d’empathie, les Juifs doivent au contraire affronter un antisémitisme décomplexé et galvanisé. Dans notre pays comme dans tant d’autres, jamais depuis qu’ils sont décomptés, il n’y eu autant d’actes antisémites, que depuis le 7 octobre.

La haine d’Israël est aujourd’hui le carburant universel de la haine des Juifs. Aux esprits sceptiques, je le demande : avons-nous réellement besoin d’autres preuves pour démontrer le lien qui unit l’antisionisme à l’antisémitisme ?

Après le 7 octobre, certains ont refusé de condamner l’attaque du Hamas, comme d’autres il y a 42 ans trouvaient des justifications géopolitiques au terrorisme. Certains dans l’arène politique en France ont condamné le 7 octobre à demi-mots, avec détours ou au conditionnel, refusant de qualifier le Hamas d’organisation terroriste. Nous n’oublions pas.

Merci cher Gérald Darmanin, chère Anne Hidalgo, pour votre engagement sans faille et votre détermination dans le combat contre l’antisémitisme. Merci, au cœur de ces Jeux Olympiques si réussis et qui font tant de bien à notre pays, d’avoir pris le temps d’être là ce matin.

En 1982 comme aujourd’hui, il n’y a pas de complaisance possible avec le terrorisme. Ne pas le dénoncer aujourd’hui, où qu’il se trouve, c’est lui permettre demain de continuer à frapper.

Puissions-nous ensemble entendre les leçons de l’attentat de la rue des Rosiers.

 

Yonathan Arfi, Président du Crif